Week-end en Côte-d’Or le 16-17 Octobre 2021 ou… de la joie dans le bordel

Date
16 octobre 2021

Durée
10h + 14h

Type de sortie
Classique
Département
Côte d'or (21)

Massif


Commune
Plombières-lès-Dijon

Photos







En voir +
Descriptif / Compte-rendu
Week-end en Côte-d’Or le 16-17 Octobre 2021 ou… de la joie dans le bordel


Bonjour à tous,

Nous pouvons vous écrire aujourd’hui car nous avons enfin réussi à sortir de sous terre. Ce n’est pas non plus qu’il a été facile d’y entrer…


Au commencement…

Trois voitures, 10 personnes, 10 brosses à dent, 10 paires de boules Quiès, 40 barres⁹ énergétiques, 10 paires de longes, 10 combinaisons, 4 combi néoprène, 10 serviettes de bains, 10 casques, … Attendez.

« Chou, demain, il faut absolument que tu prennes un casque pour Clément P, il a oublié le sien ».

Ah bon, d’accord.

Clément P et Arthur étaient partis la veille pour équiper le Neuvon, la voie historique ET la voie CDS (détail important pour la suite de l’histoire), afin que nos deux équipes puissent descendre sous terre plus efficacement, pour les uns pour une aventure aquatique dans la rivière des Chailles, et pour les autres… le Fakir.

[Récit de la sortie équipement du Neuvon le vendredi]

Arrivés tardivement au gîte, l'équipe du vendredi ne se lève pas bien tôt.

Après avoir préparé les kits, fait la route, un portage en voiture jusqu'à la ferme pour déposer le matériel et la marche d'approche, Clément P et Arthur descendent dans le Neuvon à 12 h. Après quelques chipotages sur l'équipement et tressage de nœuds pour économiser des mousquetons qui s’avéreront en nombre plus que suffisant, l'arrivée à la base des puits se fait à 15 h. Pause déjeuner devant le bivouac où l'on peut remarquer de nouvelles couvertures de survie, puis on redémarre à 15 h 20 en direction de la salle du Putsch puis du fameux puits de 12m que l'on avait commencer à rééquiper en début d'année. 16 h 20 passage au premier accès de la rivière où une étude participative est en cours, Clément P se glisse dans le boyau pour aller relever le niveau de la rivière sur une échelle limnimétrique et reporter la valeur sur une feuille mise à disposition, le niveau est bas. La suite se fera donc en prenant la rivière au maximum, pas besoin de progresser en opposition, on ne se mouille pas plus que les mollets. Arrivée à la bifurcation menant au P12 16 h 45. On commence donc le rééquipement, progression jusqu'à la tête de puits installée en janvier dernier puis descente sur le plan incliné fait de glaise quelques mètres plus bas. Ici il faut trouver un moyen de fractionner, sinon le frottement risquerait d'endommager les cordes. Il y a beaucoup de glaise et peu de caillou, mais après avoir sondé au marteau on trouve un morceau qui ne sonne pas creux (et également après avoir fait tombé des morceaux de taille honorable qui se délitait dès le premier coup de marteau). C'est enfin le moment tant attendu, le test du tout nouveau perfo d'Arthur (acheté chez un hard-discounter allemand très connu), le premier trou est très vite percé, trop vite même peut-être. Le foret n'étant pas marqué, le trou est un peu trop profond, aussi il faudra creuser un peu en tapant au marteau, mais ça ne prendra pas beaucoup de temps. La pose du second point de la tête de puits posera le même problème de trou trop profond, mais la gêne est minime, la roche se creuse (un peu trop ?) rapidement au marteau. Arthur descend devant le premier siphon (Nord) et pose deux points pour la mise à l'eau. Bizarrement la roche est plus dure, le forage met plus de temps et après la répétition de la même erreur que précédemment, il est beaucoup plus long de creuser à coup de marteau... La tête de puits précédente est-elle vraiment fiable ? Rapide repérage de l'autre siphon (Sud), des traces de passage mais pas de fil d'Ariane dans aucun des siphons.

