FenĂŞtre sur le Canigou

Date
Du 28 décembre 2019 au 04 janvier 2020

Durée
8 jours

Type de sortie
Camp
Département
Pyrénées Orientales (66)

Massif


Commune
Jujols

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
En cette année des 35 ans du club, c’est un clin d’œil au film qu'on avait tourné en Norvège en août 1984. Il est passé sur Antenne 2 aux Carnets de l’aventure et s'appelait "Fenêtres sur Fjord". La cavité qu'on explorait, le Ragge-Javre-Raige, avait 3 entrées au dessus de l'Hellemofjord. On était au nord du cercle polaire : 67.891875, 16.259376

28 décembre : départ de la voiture des villeurbannais vers midi et demie : Clément, Élise et Véro font route vers Montpellier pour y récupérer Sylvain et son appareil à raclette. Arrivée à Jujols, petit village de 70 âmes au kilomètre 0 de la D57, dans les Pyrénées-Orientales, synchro avec les parisiens qui sont parti.e.s hier soir, ont fait une halte dans un hôtel avant le viaduc de Millau et ont fait une grande partie des courses de la semaine. Les voitures empruntent chacune leur tour une voie sans issue. Les rétroviseurs frôlent au millimètre les murs des maisons. Le demi-tour se fait sur une placette dont une partie s'est effondrée en contrebas. Le déchargement des voitures occasionne un beau ballet de brouettes et de mollets, car ça grimpe pour aller au gîte !
Jean et Gwen rejoignent l'équipe vers 20h pour une soirée quiches. Le deuxième gîte ne se libérant que le lendemain, on s'entasse gaiement à 9 dans un gîte pour 6, ce qui n'est pas sans rappeler un certain camp d'hiver en Italie, le chauffage en plus. (vous allez dire que je radote, mais ça me rappelle encore la Norvège où certains, pliés en 4, s'étaient entassés à 7 dans une tente 2 places... et il a neigé !)

(On sait pas ce qu'on peut dire ou pas, Ă  faire valider / modifier par Michel et Jean-Louis)

Dimanche 29 : La semaine débute en beauté par la visite du réseau Lachambre (où reposent les cendres du découvreur et sa compagne). Nous retrouvons nos guides Michel et Lisa à la gare de Ria avant de nous rendre au parking de la grotte quelques centaines de mètres plus loin. 5 minutes de marche et hop, on y est. La porte donne l'impression d'entrer dans un coffre-fort, et pour cause ! Cette grotte est protégée et seulement 10 équipes par an peuvent s'y balader. Le réseau est magnifique, très concrétionné avec notamment beaucoup de fleurs d'aragonite. On fait une boucle passant par la galerie des lotois, étroite et très concrétionnée elle aussi (ça n'arrêtera pas de la semaine). D'ailleurs si "étroite" que Carole s'écrit "ça ne passe pas!", citation qui la suivra pendant le reste de la semaine. On alterne passages bas et belles galeries. Sur le chemin du retour, on passe voir le canyon blanc, raison principale du classement de la grotte : une galerie en hauteur, entièrement recouverte d'aragonite et de petits nuages d'hydromagnésie. Au bout de 150m, le canyon n'est plus visitable mais continue sur plus de 2 km !
Sortie après 7h passée sous terre et retour au gîte pour un apéro bien mérité.

30 décembre, l'aven Pérez.
Cette fois, pas de guide. On est parti à travers la garrigue à la recherche du trou, oubliant au passage de repérer un mur tagué pourtant évident. Tant pis, on retrouvera quand même la crête de la colline et l'entrée du trou un peu plus haut, sous un chêne. C'est, littéralement, un trou dans le sol tout juste assez large pour y loger un Sylvain. On en profite pour faire le repérage de la sortie de la traversée, avant de redescendre pique-niquer et s'équiper.
La traversée est annoncée pour 2h, il nous faudra pas loin de 4h avec les photos. Après un premier puits, on cherche la suite à travers un boyau poussiéreux et descendant. Ça débouche sur un second puits, on attend tous joyeusement dans l'étroiture poussiéreuse pendant que Sylvain équipe en rappelable. La descente est étroite mais plutôt facile même si certains trouvent le moyen de s'emmêler ou de louper le fractionnement. C'est après ce puits que les belles choses commencent : une succession de salles joliment concrétionnées, un miroir de faille, et la galerie des hystériques avec de nombreuses excentriques et la ligne de remplissage apparente qui coupe le bout de la galerie en deux : couleur glaise en bas, blanche en haut. Sur le retour, une draperie décalcifiée attire l’œil des photographes. À partir de là, la fin de la traversée se fait vite, trop vite pour une partie de l'équipe qui part déséquiper le puits d'entrée en oubliant de laisser au reste du groupe un indice de sa sortie.
Une fois au complet, on rentre au gîte pour retrouver Jean, qui était rentré plus tôt, et préparer la croziflette - miam - et faire une partie d'Abimopoly, un splendide jeu de spéculation sur les gites et leurs gouffres... Malgré la mainmise de Gwen sur les gites les plus chers, c'est Jean qui rafle tout, et Jean-Paul a beau avoir sa tronche sur les billets de 5000, il ne peut pas lutter.

