L'appel du Verneau

Date
Du 25 janvier 2020 au 26 janvier 2020

Durée
12:40

Type de sortie
Classique
Département
Doubs (25)

Massif
Jura

Commune
Nans-sous-Sainte-Anne

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
L'appel du Verneau

Au départ, on voulait faire le fond du Montaigu. Mais, à cause de la pollution, et surtout d'un éboulement transformant le -370 en -21, il a fallu trouver un autre plan. Par chance, en plein mois de janvier, la météo est au beau fixe, ça fait une semaine qu'il n'a pas plu à Nans-sous-Saint-Anne... Sylvain lance l'idée : "vous sentez l'appel du Verneau ?" La traversée ? Allez. On surveille la météo et le débit de la rivière toute la semaine, on achète ou se fait prêter ce qui manque : néoprène, kits percés, paille filtrante pour l'eau... Ça se présente vraiment bien. Bon, il va falloir équiper les Biefs Boussets et faire la reconnaissance à Baudin le vendredi soir, donc le week-end sera dense, mais la motivation est là !
Sylvain, Clément, Elise et Arthur feront la traversée, et Christian et Isa iront aux Biefs le vendredi soir et à Baudin le samedi.



Nous partons donc le vendredi en début d'après-midi. Christian nous a dégoté une maison fort sympathique, poêle à bois et vin du Jura offert. On s'y installe en début de soirée, puis les équipes se forment : équipement des biefs, reconnaissance à Baudin et préparation de la bouffe pour le soir et le lendemain.

