La Saint Sylvestre Ă  Saint-Marcel

Date
Du 27 décembre 2020 au 03 janvier 2021

Durée
1 semaine

Type de sortie
Camp
Département
Ardèche (07)

Massif
Ardèche

Commune
Bidon

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Compte-rendu du camp d’hiver 2020-2021
Ça faisait quelques mois qu’on se disait qu’un camp d’hiver en Ardèche, ce serait sympa ! L’idée était de retrouver au passage quelques membres de l’ABIMES exilé·es dans le grand Sud. Malgré le covid et son couvre-feu, l’idée se concrétisa pour devenir une belle semaine de spéléo !

Dimanche 27 décembre
Journée de route : Jean-Paul, Arthur, Clément P et Lucie depuis Issy-les-Moulineaux ; Clément, Elise et Mathilde depuis Lyon, Sylvain depuis Besançon, récupérant Carole au passage. Tout ce petit monde se retrouve à Bidon, chez Kathy, dans un charmant gîte. Marina venant de Montpellier nous rejoint pour faire sa dernière sortie spéléo de 2020 en notre compagnie. On termine de fixer le programme de la semaine et on étale le matériel dans la petite remise transformée en local.

Lundi 28 DĂ©cembre
Direction Saint-Marcel ! Le réseau touristique étant fermé, pas de problème d’horaires à respecter, on entre tranquillement par l’entrée naturelle à 10h30 en faisant attention de ne pas trop embêter les chauve-souris. Après le pique-nique, notre équipe se sépare en deux groupes qui partent visiter le réseau 1 et le réseau 4.
L'équipe allant au réseau 1 prendra son temps et profitera du décor pour prendre des photos. Elle fera demi-tour au bas du puits Tonio et fera un détour au retour par la Chatière des sables (successions de siphons remplis de sédiments sous forme de gravier et récemment désobstrués) avant de sortir pour le crépuscule.
Le réseau 4 est assez accidenté, beaucoup de petits passages glissants et blocs à escalader ou désescalader, entrecoupés de ressauts, parfois à équiper. De grands volumes et de belles concrétions ! Arrivés au Pont d’Arc, on fait quelques photos et on continue pour espérer arriver jusqu’aux « pains de sucre »… mais il faudra s’arrêter pour cause de manque de matériel, il faudra bien prévoir 5 bouts de cordes pour la prochaine fois. Le retour se fait plus rapidement que l’aller, pour une sortie synchro avec l’autre équipe. 7h sous terre tout de même pour cette balade ! Le bocal de 3kg de Cassoulet apporté par Jean-Paul conclut cette soirée avec réconfort.



Mardi 29 décembre
De nouveau direction Saint-Marcel, mais pour la traversée Despeysse - Saint-Marcel. Nous nous séparons en deux équipes pour rendre la traversée plus aisée, et prendre le temps de mettre en place les voitures pour la navette. C'est toujours un moment spécial que de descendre puis tirer le premier rappel, où on demande confirmation que tout semble bien okay avant de tirer sur la corde pour n'avoir plus qu'une seule sortie possible: de l'autre côté. Les deux équipes mirent un peu plus de temps que prévu par la topo pour descendre les puits, mais c'était attendu ! Ensuite, balade dans les immenses galeries de Saint-Marcel, puis le labyrinthe, sans se perdre cette fois-ci. Carole et Mathilde avaient tenté d'apprendre par cœur la description des embranchements pendant la mise en place des navettes, avant de s'apercevoir que Sylvain l'avait sur son appareil photo. Bon, c'est quand même plus fiable ! Une belle journée, nous avons même le temps de nous changer avant le crachin du soir.



Mercredi 30 décembre
On se sépare à nouveau en équipes : Elise, Lucie, Mathilde, Carole et Clément P partent à l’Aven de Rochas, Clément N se repose un peu et va se balader dans les gorges de l’Ardèche, pendant que Jean-Paul, Arthur, Sylvain et Axel filent à l’Aven de Noël.