A la remontée, quelle surprise, un spit déjà planté sous le surplomb, la roche à l'air tout de même plus solide donc on le double pour se laisser le choix lors de la future plongée. On range les cordes et là re-surpise, un AF là où l'on avait passé 30 bonnes minutes à équiper une tête de main courante en janvier ! On repartira à 19h en direction de la Cathédrale, arrivée à 20 h 30 à la base des puits après qu'Arthur ait craché ses poumons (je n'avais pas le souvenir que c'était si gazé). Quelques chipotages pour éliminer des frottements que l'on avait pas vu à l'équipement à la descente et sortie vers 22 h. On appelle le groupe de Jef, Carole, Léna et Benoit qui sont en train d'arriver pour leurs demander de commencer à faire la cuisine pour nous et on rentre se coucher aux alentours de 00 h 30.


TPST 10 h

[Fin du récit de la sortie équipement du Neuvon le vendredi]

Une autre voiture arrive le vendredi au gîte de Francheville vers 22 h 30 avec à son bord Lena, Jef, Benoît et Carole, dont le rendez-vous était fixé à Vanves avant 17 h 00. En toute courtoisie, Carole arrive avec 40 minutes de retard. N.B. : ne pas se coucher à 4 h du mat’ la veille d’un week-end spéléo.

La dernière voiture arrive à minuit au gîte avec Jean, Jessica, François et Lucie.

Benoît et Jef insistent pour un réveil à 7 h 00 (c’est mort ! Mais chut….) sinon « on ne sera pas dans la grotte avant 14 h ». La suite ne leur donnera pas totalement tort.

Une bonne nuit de sommeil après, sandwichs faits, on enferme Arthur dans le gîte, mais comme on est sympa et qu’il a quand même équipé la veille, on le délivre.
Nous décollons vers 10 h 00 du gîte.

Arrivés au parking, on découvre une file indienne de voiture, même deux minibus. Ce sont nos camarades du SSF21 qui sont venus faire des essais de TPS en profitant de notre équipement.

On se prépare. Le temps de dire ouf, Jean et François sont déjà partis et… Carole n’a plus sa combi ! Elle est restée au gîte. Grand débat sur « de la nécessité de la combi ». Elle obtient gain de cause auprès de la communauté qui accepte qu’elle descende sans sa combi (pour ne pas à avoir à retourner au gîte).

Le temps de dire ouf ouf ! Et c'est au tour de Jessica qui... n’a plus ses longes !! Elle n’en a pas du tout pour tout dire. Dans son club au Liban, le matos était collectif et amené par le club (ça donne des idées ;) ?). Elle obtient gain de cause auprès de la communauté qui accepte de la laisser descendre sans longes…

Sauf que non. Si vous y avez cru, vous n'aurez très prochainement plus le droit de retourner sous terre.

Le temps s’arrête. Arthur est prêt à faire tous les Décathlon de Côté d’or pour que toute l’équipe descende sous terre. Mieux que Décathlon, il y a Val-Suzon à 15 min, chez les parents de Fabien !
Jessica récupère les longes de Carole. Et l’équipe s’en va vers le trou pendant que Arthur et Carole foncent à Val-Suzon.
Mince Fabien ne décroche pas. On appelle Gaëtan, mais sans beaucoup d’espoir car il n’est pas encore midi… « Allo Gaëtan, est-ce que tu as le numéro des parents de Fabien ? » « Pourquoi tu n’appelles pas Fabien. » « Il ne décroche pas... » « Qu’est-ce qu’il se passe ? » « Il nous manque une paire de longe. Et on se disait qu’il y en avait peut-être chez les parents de Fabien. Tu as leur numéro ? » « Vous êtes des boulets » « Ben ouais ! » « Je te passe Fabien ». Le célèbre duo…

On fouille partout avec l’aide du papa. Eurêka ! On finit par trouver deux bouts de cordes ! C’est reparti.

