Week-end marseillais pré-confinement

Date
Du 19 mars 2021 au 21 mars 2021

Durée
6h30 - 4h45 - 2h45

Type de sortie
Classique
Département
Bouches du Rhône (13)

Massif


Commune
Aubagne

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Jeudi 18 mars 2021
Je profite d’un séjour en famille dans le sud, programmé à la dernière minute pour consommer les jours de congés que je n’avais pas pu poser avant, pour faire escale chez un ex-Abimé, Sylvain L qui a élu domicile à Aubagne.
Le contexte actuel n’est pas propice à la multiplication des week-ends spéléos, le couvre-feu est repoussé à 19h à partir du samedi et certains départements sont confinés…
Sylvain qui revient d’un déplacement professionnel me rejoint sur le quai de la gare à Marseille St Charles et on arrive chez lui quelques minutes plus tard pour manger un plat de pâtes et se coucher tôt, demain la sortie prévue sera la première depuis que je me suis cassé le doigt !

Vendredi 19 mars 2021
Gouffre du petit Saint Cassien

Le choix de la sortie du vendredi s’est porté sur le gouffre du petit Saint-Cassien sur la Sainte Baume qui est équipé en fixe (sauf le puits d’entrée). L’objectif est d’aller au siphon à -310 où des plongées se font régulièrement pour continuer des explos post-siphon.
Nous croisons un défilé de voitures de spéléos et le camion du GRIMP sur la route au petit matin, un secours a eu lieu la nuit précédente à la grotte de la Castelette.
Nous arrivons à 10h00 au parking du petit Saint Cassien, la Sainte Baume est blanche et il neige, j’équipe le puits d’entrée rapidement pour que l’on puisse se réchauffer sous terre. Vers 10h45, en bas du premier puits on laisse l’unique kit qui nous accompagnait, la journée se fera avec un minikit chacun contenant eau et nourriture, c’est agréable de pouvoir évoluer sans charge sur le dos !
La progression est assez fluide dans la première série de puits, je prends garde à essayer de ne pas trop solliciter mon index, pour le moment ça passe.
Arrivés à la salle du Camp, nous sommes accueillis par un doux fumet émanant d’un reliquat de repas digéré qu’un spéléo indélicat aura jugé utile de nous laisser. On quitte rapidement la zone pour s’engager dans le petit méandre qui passe assez facilement, même en faisant attention au doigt.
Juste avant la fin du petit méandre, j’aperçois un tas de choses au fond du méandre, à un endroit inaccessible car en dessous d’une étroiture. Ça ressemble furieusement à des accu 4 et à un pantin ! Alors ni une ni deux, me devant d’être à la hauteur de ma réputation de brocanteur, on part à la pêche. D’abord avec un crochet en plastique servant à tenir une frontale sur le casque monté au bout de la sangle de la pédale, puis avec la lampe frontale de secours elle-même (puisqu’avec un cul aimanté), on espère accrocher quelque chose et le remonter… Après 20 minutes passées à essayer tout ce qui était en notre pouvoir, on finit par renoncer. Et puis à bien y regarder, il s’agissait bien plus probablement de pile plate 4,5V, par contre mystère sur la pièce métallique du fond, tout ce que l’on pourra en dire c’est que ce n’est pas fait en matériau ferromagnétique ! On sort du petit méandre par un joli P20 dans du calcaire rouge poétiquement nommé le « Puits Tampax » (Haaaa la finesse légendaire des spéléos !)