[Reconnaissance Ă  Baudin]
Sylvain et Arthur partent donc en duo faire la reconnaissance à Baudin. Le but est de vérifier que le puits du Légionnaire est bien équipé et que la galerie des Aiguilles, qui risque de siphonner, ne siphonne pas.
La marche d'approche commence mal, les 2 éclaireurs tournent trop tard et se retrouvent beaucoup trop haut dans la montagne, une demi-heure est perdue avant de rejoindre l'entrée de Baudin.
La progression se fera ensuite très rapidement, le duo arrive à la plage en 1 heure. Il était convenu d'avaler les sandwichs là, mais Sylvain, se sentant en grande forme, propose à Arthur, qui lui est un peu fatigué, de se prendre une bonne pause pendant qu'il ira vérifier que la traversée est bien possible, la consigne étant de s'inquiéter au bout d'une heure. Un réveil est programmé et Arthur commence à s'endormir dans son poncho quand au bout de 45 minutes un raffut du tonnerre le réveille. C'est Sylvain qui revient au pas de course, ça passe ! La reconnaissance n'aura duré que 3h en tout et les éclaireurs rentreront même au gîte avant Christian et Isa qui équipent les Biefs.
Samedi matin, lever à 6h30 et départ une heure plus tard. On laisse une voiture à Nans-sous-Sainte-Anne, et Christian nous dépose au parking des Biefs. Il fait frais, on se réchauffera dans la grotte ! À 8h20, on est dans le trou, et on sait qu'on sera sûrement sous terre pour 15 à 20 heures.
On descend dans le porche d'entrée des Biefs. Tiens, une deuxième corde ! Il y a donc d'autres traverseurs, plus matinaux que nous et amateurs de déviations à gogo apparemment.
Le premier méandre et la succession de puits se passent sans encombres, jusqu'au dernier ressaut. Là, il nous manque un bout de corde. Christian devait nous l'avoir laissée quelque part : dans un kit ? Par terre ? Arthur était le seul à avoir vu la fameuse corde, mais il n'a pas le temps de se manifester que Clément propose de couper un bout de la corde précédente pour équiper le ressaut. Sylvain s'exécute, après avoir vérifié qu'il avait bien entendu. Oui, il avait bien entendu !
Le dernier ressaut passé, on salue les petites plantes qui poussent dans le noir de la salle de décantation et on s'engage dans le méandre de 280m. Il fait chaud, très chaud (même si certains prétendent le contraire en Texair). La petite salle aux deux tiers du méandre nous permet une petite pause dépoilage. Après ça, il faut continuer dans le méandre puis trouver le boyau qui mène à la salle suivante. Après quelques hésitations, on trouve le chemin jusqu'à la salle Machin. On se change pour mettre nos combis néoprène, une petite barre, et c'est reparti. Tout de suite après, un ramping nous confirme que la néop sans eau, ça donne chaud et plier les bras demande bien trop d'effort. Pendant toute la seconde série de puits, on a bien hâte de trouver le collecteur du Verneau.
Enfin, l'eau ! On commence par un bassin puis une voûte mouillante. Le mot fait frémir Élise, que la perspective de se coller au plafond pour respirer n'enchante pas vraiment, mais le niveau est bas, ça passe sans problème. Ce passage est suivi d'un bon moment de marche dans l'actif jusqu'à la salle des Patafouins, que l'on longe pour arriver devant le siphon. Petite photo dans l'eau pour le style... et puis on file du côté des Dentelles. La salle des Dentelles est superbe, ça vaut le détour - au sens propre ! On fait quelques photos avant de s'attaquer à la remontée du puits de 35m. Et en combinaison néoprène, ça chauffe sévère sous les casques, on s'en souviendra pour le reste de la traversée ! Après avoir repris nos esprits, on entame la redescente pour arriver de l'autre côté du siphon des Patafouins. Le "tube en U", passage qui peut siphonner et forcer à un demi-tour, passe sans encombre : c'est le signe qu'on a vraiment commencé la traversée.
On tombe ensuite sur la jonction avec le gouffre de la vieille folle. Un peu plus loin se trouve la salle du p'tit loup, puis la barre des écrins, que l'on passe pour enchaîner avec une trémie, traversée sans hésitation grâce aux scotchlite.
Seulement, quelque chose turlupine Arthur. Il ferme la marche, et voilà plusieurs fois qu'il aperçoit des traînées rouges sur les rochers. Toutes les théories sont avancées : blessure, débarquement des anglais, kit qui déteint ? Mystère. L'inquiétude d'Arthur contamine Elise qui prie pour que son utérus ne soit pas en cause. Mais l'origine du rouge mystère se fait bientôt connaître : c’était une sculpture en argile, réalisée par Loan, le petit-fils de notre guide local dans les Pyrénées orientales. La pauvre petite étoile en terre avait voyagé dans le mini-kit d’Elise pour venir se noyer dans les eaux du Verneau.
Arrivée dans la salle du gnome à l'heure du pique-nique. La pause n'est pas très longue, on se refroidit, mais la partie suivante est une galerie fossile où l'on se réchauffe vite. En arrivant à la bifurcation suivante, on choisit de rejoindre la galerie des bassins par la galerie de la Côte Jamey plutôt que par celle des marmites, plus aquatique. Arthur est un peu déçu, mais il se consolera dès les retrouvailles avec le collecteur principal en faisant avec Sylvain un saut dans une vasque, empruntant la corde du puits du vieux fou.
Après ce plouf documenté à la go-pro, on entame la partie la plus aquatique du parcours : la galerie des bassins. Sylvain avait précieusement économisé de la batterie pour pouvoir filmer sa partie préférée de la traversée. Et on le comprend ! On se plaît bien à marcher ou nager dans les bassins, le kit sous les bras ou nous suivant comme un sympathique animal de compagnie se coinçant parfois au bord d'un bassin. On a moins froid que prévu, l'eau est claire, c’est haut de plafond avec de belles parois sculptées… Le bonheur !
Après cette partie féérique, les bassins merdiques nous accueillent, avec leur parois concrétionnées… et leur fond de boue où les chaussures s'enfoncent allègrement. Quelques passages de nage, en tout cas plus pour Elise que pour Arthur, nous amènent dans une partie plus propre, où l'on se lave un peu avant de déboucher dans la salle du « bon négro » ou bon raciste. On monte au sommet de l'éboulis pour faire un second pique-nique et contempler le cône d'effondrement, avant de poursuivre sur la salle du petit raciste, second cône d'effondrement, plus petit mais plus impressionnant !
On continue dans la rivière jusqu'à la salle Belauce, vaste salle d'effondrement au sommet de laquelle un talus sableux et un ramping permettent d'aller admirer la fameuse concrétion du tripode.
On profite de cette salle sèche pour quitter nos néop et remettre des vêtements (plus ou moins) secs. Pompote, sandwich ou snickers, et on repart avant de trop se refroidir.
En bas de la salle, deux cairns nous indiquent le passage Nous passons dans un laminoir et retournons nous promener dans l'actif. Au bout de 5 minutes de marche nous entendons des voix. Celles-ci pourraient être causées par notre esprit fatigué confondant les clapotis de la rivière avec des paroles humaines mais NON! Nous voila rapidement nez à nez avec Christian, Isabelle et Ilian qui se promenaient dans Baudin en visant une visite au tripode. Nous continuons notre chemin et , quelques mètres plus loin nous voilà en bas du puits du légionnaire, une des 2 seules remontées du parcours. Pas de chance la corde est déjà occupée. En effet cette fois-ci c'est l'équipe de l'EEGC, emmenée par Marina, qui semble suivre le même parcours que les précédents visiteurs. Nous les laissons passer et poursuivons notre chemin. Et arrivons à la fabuleuse (sentiment parfois non partagé) galerie des plaquettes au bout de laquelle le passage parfois siphonnant de la galerie des aiguilles n'est qu'un immense bourbier dans lequel nos chaussures semblent vouloir élire domicile.
La suite du parcours est assez évident dans de grandes salles fossiles jusqu'à retrouver la rivière juste avant la remontée finale.
Mais avant toute chose, il faudra affronter la fameuse vire de Baudin qui nous assure de ne pas se faire happer par le siphon terminal. Une fois chose faite, nous remontons le P11 pendulant au dessus de la rivière grondante pour arriver dans le spacieux boyau du GSD (merci les gars, c'est vraiment confort ^^). Quelques dizaines de mètres de ramping plus tard et nous voila déjà sorti.es, une bière à la main (habilement dissimulée par la team reconnaissance de la veille) pour trinquer à cette belle course qui n'aura durée que 12:40.

Notre dernière surprise fut de croiser en descendant un des équipiers belges qui nous précédait dans la grotte qui nous annonça qu'ils avaient mis 8:00 pour faire la traversée (en passant par le siphon des Patafouins) et que notre temps de 12:40 était honorable, c'est ce qu'ils avaient mis la première fois qu'ils étaient venus (mais pour faire la traversée dans l'autre sens, en remontant, avec le méandre des Biefs à la fin, des grands malades quoi!).

La soirée se termina donc par un repas chaud, et une dernière bière vers 2:00 du matin.

Dimanche: Déséquipement des Biefs, rangement, fromage et retour à Paris!







Participants

Christian D. , Elise G. , Sylvain L. , Clément N. , Arthur P.

Commentaires

Commentaire posté par JPC le 26/02/2020
En allant si vite, les photos sont toutes floues, c'est ça ?
En tout cas, félicitation pour cette belle et rapide traversée.
Ne soyez pas jaloux de ceux qui sont allés beaucoup plus vite que vous. Ce n'est pas de la compét et ils ne peuvent pas avoir apprécié les décors à leur juste valeur !
Bravo !

Commentaire posté par Jean le 26/02/2020
Et Arthur rassure toi ça arrive de se tromper dans les marches d'approche. Surtout que tu n'avais pas été à la grotte Baudin depuis plus d'un mois