Les Fourberies d’Essarlottes

Date
Du 12 septembre 2020 au 13 septembre 2020

Durée
9h + 3h

Type de sortie
Classique
Département
Doubs (25)

Massif
Jura

Commune
Bolandoz

Photos







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Descriptif / Compte-rendu

Les Fourberies d’Essarlottes


 
Toute ressemblance avec des faits ou des personnages réels serait purement fortuite.

Protagonistes :
     - CLAUDIN, le bossu des pieds
     - FOULQUES, le ventripotent
     - JOSSERAN, le chaperon bienveillant
     - KAY, le chiroptère candide
     - LAUDINE, la miraculeuse ressuscitée
     - LISELOTTE, la vive marmotte
 

Acte I : à la recherche du trou perdu


Deux voitures s’engagent sur un chemin de terre à l’orée de la forêt de Labergement du Navois. Une discussion s’engage dans la première voiture.
LISELOTTE : On devait pas s’arrêter au premier embranchement ?
CLAUDIN : Si, mais je cherche un parking pour garer mon carrosse.

200 mètres plus loin, tout le monde sort des voitures et part chercher le gouffre des Essarlottes, en suivant la description très précise dont ils disposaient (Topoguide "Les Belles du Doubs Tome 2"). Kay et Laudine partent à droite ; les autres reviennent sur leurs pas, persuadés d’avoir passé l’intersection.
FOULQUES :  Bon, à partir de là c’est à 250 mètres direction nord-est
LISELOTTE : La doline à droite, c’est pas là ?
CLAUDIN : Impossible, on n’a pas encore fait 250m, ça doit être plus loin. En plus regarde, il n’y a même pas de chemin.

Tout le monde continue à chercher en cercle de plus en plus grand. Au bout de 30 min…
LISELOTTE : J’ai trouvé ! C’est au fond de la doline !
CLAUDIN : T’es sûr, ça correspond vraiment pas à la description !
LISELOTTE : Oui, c’est sûr, c’est écrit "Essarlottes" sur la porte
KAY, en aparté : Quoi ? Une porte ?
JOSSERAND : Ah les 250 mètres des spéléos, c’est plus ce que c’était !
Tout le monde s’équipe, rassuré d’avoir trouvé l’entrée du trou sans trop d’embarras.
 

Acte II : la descente infernale


Claudin et Liselotte passent en tête pour l’équipement. Le reste du groupe suit, un peu en retrait, plus occupés à papoter qu’à suivre ce qu’il se passe devant.
CLAUDIN, en aparté : Ah ! Des broches, c’était pas prévu sur la fiche d’équipement… Peu importe, de toute façon, j’ai plein de mousquetons. 

Après plusieurs descentes
CLAUDIN : Liselotte, tu peux me décrire la topo, juste pour savoir où on est ?
LISELOTTE : Alors, on a descendu les premiers puits. Tu dois arriver dans le P11.
CLAUDIN : Ok, j’ai un doute sur l’équipement, il n’y a que des AN et j’ai pas assez de dyneema. Appelle Josserand pour qu’il me donne son avis.
LISELOTTE : Foulques, dis à Josserand de venir, Claudin a un doute. Claudin, je descends voir si je peux t’aider.
Après une courte descente.
LISELOTTE : Effectivement, je ne vois pas mieux que cet AN. Si tu veux je dois avoir une dyneema dans mon mini-kit.
CLAUDIN : Merci, j’attends quand même Josserand pour avoir son avis.
JOSSERAND, qui vient d’arriver : Claudin, pourquoi tu n’utilises pas le point là ?
CLAUDIN se retourne et regarde le spit qui était caché sous son modeste fessier.
CLAUDIN : Ah merde, je ne l’avais pas vu !
JOSSERAND : Ah ok, je pensais que tu l’avais vu et qu’il n’était juste pas utilisable.
Claudin reprend sa descente pendant que Liselotte et Josserand étudient la topo. 
CLAUDIN : Je vais manquer de mousquetons, vous en avez pas sur vous ?
TOUS, en écho : Non j’ai rien !
FOULQUES : on n’a qu’à équiper en light, directement sur les plaquettes.
CLAUDIN : Tu l’as déjà fait ?
FOULQUES : Non, mais je l’ai vu faire ! Il suffit de faire passer les plaquettes sur la corde.
CLAUDIN : Ça à l’air facile, j’y vais !