Sur le chemin allant du parking à la ferme, les voitures sont nombreuses et se garent dans le champ de la ferme de Pérouse. Ce sont nos amis les chasseurs qui viennent s’encanailler. Nous sommes ravis.

Carole et Arthur finissent par descendre enfin aussi dans le Neuvon.

La grotte

[Récit de l'équipe Fakir]

Notre sortie ABIMES au Neuvon de l’an passé, avec un TPST de 12 h, nous avait donné envie d’y retourner pour aller plus loin que l’enclume, à 1500 m de l’entrée. Cat et Jef en avaient émis l'idée, Lena la concrétise. On est d’abord 10 puis 11 puis 10, c'est plus que d'habitude, peut-être trop ?

S’en suit un échange habituel d’une grande quantité de messages, mails, WhatsApp, SMS, coups de fils plus de vive voix lors de la réunion du 11 octobre. Jef fournit aussi les topos à jour et la description détaillée du réseau. On aurait pu penser que toute cette communication aurait dû suffire mais Murphy veillait…

En plus de nos 10 ABIMES, le SSF21 nous demande via Jef d’utiliser notre équipement pour effectuer un exercice de communication par TPS (Téléphone Par le Sol) entre la surface et divers points de la cavité. On accepte car on pense qu’ils ne nous gêneront pas, devant descendre et sortir avant nous. Fol espoir…

Bref, après diverses péripéties de surface, à 11 h 30 la première équipe entame sa descente. Arthur et Clément ont équipé les 2 voies, historique et CDS, et c’est assez rapide. Tous les 8 (manquent Carole et Arthur) se retrouvent à 12 h 45 pour une balade à la salle de la Pérouse pour voir les griffades d’ours et admirer la salle. Classique, tout se passe bien, la routine, quoi.

Retour à la base des puits. On a imaginé de laisser 2 papiers avec écrit « Équipe rivière des chailles pas remontée » et « équipe fakir pas remontée ». Cela aurait dû éviter un déséquipement intempestif par l’une ou l’autre équipe. Notez le conditionnel.

L’équipe fakir, constituée de Jessica, Lucie, Jean, François, Benoît et Jef progresse sans encombre vers son objectif lointain (3950 m de l’entrée soit 5 h pour une équipe entrainée connaissant le réseau). Vers 15 h, ils croisent 2 membres du SSF21 qui vont tranquillement vers la sortie, après des essais mitigés de TPS. A 15 h 30, ils croisent l’équipe rivière des chailles (Lena, Carole, Arthur, Clément P) qui déjeunent à côté de l’enclume. A 16 h, ils sont à la salle du Putsch. Au début de la galerie de la porcelaine, ils croisent 2 membres du SSF21 venant du fakir, qui filent vers l’entrée, à 2 h de marche pour eux qui connaissent bien le réseau. A 17 h, l’équipe fakir est à la cascade, à 3150 m de l’entrée : cela fait déjà 6 h qu’ils crapahutent, il faut penser au retour. Lucie, Jean et Benoît repartent vers l’entrée, Jessica, François et Jef décident d’aller un peu plus loin. Jef guide vers le fond, content de retrouver les passages parfois peu évidents qui mènent à la galerie des prédateurs. Escalades de blocs et ressauts, marche dans la rivière, traversées de salles concrétionnées se succèdent jusqu’à ce que la fatigue se fasse trop sentir. Il est 18 h 30, nous sommes à environ 3700 m de l’entrée, il faudra revenir. Long retour entrecoupé de courtes pauses bouffe, eau, la fatigue domine la faim et le deuxième sandwich reste dans le sac. A 20 h 30, au début de la rivière (cote 1740), ils trouvent les sacs de l’équipe rivière des chailles. Ils savent donc qu’ils seront les seconds à remonter.

