Descriptif / Compte-rendu
Cette histoire commence par une chaude nuit d’été. 3 inconnus se retrouvent sur le bord de la route, chargés comme des baudets, et le sourire en banane. Le coffre plein et l’estomac vide, ils prirent la route plein Sud, direction les montagnes, pour Autrans, petit village fort pittoresque sur le plateau du Vercors. Arrivés en catimini en pleine nuit, ni une, ni deux, les bagages sont à peine déchargés que certains d’entre eux ont déjà rejoint le royaume des songes, les autres ne tardent pas trop à le rattraper. Le lendemain, le 4e larron les rejoints au point du jour (enfin tout dépend pour qui), et ils partent joyeusement vers le trou qui souffle (mais pas ce matin-là ). Délaissant l’entrée sous la route, ils se dirigent vers l’entrée des Saints de Glace, un peu plus loin en contre-bas du chemin, cachée sous une bâche le long d’un cours d’eau, bien difficile à rater sauf sous 2m de neige.
La progression se déroule dans des galeries larges, voire très larges. Ils traversent la galerie (du célèbre (ou pas) ) François et finissent par casser la croute à la conciergerie. Malgré une motivation certaine en début de journée, nos 4 aventuriers préfèrent faire demi-tour et explorer en détail plusieurs coins cachés en revenant sur leur pas. On peut notamment citer la galerie des marmites, où quelques passages acrobatiques permettent de progresser vers de plus grosses marmites au risque de se retrouver les 4 fers en l’air et le cul dans l’eau (ce qui n’est certes pas arrivé cette fois, mais les prochains auront peut-être plus de chance).
Après 9 heures passées sous terre, nos joyeux lurons retrouvent le soleil et découvrent les spécialités locales sur la place du village (nous recommandons fortement le salon de thé pour les amateurs de binouze). Comme pour tout bon spéléo, le repas est copieux, et l’absence de tire-bouchon ne les aura pas empêchés de siffler une bouteille de vin (ou plusieurs, mais il est difficile de garder le compte). La poêle leur aura fait quelques frayeurs (on aura vu plusieurs rattrapages au vol du célèbre (ou pas) François), mais la soirée continue pour plus de gloutonnerie et de beuverie.
Le dimanche matin, délaissé d’un des membres de leur groupe, nos 3 lurons prennent la route des grottes de Choranche, un peu moins tôt que la veille (et un peu moins motivés également). Les affaires à peine sortie du sac, ils sont déjà la nouvelle attraction vivante du site, et chacun commente leur tenue à voix (plus ou moins) basse. Quelques 20 minutes de marche plus tard (et autant de murmures) ils arrivent au bord du lac du Gournier où commence leur périple ; mais avant ça, déjeuner. Il faut avoir des priorités dans la vie ! Après avoir gonflé leur bateau à bout de souffle, ils se relaient pour passer de l’autre côté, tandis qu’une foule les observent de la berge. Une courte ascension leur permet de rejoindre la galerie fossile où de très jolies concrétions se succèdent. Avis aux amateurs de photos et de randonnée. Au moment de descendre dans la rivière, ils croisent un groupe de nouveaux initiés, trempés dans leur combinaisons néoprènes et décidés à se changer (pas sûr qu’ils reviennent un jour pratiquer ce magnifique sport de leur plein gré). Les récentes sécheresses (merci le réchauffement climatique !) ont permis de progresser facilement sans se mouiller plus haut que la taille (les cuisses pour les plus grands) jusqu’à un arrêt sur étroiture mouillante (tout le monde a ses limites). Après cette très belle visite de 5h, retour aux sources (ah non ! ça c’est le lendemain) pour un bon repas (merci encore au célèbre (ou pas) cuistot François).
Lundi matin, journée de travail pour certain, matin de ménage et rangement pour d’autres, le groupe se rend sur Grenoble, auprès de Beaudoin LISMONDE (à prononcer « l’immonde » même si ça ne présage en rien de son apparence et de sa sympathie) pour récupérer les clés du trésor perdu de Sassenage (enterré vous l’aurez deviné). Le parking de canyoning (pour rappel, voir l’épisode formation à l’équipement canyoning d’aout 2018 (ah mince il n’y a pas de CR…) ) est également parfaitement adapté pour l’exploration des cuves. Après une visite touristique fort rapide et avec très peu d’intérêt, ils arrivent dans la zone dites « des vrais » même si soyons honnêtes, des groupes de visiteurs téméraires se succèdent toutes les 20 minutes. Après une courte marche et suivant les indications des différents guides, nos 3 amis s’engagent loin du boulevard et pénètrent dans les méandres de la grotte. Un conseil, suivez bien les kerns, et oubliez la topo toutes les galeries se croisent et se ressemblent, il est très difficile de retrouver son chemin sans repère. Leur objectif : prendre la température dans la salle du thermomètre. Une chose est sûre, ils n’y sont jamais arrivés. Parvenus au pied du puits Lavigne, leur parcours est devenu incertain : passage en oppo au-dessus de plans d’eau (supposément la galerie des Benjamins), vire et pont du singe de la galerie ouest, ils ont rapidement fait demi-tours en voyant les aiguilles tourner. Ils se permirent tout de même quelques pitreries sur les aménagements accro-grotte fort envahissant (pont de singe au dessus de la rivière recommandé !). Malgré 5h passées sous terre, beaucoup reste à voir et mériterait une 2ème visite ; pour une prochaine fois peut-être.
Lucie R.