Pause déjeuner juste devant le début du grand méandre, le choix du lieu du repas est stratégique, le sandwich n’aurait pas résisté au passage dans le méandre qui vient. On se laisse une fin de sandwich et une tarte aux pignons sur place pour le retour et on s’engage dans la suite. L’actif commence dans le grand méandre, on a donc les pieds dans l’eau même si on est à l’étiage.
On pourrait qualifier le grand méandre de tactile, à la limite de l’agression même ! Il nous retient contre notre volonté par tous les moyens. Tantôt il s’agrippe à nos longes, tantôt à la pédale ou à un morceau de combinaison un peu trop provocant à son goût, bref on avance précautionneusement pour ne pas déchirer son textile et ne pas trop abimer ces belles longes toutes neuves que je venais de changer en prévision du stage initiateur qui doit avoir lieu à la fin du mois (encore un stage annulé, le 4ème auquel nous nous somme inscrits depuis que nous avions décidé de passer initiateurs avec Clément N, on nous appelle désormais les « chats noirs »).
La progression dans le grand méandre est quelquefois lente car on essaie d’éviter de se vautrer dans l’eau par des contorsions et autres pas délicats. On finit par déboucher à -195 sur une série de puits qui nous mène rapidement à -275 au bord d’un P21 que l’on ne descendra pas. On préfèrera s’engager dans un ramping / 4 pattes qui donne sur le P30 final. La galerie qui mène au siphon est transformé en véritable vestiaire pour plongeurs, le matériel destiné à être utilisé pour une plongée à venir étant suspendu à une corde et le matériel à remonter étant mis à part de côté. Le siphon et bleu et limpide, on voit le fil d’Ariane se perdre dans l’eau turquoise, ça donnerait presque envie de se mettre à la plongée spéléo !
Vu ma vitesse de croisière assez basse lors de la descente et mon doigt qui commence à me lancer (je n’ai quitté mon attelle que la veille), Sylvain décide de remonter également avec un handicap et se charge d’un kit contenant une bouteille de plongée.
La série de puits remontant à -195 se passe sans problème. Je décide de passer le grand méandre à 4 pattes dans l’eau froide sur la plus grande partie pour rafraichir mon doigt qui m’en est reconnaissant. Petite pause à la sortie où l’on finit les sandwichs et autres tartes aux pignons, on remonte les quelques petits puits menant au petit méandre et on s’y engage.
A la réflexion, ça ressemble quand même fort à des piles plates vues dans ce sens, dommage on aurait pu dépolluer mais on a manqué d’adresse ou d’ingéniosité.
Arrivés à la salle du camp, j’anticipe le passage et me recouvre le nez et la bouche de ma cagoule, je ne sens pratiquement rien, contrairement à Sylvain qui me fait part de ce qu’il pense de spéléo assez sympa pour laisser un tel cadeau à ses collègues, forcément un spéléo parisien selon ses déductions (un peu trop ?) rapides !

On sort à 17h20 sous le ciel bleu, Sylvain laisse le kit à l’endroit dédié pour les que les plongeurs puissent le récupérer et on passe voir le large puits d’entrée du gouffre de l’Ecureuil qui se trouve sur le chemin. On n’aura pas battu de record de vitesse, mais on aura fait une belle sortie.
On finit par un repas gastronomique avec la meilleure pizza de tout Aubagne. La pizzeria a gagné énormément de points grâce à son message d’attente hyper cliché et à sa bouteille de vin rouge offerte dès 3 pizzas achetées, ce qui est appréciable lorsque l’on rentre après tout juste pour l’heure du couvre-feu !