Mardi 31 décembre : on retrouve Michel et son petit-fils Loan pour la traversée d'une "grotte pour enfants" au dessus du village de Cirac/Sirach. Un petit parcours sympa, avec des bouts de méandre, des chauves-souris et quelques diverticules marrants à explorer. Après un pique-nique au gîte, Gwen, Sylvain, Arthur, Carole, Clément et Jean-Paul partent faire un canyon d'eau chaude tandis que Véronique, Élise et Jean font une sieste puis une balade médiévale à Villefranche-de-Conflent jusqu'au fort Libéria (vu dans des racines et des ailes, une fierté locale !).
Le canyon de la 1ière équipe dure 1h environ. La première descente sur corde se termine dans un petit bassin d'eau chaude où nous rencontrons des groupes tranquillement installés et en maillot de bain (et parfois sans), tandis que nous sommes bardés de néoprène, baudrier, casque, etc... Effet comique assuré. L'eau est à certains endroits à plus de 60 degrés ! Une mini pause s'impose dans le spanyon ("spa canyon") ;)
L'année 2019 se conclut par un bon repas, des feux d'artifices tirés par nos voisins de gîte, et une balade sous les étoiles. (on voit comme rarement la grande ourse, Cassiopée, Andromède, Orion, la voie lactée, les Pléïades, etc), sauf pour Arthur malade qui tient au moins jusqu'à minuit pour célébrer le nouvel an avec nous. Bonne année ! Bonne santé !

1er janvier 2020 :
Pas de spéléo ce jour-là, mais tout de même des cailloux : Arthur, terrassé par le rhume, dort comme une pierre. Sylvain, Jean-Paul, Élise et Clément partent pour une balade sur les hauteurs de Jujols, entre forêt de chêne, prairies et carrières de calcaire griotte qui font le bonheur des appareils photo.
Véro, Carole et Gwen se baladent dans les gorges de la Carança, avec une magnifique corniche qui offre une vue plongeante dans les gorges. Des passerelles au-dessus du vide mériteraient quelques consolidations et valent quelques partages d'histoires de chutes. On finit tranquillement avant la nuit. on se retrouve autour d'un risotto* aux bananes concocté par Sylvain.
* D'ailleurs si M.et Mme Zotto ont une fille, comment s'appelle-t-elle ?

2 janvier : Vidatripa
Nous accédons à la cavité par une marche d'approche bien escarpée au dessus de la nationale, assurés par des mains courantes qui ne sont pas de trop. Au dessous des filets protègent la route des chutes de pierre.
La grotte se divise en deux parties. Une branche part vers de très belles galeries, là encore avec des concrétions magnifiques. Dans l'autre branche, en prennant moultes précautions, nous pouvons admirer les restes de nombreux ours des cavernes : bauges, griffades, crânes calcifiés, squelette en position anatomique, etc. Nous ressortons avant la nuit.
Michel nous emmène à Villefranche-de-Conflent pour visiter la Cova Bastera, une grotte du réseau des Canalettes dont une partie fortifiée par Vauban domine la vallée et les envahisseurs.
On boit ensuite un coup au bar du coin, tenu en partie par un pompier de la caserne voisine.
En fin de journée, on retrouve Christian, ses enfants et Isa pour le repas. Nous sommes bien entassés à quatorze dans le gîte (on avait peur d'avoir froid, record d'Italie battu)

3 janvier : Canalettes
Rendez-vous à 10h30 sur le parking avec Christian & co et nos 4 accompagnateurs du jour : le désormais incontournable Michel, Lisa, Loan, et Patrick. On entre dans le réseau par les grandes Canalettes, la partie touristique de la grotte. Après avoir enjambé une barrière, la balade commence, une boucle par la salle du lion, la salle de la momie, la salle d'amour et la galerie des macaronis. Tout est concrétionné, partout, tout le temps, ça n'arrête jamais, vraiment ça en devient lassant cette beauté ! On n'a pas vraiment reconnu le Lion, mais la momie est une coulée de calcite blanche de dix bons mètres de haut et deux de large, au pied d'un éboulis. Des bouquets d'aragonite se cachent dans tous les coins. Juste avant le pique-nique, on fait un aller-retour jusqu'à une petite galerie recouverte d'aragonite jaune soufré et blanche. Ensuite, un large méandre et une succession d'éboulis et de grandes salles nous mènent à la salle d'amour, une salle recouverte de concrétions blanches et scintillantes, coulées, draperie, massues, gours entièrement cristallisés... On termine par la galerie des macaronis, assez plate sauf quelques gours et au plafond recouvert de stalactite. (Pour changer)
En sortant, on croise quelques touristes qui nous prennent en photo. (si si)
Retour au gîte pour une soirée raclette.

4 janvier :
C'est le jour du départ. Les muscles tirent, mais nous nous levons courageusement pour repartir en direction de notre Ile-de-France chérie... Mais toujours en panne de transports. Merci aux grévistes, jamais personne n'avait autant fait pour la forme, la santé et l'entretien physique des parisiens)
Départ du gite vers 10:30 en direction de la rivière du Cady (sous le parking des canalettes), pour "laver" le matériel. On dit "laver" car en fait le matériel était plus poussiéreux que sale, mais cela ne lui à pas fait de mal.
Une fois fait, nous prenons la direction de chez Marie, un restaurant de haute gastronomie où la cuisinière manie très habilement toutes sorte de gras.
Le repas ingurgité, nous nous disons au revoir et nous partons chacun vers notre destination de retour.

Nous remercions très chaleureusement Michel et Jean-Louis, sans oublier Lisa et Patrick, de nous avoir donné l'occasion de faire ces extraordinaires visites. Un très très grand merci à eux.

"Oeuvre" collective

Participants

Véronique B. , Jean C. , Jean-Paul C. , Sylvain C. , Carole G. , Elise G. , Gwenaëlle M. , Clément N. , Arthur P.

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