Arrivé en bas du puits d’où part l’escalade, Claudin s’interroge.
CLAUDIN : Elle a l’air bizarre cette escalade
FOULQUES : Bouge pas j’y vais ! (5 minutes plus tard) Clairement ça queute…
CLAUDIN : Ok, c’est peut-être une dés-escalade. Attends-moi, je vais voir plus bas… Eh ! Il y a un panneau là qui indique des risques de chute de pierre.
FOULQUES : C’est bon signe, ça doit être la suite. Ça signifie qu’il y a du passage.
CLAUDIN : Ça dit aussi qu’on est à la voie aux vaches. Liselotte ça t’aide pour nous repérer ?
LISELOTTE : Toujours pas, le nom n’apparait pas sur la topo.
CLAUDIN. Pas grave, ça continue à descendre. J’y vais !

Après un dernier petit ressaut de 6 mètres, et un court ramping, le groupe arrive à la queue-leu-leu dans une immense galerie, la galerie Jackpot porte bien son nom.
 

Acte III : la belle découverte


LISELOTTE, en regardant la topo : Alors il y a 2 possibilités : l’amont et l’aval. L’amont est très court. Par contre, il y a l’air d’avoir pas mal de choses en aval. Au vu de la carte l’amont est à droite !
JOSSERAND : T’es sûre, par où est le nord ?
LISELOTTE : Par là, mais ça ne nous avance pas trop.
CLAUDIN : attends j’ai une boussole. (indiquant la direction opposée) C’est par là ! Et puis c’est logique, l’amont ça monte, et l’aval ça descend !
FOULQUES : On va voir l’amont avant de manger comme c’est pas long ?
LAUDINE : Ok, on laisse tout sur place.
KAY : même le kit de cordes ?
LISELOTTE : Oui, c’est juste pour l’aval.

Le groupe commence à remonter vers l’amont. A mi-hauteur de l’éboulis, ils suivent les cairns à droite. Et arrivent dans une belle galerie où ils remontent la rivière quasi-asséchée. Certains passages en hauteurs sont équipés en fixe, et permettent d’éviter l’eau en période de crue. A une intersection, avec un chemin évident à gauche, ils partent tout droit pour explorer une petite salle (escalade engagée) avec de très beaux cristaux au sol. 
JOSSERAND : Dites, ce ne sont pas des crottes de chauve-souris au sol ?
LISELOTTE : Si ! C’est bien ça.
JOSSERAND : Il doit y avoir une entrée à proximité car ça fait quand même loin depuis les puits.

Au retour à l’intersection, ils prennent à droite (le passage évident à gauche de toute à l’heure) et continuent de remonter la rivière, avec quelques escalades équipées. Ils arrivent enfin jusqu’à une descente en glaise en bas de laquelle ils retrouvent le siphon amont. 2h plus tard ils sont de retour en bas des puits pour manger. Il est 16h.
 

