Sortie en Savoie: Cavale, 222 et Fitoja

Date
01 juin 2024

Durée
2j

Type de sortie
Classique
Département
Savoie (73)

Massif
Bauges

Commune
St Francois de Salle

Descriptif / Compte-rendu
Ce début Juin, nous avions prévu un week-end autour de la Féclaz, en Savoie, pour une traversée Garde-Cavale.
La météo n'était pas de notre côté, des orages étaient annoncés.

Renseignements pris auprès du CDS 73, jusqu'au samedi matin nous scrutions le niveau de la rivière pour savoir si la traversée était faisable. Malheureusement, malgré la décrue le niveau était un peu trop haut et des orages étaient annoncés à partir de 18h le soir.
Ne voulant pas prendre de risque, nous avons revu le programme et nous sommes divisés en 2 groupes avec des objectifs différents.

Un groupe est allé au Creux 222, tandis que l'autre s'orientait vers un aller-retour Cavale-Cavale (plus court que la traversée).

Samedi, groupe 1: Creux 222
François, Lucie, Lena, Antoine - TPST 8H

On part relativement tôt du gîte, la grotte étant à moins de 10min en voiture, on espère pouvoir attaquer la descente avant 10h. Tout ça, c’était sans compter sur Jean-Baptiste qui nous avait pointé le trou au mauvais endroit (exactement un virage plus tôt, mais dans les bois, un virage ça fait beaucoup) et le manque de réseau. Résultat: après 20 bonnes minutes à chercher sans succès, on décide de repartir en voiture à la recherche du réseau (tâche plus complexe qu’il n’y parait dans ce coin là). « Arrête toi ! Ah non, c’est reparti ! Ah si c’est bon, bouge pas. Attends je sors de la voiture. Si tu te mets là, ça capte. Oui, c’est bon j’ai les points, on peut repartir ».
Avec Antoine au guidage, on repart sur la même route, où on va exactement un virage plus loin pour trouver l’entrée de la grotte située au bout du chemin (le moins évident, le premier ne mène nulle part).
Rassuré d’avoir enfin trouvé l’entrée, on se change rapidement. Lucie décide de partir en avance pour aller équiper l’entrée du trou. Le reste de la troupe suit puis finit par arriver au trou, désert. Lucie s’est perdue en chemin et arrive finalement 5 minutes plus tard avec les cordes. Elle avait pris le chemin « évident ».
On avait prévu une corde de 35m, c’est large, très large. 20m aurait largement suffit car tout est équipé à partir de là. En bas du puits d’entrée, on se faufile dans la suite. Les passages étroits se succèdent entre ressaut & ramping. Deux techniques s’affrontent, les pieds devant ou pieds derrière. Tout dépend si vous aimez vous retrouver la tête en bas et vous contorsionner arrivé en haut des puits (autant vous le dire, l’auteur est de la team pieds devants). On arrive enfin en haut d’un puits de taille respectable. On peut se tenir debout ! Pour se rendre compte arrivé en bas qu’il faut encore ramper ; même si c’est plutôt confort et rapide. On arrive enfin dans le métro, à l’intersection entre plusieurs galeries fossiles.
Notre objectif est de rejoindre l’actif. Nous laissons donc de côté les parties amonts ou remontant sur corde et nous dirigeons vers l’aval de la galerie. Quelques concrétions viennent compléter la balade agréablement. Nous nous retrouvons en haut d’un éboulis avec une corde qui monte à droite, une autre qui part à gauche, et décidons de poursuivre vers le fond. L’eau s’est forcément en bas. Eh bien raté ! Après avoir descendus tous les blocs, nous arrivons en bout de la salle qui se termine sur pas grand-chose. Nous remontons donc l’ensemble et décidons de casser la croute à l’intersection avec les cordes. C’est qu’il est déjà 13h30.
Après avoir étudié attentivement la topo, nous décidons de partir sur la corde de droite. Des marches ont été ajoutées pour faciliter la montée, mais elles ne sont pas forcément très stables. S’ensuivent alors plusieurs salles bien concrétionnées avec des guides pour éviter de tout abîmer. Le passage est évident. Dans la description, ils parlaient d’une voûte mouillante siphonnante lors des crues. Nous n’étions pas très confiants au vu de la pluie des derniers jours, mais il y avait seulement un filet d’eau. Et vu la position et la largeur du trou, ça ne doit pas bloquer souvent. On poursuit dans de grands volumes avant de rejoindre (enfin) l’actif.
La rivière est froide, mais ça il fallait s’y attendre. On se mouille jusqu’aux genoux maximum donc c’est plutôt confort. A un moment, elle s’enfonce entre les éboulis. Sur la gauche, une petite flèche indique le chemin. Attention à bien monter et ne pas prendre vers le bas (comme nous). C’est étroit, mouillé, et en plus ça ne débouche pas ! On retrouve la rivière juste derrière, toujours aussi jolie. La progression est facile, malgré quelques marmites nécessitent de faire le grand écart. Quand tout à coup, plouf, Lucie est tombée au milieu de la marmite. Elle remonte rapidement à la surface, heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Peu après, elle s’arrête sur une vire un peu aérienne, l’épisode l’a refroidi, et elle préférerait remonter. Le groupe décide d’un commun accord de faire demi-tour.
La remontée se fait rapidement. Une petite erreur nous emmène dans la galerie des gens heureux, que nous n’explorerons pas longtemps car les derniers se rendent vite compte de l’erreur. C’est le moment de remonter les puits. Alors que la descente était presque ludique, la remontée est plus complexe et nous comprenons un peu mieux l’intérêt de certaines poignées ou cales pour les pieds judicieusement placées. Nous ressortons vers 19h, il fait encore jour et il ne pleut pas ce qui est un grand soulagement car nous appréhendions le fait de nous changer sous l’orage. Après avoir rangé les affaires, nous repartons rapidement vers le gîte où nous attendent une bière fraiche et le diner préparé par la 2e équipe ressortie depuis plus longtemps.