TPST : 6h30



Samedi 20 mars 2021
Gouffre du Garlaban n°1

Un peu courbaturés de la veille, on part sur une journée d’explo de grande envergure, le gouffre du Garlaban n°1 que nous avions repérés en août dernier et où l’on avait dû s’arrêter en bas du premier puits faute d’amarrages disponibles.
Le but de la sortie, aller au fond de ce qui est répertorié comme un -35m sur Karsteau et réaliser la topo qui n’était pas disponible en ligne.
Le Garlaban est un massif calcaire surplombant la plaine d’Aubagne et qui culmine à 731m.
Les quelques cavités référencées sur Karsteau sont de faible envergure mais l’eau qui tombe sur le Garlaban doit bien aller quelque part et le relief caractéristique des paysages karstiques ainsi que la présence de la source de Barquieu sur le sentier d’accès (sentier des Dansaïres) à 513m d’altitude nous laisse pleins d’espoirs quant à l’existence de cavités de taille raisonnable sur ce massif.
La marche d’approche se fait sous le soleil, on a rapidement chaud et on se fait doubler par de pestilentielles motocross qui perdent de l’huile sur le chemin…
Plus on approche et plus on tire des plans sur la comète, ça se trouve les spéléos qui avaient visité ce trou dans les années 50 sont passé à côté de la suite qu’ils n’auraient pas vu ! et puis de quel nom baptiser les puits et salle que l’on trouvera si ce gouffre prend de l’ampleur ? C’est les 150 ans de la Commune de Paris, qui avait eu une petite sœur de moindre longévité à Marseille, peut-être peut-on garder l’idée !
Nous arrivons donc au sommet du plan de l’Aigle où se situe l’entrée du Gouffre du Garlaban n°1 vers 13h, sous le vent et les nuages noirs, le temps que l’on mange et que l’on se change et nous revoilà sous la neige !
On entre finalement dans le gouffre vers 13h45, légèrement chargé car on a prévu de quoi équiper (de la corde et des mousquetons, un perfo Parkside, des Pulses, un tamponnoir et des spits) et de quoi faire la topo (Un Disto X que l’on n’aura pas réussi à coupler aux téléphone via Bluetooth, un carnet et un topofil au cas où).
On pendule rapidement avant d’aller au fond du premier puits et pendant que Sylvain fore ses premiers trous pour la tête de puits suivante, je pose le premier spit du Gouffre du Garlaban n°1 pour sécuriser la main courante que Sylvain doublera. Le gouffre s’ouvre en suivant une faille, on enchaine quelques petites verticales entrecoupées de paliers sans évoluer dans la 3ème dimension et on arrive assez rapidement au fond. Juste avant la dernière verticale, on croise un graffiti où on peut lire « M. RIESLER M.H. COTTE 9/5/53 » inscrit dans un cœur.
Au fond, d’un côté de la faille il est possible de s’enfiler dans un petit réduit puis de voir que la suite est vraiment étroite et empêche la progression. Peut-être est-il possible d’élargir ce passage, mais il n’y a aucune garantie que la suite soit plus large. De l’autre côté de la faille, on fait face à un remplissage de petits graviers où l’on retrouve des ossements de petits mammifères, des boutons et une pièce de 100 Francs de 1954. L’eau suinte depuis quelques mètres et vient se perdre dans ce remplissage qui est tout humide, peut-être serait-il intéressant de venir creuser ici pour poursuivre le travail du camarade des années 50 !

On s’attelle à la topo en remontant, cela nécessitera une petite adaptation des mesures pour les reporter dans le logiciel, mais vu la profondeur du trou ça ne devrait pas être trop long.
Certains diront que l’on aurait peut-être dû mieux se former à la topo, mais nous préfèreront dire que le matériel n’a pas été très coopératif. Il me faut éteindre et rallumer le Disto X entre chaque mesure pour pouvoir noter les distances sur le carnet. Sylvain accompagne ces prises de mesures d’un petit croquis qui nous aidera à réaliser la topo.
La remontée se fait sans difficulté autre que le Disto X récalcitrant, on récupère facilement les Pulses et je fais un détour pour aller voir notre copain le chien qui est toujours dans son sac au fond du premier puits pour aller faire les dernières visées topo (promis on le sortira un jour, mais là l’heure a bien tourné et on n’est pas rentré).
On sort à 18h30, c’est presque le crépuscule et le vent nous rafraichit. On repart donc sans se changer et les frontales nous seront bien utiles sur la fin du chemin.
Peut-être que l’on tombera sur la suite du réseau un jour où l’on reviendra creuser, peut-être que les réseaux du Garlaban se trouvent ailleurs, on verra ça plus tard !
On traitera les données topo devant LA meilleure pizza aubagnaise pour continuer sur la lignée du diététique.
Selon les données topo de la journée et le rendu « fil de fer » que nous a donné DPTopo on arrive à une profondeur de -41m ! On mettra la fiche Karsteau a jour avec la nouvelle topo dès qu’elle sera faite.