Acte IV : La grande surprise


Un sandwich à la main, ils discutent.
JOSSERAND : Dis Liselotte, tu peux me lire la topo s’il te plait ? J’ai toujours pas mes lunette ?
Pendant que Liselotte sort la topo, les autres discutent
FOULQUES : Pour un amont qui devait nous prendre quelques minutes, c’était quand même très long !
KAY : Oui, on n‘est pas sorti du trou s’il en reste bien plus pour l’aval.
LAUDINE : C’est peut-être pour éviter que trop de monde n’y aille.
CLAUDIN : En même temps, s’il veulent pas qu’on y aille, pourquoi ils auraient laissé des cordes en fixe ? Ils sont quand même un peu neu-neu !
LISELOTTE : Dites… Je crois qu’on s’est trompé d’entrée
TOUS en chœur : Quoi !?
LISELOTTE : Oui, regardez sur la topo, on serait quand même bien là, avec le grand éboulis. 
JOSSERAND : Tu crois ?
CLAUDIN : Mais il n’y a même pas d’entrée !
LISELOTTE, brandissant la deuxième topo qu'elle avait dans sa poche : Si, regarde sur la vieille topo !
CLAUDIN : Non… Pas possible ! Ça explique les incohérences d’équipement !
LAUDINE : Et le développement de l’amont !
FOULQUES : Bon, maintenant qu’on sait où on est, on va voir l’aval de l’aval !
KAY : Il y a besoin du kit de corde ?
LISELOTTE : Il y a un ressaut de 3m dans 50m
CLAUDIN : Donc on s’est trimballé tout le kit pour rien !?
JOSSERAND : Bah oui, vous avez bien vu que tout était expliqué en fixe !
 

Acte V : C’est beau mais c’est chaud !


Tout le groupe reprend l’exploration du « vrai » aval. La cavité change complètement de profil, la rivière souterraine laisse place à une cavité très concrétionnée. Les plafonds sont couverts de stalactites, de multiples colonnes et stalagmites complètent le décor. Le passage est guidé pour éviter de dégrader la zone. Au fond de la galerie, une corde part sur la droite dans une étroiture.
CLAUDIN : J’y vais ! (Après 3 mètres, il fait demi-tour) Euh… En fait, je le sens pas trop. En plus, ya écrit 82 sur la corde, et je ne pense pas que ce soit la longueur…
LISELOTTE : Je crois qu’il est possible de faire le tour. On est dans la galerie supérieure, il y avait un passage vers la galerie inférieure tout à l’heure.
FOULQUES : Je suis d’accord, faisons le tour, ça n’a pas l’air large…
LAUDINE : Moi je passe par là. (5min plus tard). C’est bon, il faut juste passer l’étroiture, et après ça descend de 2 mètres.
Tous la suivirent avec une aisance de plus en plus limitée, dans l’ordre : Claudin, Josserand, Liselotte, Kay et Foulques. La suite est encore assez différente. On retrouve l’actif entrecoupé de passages chaotiques jusqu’à une voute mouillante puis son siphon 50 mètres plus loin.
FOULQUES, effondré : Mais attendez, ne me dites pas qu’on va devoir remonter cette étroiture toute pourrie ?!
CLAUDIN : T’inquiètes on te filera un coup de main !
FOULQUES : Je veux bien mais je n’ai pas pris ma vaseline…
CLAUDIN : on va te bricoler une pédale pour t’aider à rentrer dans le boyau.
 
Même sans vaseline, la montée de l’étroiture fut (relativement) efficace. Vers 18h30, le groupe arrive à nouveau en bas de la voie des vaches. Claudin le frileux remonte en premier et gaze jusqu’à la sortie. Au passage il reconnait les descriptifs de la topo de la voie des vaches. Il est suivi par Josserand, Kay, Liselotte, Laudine et Foulques pour le déséquipement. Dans ce sens, il y avait bien une escalade !
 

Acte VI : l'heure du festin


Une fois sortis de la grotte, certains s'interrogent
LISELOTTE : C'est quand même dingue, on a réussi à se retrouver au fond de la grotte souhaitée sans même en trouver l'entrée !
CLAUDIN : Oui... J'ai cherché un peu sans succès. Josserand m'a dit qu'il comptait tenter sa chance; peut-être a t'il trouvé l'entrée officielle.
LISELOTTE : Josserand ! Alors, tu l'as trouvé ?
JOSSERAND : Non, j'ai cherché pendant 30 minutes après être remonté, en long, en large et en travers, mais je n'ai rien trouvé qui ressemble à la description !
Plus tard dans la voiture
CLODAIN : Mince ! J'ai même pas penser à utiliser les points GPS... 
FOULQUES : Pas grave, ce sera pour une autre fois. Hors de question de faire demi-tour, j'ai faim !

