Descriptif / Compte-rendu
Samedi 4 mai :
Divers voyages de l'Ile-de-France vers Font d'Urle : Cat, Jean-Paul et Benoît en voiture. Yann et Jean étaient à Autrans depuis plusieurs jours. Ils font les courses et récupèrent Jef à Valence qui est venu en TGV. Installation dans le gîte. La neige est bien présente autour. Brrrr.
Dimanche 5 mai
La météo n'annonce rien de bon. Nous décidons de prendre le mauvais temps de vitesse et c’est donc sous un soleil de plomb que nous décidons de faire la traversée Fleur blanche - Mouch’tiques. Les participants sont Jean, Clément, JPC, Jef, Benoît et Yann.
Grâce à la topo, nous ne égarons pas et la traversée ne dure que 7h45 au lieu des 9 à 10 h attendues.
Lundi 6 mai : Pendant que la pluie fait fondre la neige qui reste, on reste sagement en surface.
Une petite équipe fait une randonnée sur le plateau pour repérer l’entrée des Chuats 2, des Deux Gardes, le scialet Abel et les scialet des cloches ...
L’après-midi Yann descend faire quelques courses à Saint-Jean-en-Royans sous une pluie battante . Il remonte dans une purée de pois infernale où en pleins phares, on ne voit pas à 20 m. Pendant ce temps, l’autre partie du groupe va au mémorial de la résistance au col de la Chaux (Vassieux).
Mardi 7 mai
Dans un élan de motivation, Jean retourne à Autrans. Le soleil étant toujours très présent, c’est dans une purée de pois que nous allons à Chuat 2 tous ensembles. C'est la première sortie spéléo pour Cat.
Après 35 minutes de marche, nous arrivons devant le trou. Sur le chemin, nous croisons père et fils du SGCAF qui cherchent Chuat 2. Ils nous suivent. Arrivés à l’entrée du trou, Benoît est désigné d’office pour équiper le P15. En simultané l’autre groupe - que l’on nommera « chuat l’arrache » - n’est pas sûr d’avoir la bonne longueur de corde. C’est donc sans main courante et grandes oreilles sur le chaise double que le 1er descend, avec une belle lampe fixée avec du scotch… Le suivant, c’est un peu mieux puisqu'il a l’acéto allumée fixée sur son casque lui aussi au scotch… Nous avons bien rigolé et fais un gros retour en arrière de 20 ans…..
Nous descendons tous dans la grande salle, direction la trémie. Clément part en tête pour aller à la Voie Royale (P73), Yann le suit : trémie, P15 et hop arrivée sur le palier du P73. Une cascade dévale, sur la droite la main courante. Clément descend le premier palier. Yann vient faire sa désensibilisation à la verticale et va voir ce qui se passe au niveau de la tête de puits. Quelques photos sont faites. Benoît arrive, il descend le premier jet et ça s’arrête là pour lui. Clément descend tout le puits. Benoît étant là , Yann remonte.
Tout le monde se retrouve dans la grande salle pour le casse-croute. Jef, Cat et JPC reviennent du réseau historique et nous indiquent comment on y accède et là où ils ont fait un arrêt sur « chuatière » avec flaque d’eau…En fait, ils ont juste traversé la grande salle... Fainéants... qui rentrent à la maison.
Clément et Yann vont donc vers le réseau historique. A la base de la « chuatière », Yann juge prudent d’enlever son matos en ayant conscience qu’au premier obstacle, c’est terminé… Clément le suit et tente un lancer de Pureline pour passer le matos… C’était prévisible, c’est un échec ! Une grande salle avec un bassin arrive,. Ils font une session photo et continuent. Ils arrivent à la salle du lac et cherchent la suite, c’est un laminoir… Yann part en tête. Découvrons les dialogues des 2 compères :
-Chuat plat ventre dans les blocs, je vois pas encore le bout !
-Moi aussi Chuat longé dans les cailloux, c’est long !
10 minutes après ça change un peu :
-Chuat-ssi. Ah non Chuat genoux…..terminé, Chuat à plat ventre dans la flotte…
-Chuat race c’est long !
Yann fait d’étranges bruits pour sonder, savoir si ça s’agrandit mais rien …quand soudain :
- Chuat rivé !!!