Aven de Rochas
Après quelques kilomètres de route à peine et quelques minutes pour convaincre un troupeau de chèvre de nous laisser passer, on se gare près de la descente du bivouac de Gournier. La marche d’approche de 15 minutes est d’abord assez fraîche dans la forêt brumeuse, puis on a un beau point de vue sur les gorges de l’Ardèche ! Le petit porche d’entrée de Rochas est reconnaissable à ses jolis gours et son odeur de chèvre (non, on ne parle pas des spéléos, même si les deux espèces peuvent parfois être confondues).
Un court ramping (habité par de nombreuses araignées) nous mène dans une salle éboulée dans laquelle on trouve rapidement un ressaut à équiper qui mène au p28. Elise équipe le puits, aidée de Lucie qui installe une déviation supplémentaire. Avec autant d’amarrages naturels dispos, aucune excuse pour que ça frotte ! Et puis, l'avantage en Ardèche, c'est que les grottes sont chaudes, on peut prendre le temps de réfléchir sans congeler les petits camarades ! On contourne ensuite la salle en équipant une main courante, pour accéder au toboggan qui marque le début de la galerie des ours (on n’a pas vu d’ours, mais on a vu des gours : qui a oublié une lettre en nommant la galerie ?). Elise est la première à se lancer et lance sa pédale en bout de longe en guise de prise supplémentaire pour ses camarades. Mathilde nous fait une belle acrobatie pour esquiver la glissade ! Après une ou deux hésitations et un passage bas mouillé, on débouche dans une petite salle chaotique, elle aussi plutôt boueuse. Un ressaut de 3m sur une coulée de calcite nous sépare du lac et du reste de la galerie. Elise grogne car on a oublié la dernière petite corde avant le toboggan… Après un bon sandwich, Clément et Lucie font un aller-retour pour récupérer le bout de nouille manquant et équiper le ressaut. On peut ainsi descendre et profiter de la belle galerie très concrétionnée, avec plusieurs disques de calcite et de nombreux gours secs: cette belle grotte valait bien la peine de braver la boue des salles précédentes. Le retour se fait tranquillement, Clément et Elise profitent de quelques rayons de soleil dehors pendant que Carole apprend à déséquiper, supervisée par Lucie. En remontant sur la piste, nous manquons de nous faire écraser par des pompiers descendant à toute allure en 4x4 vers les gorges. Belle frayeur !
De retour au gîte, nous apprenons que Clément N avait dans l’idée de passer nous voir à la sortie de l’Aven Rochas. Il avait presque trouvé l’entrée mais s’est enfui, découragé par le passage bas ou par l’odeur de chèvre ? Nul ne le sait.

Aven de Noël équipe 1
La grosse marche d'approche pour Noël nous met tous sur les rotules ... il faut dire qu'il faut bien faire 50 m depuis la voiture (certain avait proposé de faire la marche d'approche depuis le gîte, mais il n'y a pas eu de volontaires).
Les puits sont déjà équipés, mais avec un petit écriteau demandant de ne pas utiliser les cordes en place pour la progression. Arthur se lance donc dans l'équipement par dessus, par dessous, en gérant tellement bien les longueurs de cordes hétéroclites, qu'il est obligé de remonter dans une des portions du grand puits, ayant gagné 10-15 m de corde par rapport à la prévision, il n'arrive pas, avec sa corde de 20 m, à faire la portion de 30 m dans laquelle il s'était aventuré. Une fois tout le monde en bas, c'est parti pour le repas.
Les ventres pleins, nous nous lançons dans la découverte de cette superbe cavité, Jean-Paul partant en éclaireur pendant qu'Arthur, Axel et Sylvain mitraillent de partout (volumes, concrétions qui montent, concrétions qui descendent, concrétions qui font comme elles veulent, biospéléo, ...), on en prend plein les yeux. Avec la note finale de la chauve-souris concrétionnée que certains (nous ne les citerons pas) auront dépassés dans le méandre en allant trop vite. Au retour, Arthur en profite pour tenter une photo dans le grand puits, avec 3 flashs. Comme le deuxième groupe doit revenir quelques jours plus tard, nous laissons tout équipé. La remontée en est d'autant plus facile.