A 21 h, au croisement de la galerie de l’As de Pique et de la rivière amont de l’oasis, cote 950, Murphy se réveille. François et Jessica partent tout droit dans la galerie amont de l’oasis, sans qu'il n'y ait de communication dans un sens comme dans l'autre avec Jef, qui lui pense à tort qu’ils vont juste jeter un œil car le début est joli. Jef a alors un méga coup de barre (hypoglycémie diagnostiquera plus tard une amie médecin). Il, décide alors d’avancer vers la sortie sans les attendre. A l’allure d’un escargot asthmatique, il avance de 15 minutes, fait une pause de qq minutes et recommence plusieurs fois, lançant parfois un appel vers l’arrière, sans réponse. A 22 h, enfin une réponse. François et Jessica le cherchent depuis une heure, pensant qu’il était perdu ou égaré ou blessé. Égaré, c’était peu probable, cela fait la 26ème fois qu’il visite le Neuvon. Ouf, l’équipe se reforme. Vers 23 h, l’équipe rivière des chailles les rejoint à la base des puits. Mais là, ô surprise, il y a 3 papiers : les 2 nôtres et un autre indiquant « première équipe SSF21 remontée à 16 h 50, deuxième équipe SSF21 non remontée » ! S’en suit une discussion animée : il y a ceux qui pensent que la deuxième équipe SSF21 est remontée, et les autres, qui pensent qu’il existe une probabilité non-nulle qu'ils soient peut-être encore dans la cavité et qu’on ne peut donc pas déséquiper.
On décide par sécurité de lever le doute et de ne pas déséquiper mais que le premier sorti va leur téléphoner pour savoir si leurs voitures sont là et crier aux autres ce qu’ils doivent faire. Jef sort à minuit, récupère les clés de sa voiture que Benoit a amené à pied du virage (bravo, 3 km AR), François le suit et appelle Jef qui ne répond pas tout suite, il appelle donc le SSF21. A la deuxième sollicitation, le Conseiller Technique Adjoint répond que tout le monde du SSF21 est bien sorti, François envoie Jessica relayer l’info à Arthur qui est en bas du toboggan qui lui passe le message à Carole qui se trouve au niveau du pont de singe qui informe les 2 derniers qui attendent depuis 1 h 30 à la base des puits. La deuxième équipe SSF21 n’a pas vu le papier mis par la première équipe SSF21 qui a cru bien faire. Bravo Murphy, tu t’es surpassé !

Jef revient à la ferme chercher Jessica et François, retour au gite vers 01 h 30 où la première équipe a préparé les spaghettis bolognaises et dort. Les douches sont froides, dodo vers 03 h avant que la dernière équipe arrive vers 03 h 30.

[Fin du récit de l'équipe Fakir]

[Récit de l'équipe rivière des Chailles]

