Initiation dans Saint-Marcel d'Ardèche

Date
27 août 2020

Durée
1h30 + 4h30

Type de sortie
Initiation
Département
Ardèche (07)

Massif


Commune

Photos





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Descriptif / Compte-rendu
En vacances entre copains dans une chouette villa à Bollène, Clément N. et moi décidons qu’il serait criminel de ne pas profiter de la proximité de la grotte de Saint-Marcel. Après avoir rassemblé une bande de joyeux lurons prêts à découvrir les merveilles souterraines, nous récupérons les clés auprès du Spéléo Club Saint Marcellois : l’entrée naturelle est accessible par un chemin à barrières proche de l’entrée touristique et fermée par une porte.

Première rentrée dans la grotte en milieu de matinée. La petite troupe progresse lentement, impressionnée par les galeries gigantesques, les coquillages pris dans le calcaires, les écritures à l’acéto… Arrivés à la partie touristique, on se joint aux visiteurs derrière nos masques pour admirer les salles concrétionnées et joliment éclairées. Mais la visite tourne court car un grand vigile pas content nous demande très sèchement de faire demi tour, puisqu’on n’a pas le droit de passer hors des horaires prévues par la convention (avant 10h, après 18h).

Qu’à cela ne tienne, on profite des bords de l’Ardèche proches (plage à 10min en suivant le chemin de l’entrée naturelle) pour pic-niquer, se baigner en attendant le 2ème round de grotte.

Seconde entrée dans Saint-Marcel vers 19h. La première partie de la grotte et la partie touristique sont parcourues plus rapidement que le matin. Puis on s’embarque dans la suite du réseau I, jusqu’à la grande barrière puis on pousse jusqu’à la 6ème échelle, arrêtés devant un joli gour rempli d’eau et la perspective de faire le chemin inverse les pieds mouillés. C’est un festival de concrétions dans tous les sens, de toutes les tailles, avec plusieurs couleurs pour beaucoup de draperies (mention spéciale aux tranches de poitrine fumées croisées plusieurs endroits), le tout accessible sans progression sur corde ! Initiation de luxe.

On fait demi-tour sans oublier de prendre l’apéro. Et nous voilà sortis vers 23h30, la tête pleine de concrétions et de couloirs de métro grands et douillets. Ci-dessous les impressions et réfexions de trois de nos copains initiés.

Lucie D.



Jamien Dallas : « Ma première sortie spéléo.

Le courant d'air à l'entrée annonce la couleur, il va faire nettement plus frais que les 35°C dehors. On entre, on avance, presque à quatre pattes mais pas tout à fait, sur même pas 30m et on tombe dans une salle immense. Il fait sombre, frais, le sol est constellé de ce qui ressemble à des ailes de papillons et on imagine la population de chauve-souris qui doit nicher ici pendant l'hiver. C'est partie pour la balade.

Le sol est quasi plat, on avance dans un couloir de bien 10m de large et autant de haut, en admirant chaque recoin, chaque bout de mur et chaque stalag.t.m.ite. Un peu plus loin, une échelle de 11m (mais légèrement inclinée heureusement) à gravir pour pouvoir continuer. A peu près le seul passage stressant pour ceux qui n'aiment pas être en hauteur sans sécurité comme moi. Et on repart pour un tour pour arriver à la zone touristique, accessible au passage en dehors des horaires d'ouverture. La zone a bien été choisie, les quelques salles sont immenses et les décors somptueux. On traverse et on repart de l'autre côté pour un enchaînement de diverses salles.

Même si tout le parcours est en fait assez court, on s'arrête à peu près tous les 2m20 pour regarder autour de soi quelque chose qu'on a peur de laisser de côté en passant trop vite avec la frontale. Par occasions, on met un peu les pieds dans la boue et on glisse sur une pierre de ça et là, mais autrement le voyage est aussi ardu qu'une randonnée caillouteuse.

On a rebroussé chemin quand il aurait fallu avoir l'eau jusqu'au genou pour continuer. Après plus de 3h sous terre, on avait déjà bien profité. Le retour est deux fois plus rapide qu'à l'aller, malgré les pauses "on éteint tout et on écoute l'érosion" ou les chants en canon qui résonnement un peu, mais pas tant. Le retour à l'extérieur est même pas si satisfaisant. On était quand même bien là dessous. »



Lele : « L'étrange.

Quand un ami nous a proposé une visite de la grotte Saint-Marcel, j'avais comme références de la spéléologie :
- quelques photos vues sur internet ou dans les médias,
- des faits divers de plongeurs coincés,
- l'album de BD "Presque enterrés !" des Épatantes Aventures de Jules, lu il y a ~15 ans.
Autant dire pas grand chose, et j'étais intéressé par curiosité.

Après la visite, je pense que curiosité est toujours le mot qui définit cette expérience, une curiosité plus générale.
L'impression que j'ai eu était d'explorer un autre monde. Un environnement étranger, pratiquement sans vie animale et végétale, pas de sons à part les nôtres et quelques gouttes d'eau, pas de lumière à part celles emportées, pas de ciel. Le règne minéral, omniprésent. Évidemment, cette "exploration" n'était ni difficile (à part une échelle, il n'y avait physiquement aucune différence avec une rando sympathique), ni sans précédent (comme en témoignaient les tags dans certaines parties de la grotte).
Mais il me reste l'envie (instinctive ?) de continuer à explorer et à essayer de comprendre ce nouveau monde, ne serait-ce que pour changer de celui de la surface. »



Rbk : «  D’abord le froid qui nous souffle dessus, contrastant avec la chaleur du mois d’août.
On marche doucement parce qu’on veut tout regarder, les gours, les marmites, les stalactites, les fistuleuses, les gâteaux à la broche aussi. En parlant de nourriture, imaginez un petit en-cas sous terre, quand on entend aucun bruit que le ploc de l’eau. Et si on s’arrête pour éteindre ses lumières, fermerez-vous les yeux, ou les garderez-vous ouverts pour sonder l’obscurité ? »



Nico (qui accessoirement n’est pas venu avec nous) : « Bonjour Sire. C’était beau, mais sombre. Mais beau. »

Participants

Lucie D. , Clément N.

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