Jeudi 31 décembre
On décide de changer de département et d’aller voir l’Aven de la Buse, dans le Gard, à une trentaine de kilomètres de Bidon. L’entrée du trou est à côté d’une buse, au bord de la route. Après une désescalade de 5m, on constate que le toboggan qui devait être équipé en fixe… n’est plus équipé. Après une discussion de part et d’autre d’un boyau, entre ceux qui plaident pour équiper le toboggan en rappelable, et ceux qui ne se voient pas remonter sans corde, on décide de laisser la corde en place. On ne pourra donc pas aller au fond… tant pis !
Un puits puis un ressaut nous mènent dans une petite salle très concrétionnée et scintillante, puis une courte étroiture nous mène vers de nouvelles petites salles, ornées de gros cristaux et de belles concrétions. Ensuite, une étroiture en Z doit nous mener vers les grands volumes. Sylvain part devant, et suggère qu’on mange plutôt avant de passer l’étroiture, pour trimballer le moins de kits possible dans ce passage. Ne voulant pas repasser l’étroiture (on se demande pourquoi), il nous attend de l’autre côté. Jean-Paul, de son côté, décide de ne pas passer l’étroiture et de remonter tranquillement en prenant des photos. Le reste de l’équipe rejoint Sylvain dans la première grande salle. Le temps de se balader, de prendre des photos des nombreuses stalactites, coulées de calcite jaune et autres curiosités, il est déjà un peu tard quand nous arrivons à la lucarne menant à la deuxième grande salle. Devant la baisse de motivation et l’envie de profiter du réveillon, on amorce le chemin du retour. La remontée se fait sans encombre, en 2 équipes. A Bidon, on retrouve Lucie et Mathilde, deux courageuses qui ont travaillé et fait les courses ! On profite d’un bon réveillon-raclette avec en fond sonore une playlist composée des suggestions de tout le monde, entre grands classiques, plaisirs coupables et trésors kitsch (merci Carole le troll pour quelques pépites inécoutables). On fête la nouvelle année avec de « l’Alcotricine », un étrange élixir apporté par Jean-Paul, conditionné dans des ampoules en verre et ressemblant fortement à du cognac. Le médicament alcoolisé fait son effet et la nuit sera reposante.



Vendredi 1er janvier
Après un réveil sans réveil pour la première fois de la semaine, on prend notre temps pour le petit déjeuner avant de partir en balade dans les gorges de l’Ardèche. On descend vers le bivouac de Gournier puis on longe l’Ardèche pour pique-niquer à l’abri d’une barre rocheuse sous la « cathédrale ». Quelques photographies de groupe, concours de ricochet et observations de cailloux plus tard, on arrive au cirque de la Madeleine. On remonte ensuite par le chemin du camp Naturiste, fermé à cette période de l’année, pour arriver au superbe belvédère de la Madeleine ! Le retour par la route est plus long que prévu mais ponctué de très belles vues plongeant sur les gorges. Une partie de l’équipe tente de trouver un dolmen dans la garrigue, à la nuit tombée, pendant que les autres rentrent se mettre au chaud au gîte. L'équipe trouvera non seulement le dolmen (effectivement bien caché dans la garrigue) mais aussi un crâne de sanglier qui fera discuter les biologistes de l'équipe une bonne partie de la soirée.
La soirée est marquée par les expérimentations ingénieuses d’Elise, Mathilde et Lucie qui confectionnent des pisse-debout à base de bouteilles d’eau gazeuse habilement découpées de façon à maximiser l’ergonomie du dispositif. Eh oui, interdiction de marquer son territoire dans l’Aven de Noël, alors il faut trouver un moyen de bien viser dans une bouteille ! Les trois comparses sont émerveillées par l’efficacité de leur invention et fêtent ça autour d’une bière.

Samedi 2 janvier
Dernier jour de ce camp d’hiver ! Axel et Carole rentrent un peu plus tôt, et nous sommes à présent 8. Nous nous séparons une fois encore en deux équipes : Jean-Paul, Sylvain, Arthur, Clément et Clément vont à Armédia.