Samedi, groupe 2: Creux de la Cavale (aller-retour)
J-B, Tonio, Carine, Yann, Clément - TPST 8H

Après une petite marche d'approche dans la forêt on arrive en haut du trou à 11h15.
Notre objectif est d'aller au moins aux grandes salles, puis de manger là bas, en gardant en tête qu'on doit sortir avant l'orage prévu pour 18h.
On pose une corde pour sécuriser la première descente jusqu'à la grille (retient les branches et autres rochers qui voudraient descendre au fond de la doline). Il y a déjà 2 cordes, on ne savait pas si les deux étaient en fixe ou si un autre groupe était déjà devant. Toute la suite sera équipée en fixe, on utilisera les cordes en place
en ne prenant avec nous qu'un seul kit. Après un court ramping, un passage dans les blocs, on descend les puits. En bas, encore quelques passages étroits et humides dans des galeries désobstruées, et on débouche sur la rivière. Elle est petite à cet endroit, mais ça ne va pas durer.

Au départ assez basse, la galerie grandit et on est assez vite debout. On progresse alors les pieds dans l'eau (basse, on ne mouille pas les bottes), en devant ponctuellement marcher sur le côté ou passer des étroitures dans des coulées stalagmitiques.
On arrive ensuite à un confluent et on rejoint la rivière principale. Là encore elle n'est pas encore très grande, mais on sent qu'il a plu ces derniers jours : au fur et à mesure de la descente on voit la rivière grossir à vue d’œil, tous les affluents rencontrés rajoutant du débit.

On descend donc la rivière, chacun avec son style: certains se mouillent les pieds dès le début, pendant que Clément et Tonio essaient le plus longtemps possible de ne pas remplir les bottes, en faisant des pas d'escalade sur les bords quand nécessaire.
Seulement, à un moment ce n'est plus possible: on arrive devant une grosse vasque avec le plafond bas (certainement un endroit qui peut siphonner en crue d'ailleurs: ce qui nous rappelle notre objectif de timing). Là, pas d'échappatoire, il faut se mouiller jusqu'à la taille. L'eau est froide, ça pique !

La rivière commence à être plus large, et continue suivant des profils variés: tantôt en plage assez large, tantôt en méandre, où il faut parfois grimper sur le côté pour éviter les passages profonds, tantôt en petites cascades à désescalader.

Un peu plus loin on perd la rivière et on passe sur des chaos de blocs.
C'est le début des grandes salles. On est un peu perturbé pour se localiser sur la topo, parce qu'on lit le descriptif de la traversée Garde-Cavale mais on arrive dans le sens inverse.
On passe d'une salle à l'autre en marchant dans la rivière, puis en remontant en escalade sur des blocs.
Lors de la descente d'un de ces passage, Clément se fait une petite frayeur: la prise de main en apparence solide sur laquelle il s'assure lâche. Il bascule en arrière
et un bloc de 10kg tombe de la paroi. Heureusement il se rattrape bien et sans dommage, mais ça nous fait repenser à l'accident de cheville de François il y a quelques mois dans la même cavité: ça aurait pu être plus grave. On continue prudemment, les accidents bêtes étant vite arrivés ...

