Descriptif / Compte-rendu
DĂ©part pour lâaventure depuis Bastille, nous prenons la route le vendredi vers 19h. Dernier weekend avant la rentrĂ©e scolaire, câest dâautant plus jouissif de quitter la capitale alors quâune grande partie dâex vacanciers y retourne. Ăa ne nous empĂȘche pas de nous tromper de sortie 2 fois en 5 minutes⊠Mais il en faut plus pour attaquer notre bonne humeur !
ArrivĂ©e Ă SavonniĂšres-en-Perthois vers 23h. On repĂšre lâentrĂ©e principale de la carriĂšre puis on laisse la voiture sur le parking de la mairie. On trouve rapidement le super squat, mais lâon prĂ©fĂšrera passer la nuit Ă lâintĂ©rieur dâune cavitĂ© voisine dâune quinzaine de mÂČ dont lâentrĂ©e est protĂ©gĂ©e par une bĂąche, nous installons notre campement de fortune : bĂąche, tapis de sol, matelas gonflables, duvets et bougies.
On sâendort confiant mais on rĂ©alise rapidement quâon est un peu court sur les vĂȘtements chauds. Le froid sâintensifie encore davantage Ă lâextinction des derniĂšres bougies. RĂ©sultat, on passe la nuit autour des 9°, pas vraiment ce quâon nous avait annoncĂ©âŠ
Le fait de sortir de la carriĂšre le lendemain matin nous fait rĂ©cupĂ©rer 15° supplĂ©mentaires. Le ciel est bleu, on regretterait presque dâaller sâenfermer sous terre. Quelques courses Ă Cousances-les-Forges, petit dej Ă Robert-Espagne et on se dirige vers le Rupt du Puits dont le forage se trouve Ă 10 minutes Ă pied de la route, en pleine forĂȘt.
Arthur installe la corde, on mange un morceau, et peu avant 13h on a les pieds dans lâeau de la riviĂšre souterraine. CĂŽtĂ© faune, on y trouve quelques salamandres, crapauds, et beaucoup de moustiques. Sur le chemin, on remonte le courant en passant sous de superbes concrĂ©tions. La riviĂšre fait 1 Ă 2 mĂštres de largeur, on a de la hauteur sous plafond et le niveau dâeau oscille entre chevilles et cuisses (la taille pour VĂ©ro ï) ce qui ne ralentit pas trop notre progression. Il y a juste une zone de cascades que nous Ă©vitons en utilisant une vire qui passe au-dessus. Tout au bout, on arrive au siphon et on fait un bref dĂ©tour par lâAffluent des Macaronis jusquâĂ une piĂšce bas-de-plafond jonchĂ©e de fins stalactites, la salle Jacqueline. Au retour, on dĂ©cide aprĂšs rapide concertation de traverser la zone de cascades par le bas. Pas trop de visibilitĂ© sur la profondeur, on tente par prĂ©caution de sâaccrocher sur la paroi pauvre en prises avec plus ou moins de succĂšsâŠ
On bifurque ensuite par lâAffluent des Marmites et pour revenir au point de dĂ©part, il nous faut passer par le Laminoir des HuĂźtres, la Galerie du Sable et le MĂ©andre Marcellin. Rien dâinsurmontable sur le papier, on estime la traversĂ©e Ă 1h30. Oui mais non⊠Le Laminoir des HuĂźtres (une galerie de sable sec oĂč ne tient pas Ă 4 pattes) nous prend dĂ©jĂ 45 minutes et une bonne partie de notre bonne humeur, alors quâil ne reprĂ©sente sur le plan quâ1/4 de de la traversĂ©e jusquâau MĂ©andre. On ne se pose mĂȘme pas la question dâaller visiter la Galerie merdique (lâavait-on ne serait-ce quâĂ©voquĂ© dâailleurs ?), mais celle de rebrousser chemin se pose. Comme la Galerie du Sable semble offrir plus de libertĂ© de mouvement malgrĂ© le fait quâelle soit en partie immergĂ©e, on dĂ©cide dâun commun accord