De retour au gîte vers 21h30, nos lurons se séparent en 2 groupes. Le premier dekite tout le matériel de cette belle journée autour d'une bière, puis se motive même pour préparer les kits du lendemain. Le second se consacre à préparer la ripaille à base de poulet, de poivron, de tomates et de riz.
Un apéro plus tard, place au banquet, qui débute par du fois gras et du bon vin ramenés par Laudine, puis un poulet basquaise d'antant. Avec un peu de recul, la fine équipe n'en revient toujours pas.

CLAUDIN : Et je l'ai à nouveau chercher pendant une demi-heure après être remonté, nada !
FOULQUES : Ah, les spéléos locaux se moqueraient bien de nous !

Sur cette phrase pleine de bon sens, ils partent se coucher

Acte VII : Un lendemain difficile. Hein !?


Le réveil sonne à plusieurs reprises. Personne ne semble vouloir l'entendre. Tous arrivent devant le pré menant au gouffre Pouet-Pouet vers 10h45. Bien que Kay et Josserand préfèrent consacrer leur journée à la dégustation de fromages, ils accompagnent leurs acolytes pour les aiguiller jusqu'à l'entrée du gouffre.
FOULQUES : Aujourd'hui, je veux bien équiper.
CLAUDIN : Très bien ! Prépare-toi pendant que Josserand nous montre l'entrée. C'est a peu près à 250 mètre dans cette direction.
30 minutes plus tard, Foulques et Laudine sont fin prêts et meurent de chaud en plein soleil. Ils s'apprêtent à avancer en direction du trou et aperçoivent Liselotte.
FOULQUES : Ah, vous revoilà ! Josserand a eu du mal à retrouver l'entrée ?
LISELOTTE : Nous ne l'avons toujours pas trouvée. Les autres cherchent encore, mais moi je vais me reposer en attendant.
FOULQUES : Ok, nous allons chercher avec eux.
Encore 30 minutes plus tard, alors que toute la zone a déjà été quadrillée depuis bien longtemps, un cri surgit.
LAUDINE, en criant : J'ai trouvé l'entrée ! C'est juste au bout du chemin défriché par Claudin sur la gauche !
JOSSERAND, en arrivant sur place avec Claudin : Eh bien, encore une entrée qui nous est passée sous le nez. Nous étions à 4 mètres de là tout à l'heure...
CLAUDIN : Mais t'étais pas venu ici lors du dernier stage équipier ?
JOSSERAND : Si, si, mais je me suis laissé avoir par la végétation qui a repris le dessus.
Foulques passe en premier, suivi par Claudin, Liselotte qui vient d'écourter sa sieste et Laudine. Les petits puits s'enchaînent. Cette grotte est particulièrement adapté à la morphologie de Foulques, qui prend plaisir à occuper tout l'espace disponible avant chaque tête de puits. Alors qu'il équipe le puits de l'amitié, Claudin l'interpelle.
CLAUDIN : Bon, je vais pas tarder à faire demi-tour moi. Il y a bientôt un endroit pour manger ?
FOULQUES : Nous pourrons manger en bas de cette verticale. Mais on n'est pas rentré depuis bien longtemps.
(10 minutes plus tard) 
CLAUDIN, en regardant sa montre, assis en bas du puits : Tu vois, il est déjà 14h, ça fait presque 2h30 que tu es rentré et on est tout juste à -50 !
FOULQUES : Je n'ai pas vu le temps passé !
FOULQUES, en aparté : Je suis si lent que ça pour équiper !?
Claudin, frileux, rebrousse chemin juste après manger, pendant que Laudine et Liselotte vont voir la suite de la cavité. En bas du deuxième puits, un petit méandre...
FOULQUES : Alors Laudine, qu'est ce que ça donne ?
LAUDINE : Ça passe large, il y a même la place pour faire demit-tour
FOULQUES : Ok, j'arrive !
LISELOTTE, (5 minutes plus tard), le voyant revenir : Ben alors, qu'est ce que tu fais ?
FOULQUES : C'était pas large, j'ai la flemme d'y aller
Liselotte rejoint Laudine dans le méandre jusqu'à la tête de puits. Le passage se fait accroupi, avec quelques zones désobstruées, mais sans grande difficulté. La remonté est plus rapide, même si certains peinent à gérer leur kit dans les passages étroits.
FOULQUES, en apercevant la lueur du soleil : Alors Claudin, rapide la remonté ?
CLAUDIN, un grand sourrire aux lèvres : Oui, oui ! Quand je suis arrivé à la voiture, mon portable indiquit 14h02. Sacré performance !
FOULQUES :  2 minutes pour manger, remonter et marcher jusqu'à la voiture, chapeau ! Mais la prochaine fois, previens moi si tu as laissé ta montre à l'heure d'hiver !
CLAUDIN, gêné : Je ne le savais pas...
FOULQUES : Bon, TPST tout juste 3h.
Peu après, tous se rejoignent pour laver le matériel sous le regard curieux des promeneurs venus admirer la source du Lison.