On finit par s'arrêter pour manger dans la dernière salle ayant de grands volumes. Après la pause on laisse le kit sur place pour pousser un peu plus loin. Dans cette partie la morphologie change complètement et on passe sur un canyon assez étroit et plutôt lisse, au fond duquel on marche sauf quand il faut éviter des marmites. C'est très joli, ça valait le coup d'aller un peu plus loin.
On fait demi-tour quand on a le choix entre passer dans une vasque très profonde, ou prendre une corde pour l'éviter en hauteur (oppo + vire peu confortable et un peu longue).
Mini séance photo et on repart: on est dans les temps pour éviter l'orage.

La remontée se passe sans fait notable. Malgré le fait que ça remonte et qu'on va contre le courant on va à peu près aussi vite car on regarde moins le paysage.
A la fin, avant la partie étroite, on fait un petit crochet par l'un des affluents. On ressort ensuite un peu avant 17h. Pas d'orage en vue: malgré le temps menaçant il ne pleuvra en fait presque pas. On fait un détour en revenant pour voir l'entrée du trou du Garde: la traversée sera pour une prochaine fois.

On rentre au gîte pour préparer le repas: ce soir on teste le menu prévu pour l'anniversaire 40 ans du club en septembre. Deux possibilités sont comparées: on n'en dira pas plus pour garder le suspense, mais c'est bon, nourrissant, et l'option "avec pâte feuilletée" remporte le match haut la main.



Dimanche: Fitoja Express

Le dimanche seuls J-B, Tonio, François et Clément sont assez vaillants pour tenter une sortie.
On se dirige vers Fitoja Express, avec l'idée de ressortir assez vite pour aller laver le matos et repartir de bonne heure. C'est mal parti, J-B a oublié sa combi et fait un aller-retour supplémentaire au gite !
Le temps qu'il revienne, les 3 autres sont changés et se dirigent vers l'entrée.
Clément fera l'équipement de la première corde, puis le reste de la descente est encore en fixe, ce sont les équipements du congrès UIS de 2022. A part une tonche franche mais isolée et un autre brin un peu abimé en surface, tout est en bon état.

On alterne les passages étroits et les puits plus larges, en progressant sur de grandes coulées stalagmitiques.
C'est assez humide: dans les quelques étroitures, il y a de l'eau stagnante, on essaie tant bien que mal de passer sans se mouiller, mais personne ne réussira vraiment.
Puis vers le bas on commence à entendre la rivière. François raconte que la dernière fois qu'il est venu la rivière était tellement haute qu'elle était quasi-infranchissable (en tout cas pas avec les participants au stage CoJ qu'il encadrait). Comme la pluviométrie est assez élevée cette année et qu'il y a eu de l'orage dans l'air, on se demande: ça passe ou pas ?
Heureusement ça passe large: en marchant sur le chemin en rochers on ne se mouille qu'aux genoux (un peu plus si on passe à côté). On continue la progression dans la grande salle: c'est vaste, ça change des étroitures au dessus! On progresse parfois sur des blocs, et parfois sur des coulées stalagmitiques. C'est bien concrétionné : des fistuleuses, de grandes stalagmites, des colonnes ... très joli.

Au fond, on admire aussi la capsule temporelle fixée au mur lors du congrès UIS.
On est un peu pressés par le temps donc on ne prend pas trop le temps de faire des photos (et c'est tellement grand que celles qui sont prises ne font pas honneur à la salle).
Au retour, on observe la rivière qui arrive dans la salle: c'est par là qu'arrive l'itinéraire de Lithorne - Fitoja, encore une belle traversée à faire dans le coin. On pourrait aller en reconnaître une partie, il parait que la rivière est très jolie et vaut le détour. Mais encore une fois par manque de temps on laisse cela de côté: ça sera pour une autre fois.

La remontée se fera sans encombre, on sera de retour dans les temps. TPST 4h, c'est vraiment "Express", mais pour une sortie du dimanche ça valait le coup.
On ira laver le matériel dans la rivière en face de Prérouge, avant de rentrer à Paris.



Participants

Carine E. , Lena J. , Jean-Baptiste L. , François L. , Clément P. , Lucie R. , Yann V.

Commentaires

Pas de commentaires