de continuer. La progression est certes plus rapide mais aussi laborieuse. Les pauses sont de plus en plus frĂ©quentes et chaque faille qui nous permet de sâassoir sans se courber est une bĂ©nĂ©diction. Seulement, le froid et la perte de patience nous envahissent. Alors que VĂ©ro, JĂ©rĂ©my et moi ne pensons quâĂ la sortie et prions pour ne pas quâun obstacle nous oblige Ă faire demi-tour, Arthur est encore capable de sâextasier de la forme des roches qui nous entourent⊠Enfin on arrive Ă lâentrĂ©e du MĂ©andre Marcellin et on savoure le plaisir de tenir debout. Le MĂ©andre ne nous permet pas de marcher de face mais quâimporte, on a lâimpression de progresser Ă plein rĂ©gime par rapport aux 2 heures prĂ©cĂ©dentes. Petite frayeur sur la fin, JĂ©rĂ©my doit prendre de la hauteur pour se faufiler et nâest pas Ă son aise lĂ -haut. On lui sert alors Ă plusieurs reprises de prises humaine avant quâil ne puisse redescendre et progresser par le fond du mĂ©andre. Heureusement, plus de peur que de mal. Nous rejoignons enfin la riviĂšre et nous dirigeons vers la sortie. Arthur est le premier Ă sâattaquer aux 50 mĂštres de corde qui nous sĂ©parent de la surface. En attendant, on se nettoie un peu, on reprend des forces et on tente de se rĂ©chauffer. VĂ©ro est la derniĂšre Ă remonter, on en profite pour tester la poulie Protraxion. On nâest pas trop de 3 pour la remonter (dĂ©solĂ© VĂ©ro ï). Une fois tous en haut, il fait dĂ©jĂ nuit, ça ne nous empĂȘche pas de nous faire attaquer par des frelons asiatiques qui ont lâair dâapprĂ©cier notre bel Ă©clairage, on plie bagage en vitesse en partie dans le noir et on rejoint la voiture.
Missions suivantes : trouver de lâeau pour la boisson et la cuisine (on en trouvera dans un cimetiĂšre) et se mettre dâaccord sur le lieu du bivouac (retour Ă la carriĂšre hors de question malgrĂ© les arguments foireux dâArthur, on valide le lavoir de Haironville).
Nuit bien meilleure que la prĂ©cĂ©dente, ce ne sera malgrĂ© tout pas suffisant pour motiver VĂ©ro et JĂ©rĂ©my Ă faire la sortie du jour. Avant de se mettre en route, nous croisons Luigi, le gĂ©rant de la maison lorraine de la spĂ©lĂ©ologie au cafĂ© oĂč lâon prend le petit dĂ©jeuner. On retourne Ă SavonniĂšres-en-Perthois et Arthur et moi nous prĂ©parons pour la descente. Au passage, on croise un habituĂ© des carriĂšres un peu bourru qui y fait pousser des champignons et nous harcĂšle de questions. Pour cause, des dĂ©gradations ont lieu dans la carriĂšre rĂ©cemment.
Le rĂ©seau de la Sonnette est un peu plus casse-tĂȘte Ă trouver que le super squat. Au bout du compte, ça valait le coup, le premier puits de 30 mĂštres est large et magnifique. Sâen suit un puits Ă©troit de 12 mĂštres et un dernier de 10 mĂštres. Au final, la corde de 100 mĂštres y passe. On dĂ©jeune au fond et on remonte tranquillement. On a passĂ© Ă peine 3 heures sous terre, on rejoint ensuite le reste de lâĂ©quipe pour le nettoyage du matos dans la riviĂšre de Cousances-les-Forges.
Avant de quitter la région, on dépose la clé à la maison lorraine de la spéléo, on en profite pour soulager leur mirabellier de quelques fruits juteux et on reprend la route de Paris.
Week-end dense, Ă©puisant mais plein de bons moments. A refaire, merci Ă vous 3 !
Julien P.