Carole et Arthur rejoignent donc Léna et Clément P au bas des puits aux alentours de 14 h. L'équipe se met tranquillement en route pour la rivière des Chailles. Après une pause déjeuner à l'Enclume, on arrive au niveau de l'accès à la rivière et on enfile le pantalon néoprène.
La rivière est à l'étiage mais il est tout de même nécessaire de passer un bassin relativement profond assez rapidement. Une corde horizontale installée en fixe nous est bien utile pour passer sans trop se mouiller (ou pour faire des acrobaties) et on continue tout droit sans trop faire attention à la corde qui pend du plafond sur notre gauche... Dommage, c'est l'accès au boyau des billes. Heureusement que l'on s'en rendra compte avant d'aller trop loin en direction du siphon intermédiaire qui se trouve dans la continuité de la galerie.
Le boyau des billes commence par un 4 pattes pas trop désagréable qui se transforme assez rapidement en ramping. La bonne surprise, c'est qu'avec un nom pareil on s'attendait à progresser dans un boyau étroit en rampant sur de petit gravillons de forme sphérique (comme on peut en rencontrer dans l'étroiture de la sableuse à Jujurieux ou dans le roulement à billes du Nou Maulin), mais que lesdites billes du Neuvon sont en fait des billes d'argiles, qui ont maintenant disparues sur le cheminement principal mais qu'il est encore possible d'observer sur les côtés et dans certaines niches.
Le boyau semble légèrement gazé, mais le ramping en long john y est peut-être pour quelque chose.
On rejoint le cours de la rivière sans que le passage n'ait semblé trop long et la progression redevient beaucoup plus évidente.
L’appellation rivière des Chailles commence à prendre tout son sens au fur et à mesure que l'on progresse.
Les Chailles, au même titre que les Silex, sont des nodules de silice plus ou moins purs enchâssés dans le calcaire. Ces nodules sont beaucoup moins solubles que le calcaire et la rivière les libère donc sous l'effet de son érosion. Le résultat est que les Chailles se retrouvent à émerger des parois de plusieurs dizaines de centimètre et finissent à la longue par constituer les galets noirs que l'on retrouve au fond de la rivière.
Le plafond s'élève à quelques dizaines de mètre et le cours de la rivière fini par être barré par une trémie, c'est le lieu-dit "Les Vestes", où l'on laissera kits et bidons et où l'on enfilera lesdites vestes néoprène.
Pas de mauvaise manière de passer la trémie, on peut aller par dessous, par dessus et peut-être même par un côté si l'on est suffisamment fin.
Très vite on comprend l'intérêt d'avoir enfilé la combinaison complète, on se retrouve à nager joyeusement dans des bassins où seul Arthur touche le fond du bout de la pointe d'un de ses pieds.
Il est ensuite nécessaire de passer une étroiture qui barre le chemin dans une zone profonde, soit on enlève le casque et on trouve la bonne position pour passer, soit il est possible de passer la tête sous l'eau. Personne n'ayant réellement envie d'un shampoing, on enlèvera le casque. On continue ensuite la rivière, les zones érodées où les chailles se font très présentes sont magnifiques. L'arrivée au siphon se fait plus vite que prévu, au point de douter d'être allé dans la bonne direction.
Le trajet de retour jusqu'aux galeries fossiles se passera sans encombres, on essaiera même de se mettre dans la peau des premiers plongeurs découvrant la grotte du Neuvon par cet accès, les émotions en arrivant dans les grands volumes sans fin du fossile ont dues être incroyables.
Le temps que Carole et Arthur ne se changent tranquillement, Léna et Clément P feront un rapide aller/retour jusqu'à la salle du Putsch et tous reprendront le chemin vers les puits d'entrée.
Le cafouillage final a été raconté précédemment, le résultat est qu'Arthur sortira à 2 h et ira chercher la voiture trempé dans la nuit froide pour la rapprocher de la ferme pendant que Léna et Clément P déséquipent les puits et que Carole se change dans la cabane.
L'équipe au complet ne repartira qu'à 3 h et se couchera aux alentours de 5 h après un repas chaud bien mérité.

[Fin du récit de l'équipe rivière des Chailles]

Le retour...

Le "lendemain" les réveils s'échelonnent en fonction des horaires de coucher de la "veille". Certains ont très mal à la tête, peut-être est-ce dû au gaz, peut-être à de la déshydratation, peut-être un peu des deux.
Une chose est sûre, c'est que l'on ne sort pas sous terre ce dimanche. Le lavage du matériel se fera à Val Suzon, et on repassera au gîte où l'on pourra discuter un peu avec une équipe du CDS91 qui était là pour des initiations à la Combe aux Prêtres suite à des JNSC réussies.
Tout le monde repartira vers Paris et les horaires d'arrivée resteront corrects.



Participants

Jean-Francois B. , Jean C. , Carole G. , Lena J. , François L. , Arthur P. , Lucie R.

Commentaires

Pas de commentaires