TPST : 4h45



La sortie au Gouffre du Garlaban n°1 nous servira de base pour un poisson d’avril auprès du groupe spéléo du CAF Marseille et d’ABIMES.

Dimanche 21 mars 2021
Aven des Marseillais

Pour le dimanche, le programme était « ambitieux ». On avait prévu de faire 2 sorties dans la journée, dont une l’après-midi avec Gwen à la grotte du 14 juillet.
La sortie du matin a donc été choisie pour ne pas être trop longue, mais sympa quand même, notre choix s’est porté sur l’aven des Marseillais (ou gouffre des quatre trous) qui se situe dans les calanques. L’objectif est de s’arrêter à environ -120 pour ne pas trop se charger de cordes et pouvoir enchainer avec la sortie de l’après-midi.
Le parking pour débuter la marche d’approche se situe au col de la Gineste, ce qui rallonge de 30min la randonnée par rapport à l’ancien parking qui se situait au col de la Gardiole désormais interdit à la circulation automobile.
Arrivé au col de la Gardiole il fait chaud, mettre la sous combi dès le matin n’était pas l’idée du siècle, je décide donc de faire sauter quelques couches et de finir la marche d’approche en sous combi.
La marche d’approche est très agréable, on quitte le sentier marqué pour un autre qui ne l’est pas et on commence à ne plus croiser personne.
On finit par arriver au trou aux alentours de 11h. l’aven des marseillais s’ouvre sur un petit porche qui surplombe un beau p80. C’est assez vertigineux et la plaque commémorative au nom de quelqu’un décédé ici juste avant ses 18 ans n’est guère rassurant.
Après le pique-nique on planque les sacs à dos et on équipe le gouffre aux alentours de 12h. Pour la première tête de puits, les amarrages se situent de part et d’autre de la faille, aussi il faut réaliser un grand écart au-dessus du p80 qui est bien éclairé par la lumière naturelle. Au-dessus de la faille verticale du gouffre se trouvent 3 autres trous, observables en montant sur le talus au-dessus. C’est cet ensemble qui donne son nom (des quatre trous) à l’aven et c’est ce qui permet ce bel éclairage naturel qui rend le début de l’équipement un peu flippant.
Une fois cette difficulté passée, l’équipement ne présente aucune difficulté et la progression est facile puisque presqu’entièrement verticale. La cavité est d’abord très large et se rétrécie après un pendule sans devenir véritablement étroite.
On essaiera d’aller le plus loin possible avec le peu de cordes que l’on a pris, ce qui impliquera des passages de nœuds (dont certains à 1m50 sous le fractio). Le résultat est que l’on fera environ 15m de plus que ce que l’on avait prévu pour s’arrêter juste avant que le gouffre ne s’élargisse de nouveau avant de remonter.
On sort finalement vers 14h45, et on se rend compte après un rapide calcul que si l’on enchaine avec la grotte du 14 juillet (en mode spéléo avec équipement en fixe) on ne sera jamais rentré pour le couvre-feu de 19h. On décide donc de rentrer par un autre chemin (celui que Sylvain connaissait) et de faire un petit détour par la calanque d’En Vaux.
Comme à l’aller je reste en sous-combi, mais le chemin menant à la calanque d’En Vaux est bien plus fréquenté que celui emprunté à l’aller et je ne manque pas de provoquer des sourires plus ou moins discrets de promeneurs que nous croisons. Je cèderais à la pression sociale en arrivant au but et enfilerai un pantalon moins seyant afin de me fondre un peu plus dans la masse.
Le détour en valait la peine, la calanque est magnifique et la promenade très jolie. On rentrera sur Aubagne un peu plus tôt que les autres jours, mais on est un dimanche ce qui ne nous laisse comme seule option valable pour le repas du soir que LA pizza.

TPST : 2h45




Participants

Sylvain L. , Arthur P.

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