Aven de Noël équipe 2
Lucie, Mathilde et Elise se dirigent vers l’Aven de Noël. L’équipement et la courte marche vers l’entrée se font au son des coups de feu et des aboiement de chiens de chasse, qui viennent même à la rencontre de Lucie avant qu’elle n’ait eu le temps de se glisser dans la trappe. L’équipe précédente a laissé les puits équipés, la descente se fait donc plutôt vite ! Le grand puits est vraiment impressionnant, difficile de savoir si on préfère regarder les lumières en bas ou au contraire demander de les éteindre. Nous décidons ensuite de commencer par le méandre des chauve-souris, qui est le plus éloigné, et de parcourir les autres galeries sur le chemin du retour. La progression est facile et bien balisée, les quelques ressauts ou passages glissants sont équipés en fixe, et nous allons de grand volumes en gours gigantesques (certains membres de l'équipe ne dépassaient pas des gours!), tout est concrétionné, cristallisé, immense, ça ne s’arrête jamais ! On arrive vite au niveau de la chauve-souris calcifiée, que l’on prend le temps d’observer. Le pique-nique est ensuite l’occasion de tester nos inventions de la veille : essais concluants ! Il paraît même qu’il serait possible de se soulager sans enlever son baudrier !
Trêve de trivialités, on reprend notre agréable balade dans cette grotte magnifique. On profite d’être peu nombreuses pour faire quelques photos, mises en lumière avec nos casques et lampes de secours. Il est très agréable de prendre son temps pour tout observer, sans se les peler ! Après un goûter au pied du puits, on entame la remontée. Elise déséquipe le p90 et peste un peu car son kit est bien trop petit pour la quantité de cordes à remonter ! Lucie l’aide à ranger tout son barda au pied du p30 et prend le relais du déséquipement. Nous sommes toutes les trois dehors à 18h, après 6h30 sous terre dans cet Aven magnifique.

Armédia
Nous utilisons de belles coordonnées replacée sur l'application GPS du téléphone de Sylvain pour trouver la cavité. Après un coup de bartasse dans la pampa, il faut se rendre à l'évidence que les coordonnées sont fausses. Sylvain ayant de vagues souvenir de l'accès, il est décidé de tenter un autre endroit. Pendant que Jean-Paul avance la voiture, Clément P indique gentiment que l'entrée est pointée sur son fond de carte Openstreet ... Et ça coïncide avec l'endroit auquel pensait Sylvain. Une petite reconnaissance est lancée pour être sûr et c'est la traditionnelle session habillage, sur fond de température proche de 0 et petite brise comme le sud sait en faire (bref, ça caille). L'entrée est un petit tube assez étroit qui donne sur un plan incliné qui fini directement dans le puits. Sylvain part avec 4 cordes pour équiper un puits qui ne devrait en nécessiter qu'une seul de 70... Il avait été question la veille des liaisons de cordes au frac en cas de changement de corde, c'est la mise en pratique. Le tout assaisonné de tricotage de dyneema car l'équipement est plein d'AF. Ouf, nous arrivons en bas, et le hasard a voulu que les longueurs de cordes aient été pile poil les bonnes pour ne pas avoir de passage de nœud. La grotte se compose de quelques salles totalement splendides, pleines de concrétions et d’excentriques et des deux associées. Autant dire que ça s’extase, même si le sol, bien glaiseux, est glissant à souhait (Sylvain en fera une belle expérience). Clément P et Jean-Paul utilisent une corde en place, Arthur et Clément font des photos, le tout dans la bonne humeur. Arthur se lance dans le déséquipement, alors que Jean-Paul a pris la tête pour sortir. Nous le retrouvons en surface, devisant tranquillement avec une famille en promenade par là.
Au retour, la Cèze nous prête ses eaux turquoises, et surtout fraiches, pour une session lavage de matos dynamique, qui se termine à l'instant même du couché du soleil. Il est temps de faire 2 courses et de rentrer prendre l'apéro au gîte !



En plus des membres listés ci-dessous, participation de Clément P.



Participants

Jean-Paul C. , Sylvain C. , Lucie D. , Marina F. , Carole G. , Elise G. , Mathilde K. , Clément N. , Arthur P. , Axel R.

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