Acte VIII : Kay le persévérant


Après le nettoyage du matériel, Claudin, Liselotte et Foulques vont voir le porche de la grotte Sarazine et passent à la fruitière. Pendant ce temps, Josserand, Kay et Laudine prennent la route.
KAY : On n'est pas loin des Ordons, non ?
LAUDINE : C'est juste à côté de notre chemin.
JOSSERAND : On peut y passer si vous voulez, il n'est pas si tard.
KAY : Oui ! On pourrait essayer d'y retrouver un objet qui m'est cher.
Arrivés à proximité de l'entrée de la grotte, Kay se met à farfouiller dans les arbres.
KAY, le visage enchanté : Mon portefeuille !
LAUDINE et JOSSERAND en coeur : Quoi ?!
KAY : Oui, il y a un an lors de mon initiation, je l'avais oublié ici après m'être soulagé; et je n'ai jamais eu l'occasion de revenir le chercher
JOSSERAND : Après un an... On ne peut pas dire que tu n'as pas de la suite dans les idées.
KAY : Je ne me souvenais plus du chemin pour venir ; mais cet arbre je l'aurais reconnu entre mille ! 
LAUDINE : il y a même des plantes qui ont poussé dedans !
JOSSERAND : Et bien tant mieux ! On rentre maintenant ?
Pendant ce temps dans l'autre voiture
CLAUDIN : Bon, on s'y met à ce CR ?
FOULQUES : Oui, vous avez des idées ?
LISELOTTE : On pourrait faire une pièce de théâtre. Il faut avouer que si on ne met pas les dialogues, ce sera moins drôle.
FOULQUES : Pas faux, mais on risque de vraiment passer pour des cons.
CLAUDIN : Pourquoi ? Après tout on a réussi à faire les Essarlotes, sans passer par la bonne entrée, avec un matos qui n'était pas adapté. On a aussi trouvé notre deuxième trou alors qu'il était perdu au milieu des ronces de deux mètres ; et on a même retrouvé le portefeuille de Kay qu'il avait perdu il y a un an. Si on devait garder une chose de ce week-end, ce serait de dire que face à l’inattendu, il suffit de rester soi-même pour arriver à ses fins.

FIN

Œuvre commune essentiellement rédigée par Lucie R.


Participants

Jean-Paul C. , Kévin G. , Lena J. , François L. , Clément N. , Lucie R.

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