Arrivée au hangar à Boeing : en réalité, c’est plus pour loger des Cessna mais c’est très joli et bien concrétionné ! Enfin debout, nos compères profitent de l’instant en faisant quelque photos quand soudain ils arrivent devant un énorme entonnoir, c’est le « grand noir » (P85). Le départ est très (très) large mais du coup on ne peut pas se rapprocher pour regarder. Sachant qu’il n’y a personne dedans (il n’est pas équipé en ce moment) nous y jetons des cailloux pour sonder la profondeur. …..1 rebond...2 rebonds….. plac, plac plac…….le temps passe … c’est fini, le caillou s’est bloqué ? « boum » ah non, ça vient seulement d’arriver en bas.
Pour finir, une visite à la galerie des merveilles s’impose : c’est très joli et il y a des concrétions zombies (concrétions re-dissolues par l’eau qui ruisselle).
Sur le chemin du retour Yann a une pensée philosophique :
- C’est joli mais se dire qu’il faut se retaper le merdier dans l’autre sens…..ça me casse le système nerveux de me sentir comme un spaghetti dans le cul d’un humain. On ouvre les paris sur le temps de retour ? Je dis 45minutes.
- je dis 30 minutes.
Évidement, ils ont réussi à se planter de direction dans le laminoir ….Champion les gars ! (bon, c’était au seul endroit où on peut se mettre debout, et évidement on a envie de continuer dans la partie haute. Mais à part de jolis départs de cheminées, on n’y trouve que des culs-de-sac).
Il aura du coup fallu 40 minutes pour sortir du laminoir (Chuat la ramasse !), après quoi on est rapidement dehors. On sort en même temps que l’équipe Chuat-l’arrache, et malheureusement sous la pluie battante (ce qui ne change finalement pas grand-chose, on était déjà mouillés) là où les autres ont eu le droit au retour sous le soleil.
Mercredi 8 Mai : Journée de pause après la sortie de la veille. Petite rando pour tous en surface, la météo est encore contre nous, le brouillard dense. Yann et Clément font une petite descente dans un scialet indiqué par un local.
Jeudi 9 :
Scialet des Cloches. C'est un classique du coin. Alors qu'on débute notre descente, arrive une famille de montagnards, le père, la mère et les deux enfants qui font la visite en technique montagne car la cavité est indiquée dans un topoguide de montagne. On ne regarde pas trop ce qu'ils font car ça nous fait peur. C'est pas du tout EFS ! Ils jettent leur corde sur le névé pour s'en servir pour remonter, ça frotte de partout. Encore heureux que nos cordes sont là pour les aider sur la vire. Finalement ils s'en sortent bien. Nous, on visite tranquillement en faisant des photos. Faute de corde, on délaisse le bas du névé. Une belle cavité avec de beaux points de vue, bien photogénique.
Vendredi 10 :
Chuats 2 (JPC, Jef, Benoît).
S'étant résolu à tenter le grand puits de la Voie Royale, on se risque à la descente. A -39, au départ de la grande salle, la descente de la trémie étayée ne fait pas trop peur. Le grillage a l'air de bien retenir les blocs et la descente n'est faite que de petits ressauts. Ensuite le début des choses sérieuses : un P15 où une bâche dévie correctement l'eau car on n'est pas trop arrosé. Arrivée sur un palier incliné. Là , à -79, une longue vire plein vide surplombe le P73. Il faut passer avec la pédale sur une douzaine de mètres en se faisant un peu mouiller au passage. C'est physique et assez impressionnant. Le puits est fractionné, de grande ampleur et on s'y sent petit.
La base comporte de beaux sapins d'argile. On consulte la topo sans trop bien la comprendre, c'est complexe. Bon, on remonte un ressaut équipé de 4 m et on trouve une galerie qui s'avère être celle du réseau NéoZ. On s'arrête à -156, le terminus.
Retour à la base du puits et montée équipée vers l'autre côté : galerie des coupoles coniques et galerie des beaux parents via la galerie du shunt. Arrêt devant le gour du taureau pour ne pas se mouiller, il y a un passage profond. Descente vers la galerie des coupoles coniques et arrêt bouffe. Il faut revenir. Retour : notre petite équipe homogène sort sans souci après quelques belles sensations dans le P73. C'est pas souvent que l'on parcourt un si beau puits. TPST environ 5 h.
Fleurs Blanches (Yann + Clem)
Yann voulant faire de la rivière mais ne voulant pas affronter le grand puits de la Voie Royale, une équipe de 2 (Yann et Clément) retourne aux Fleurs Blanches, avec l’objectif d’aller faire un tour dans l’amont de la Rivière de Platine.
La descente par les puits de Fleurs Blanches s’effectue comme le premier jour. Sauf qu’une fois sorti du méandre de l’Os, au lieu de tourner à gauche pour aller direction galerie des spéléonautes, on prend à droite, en suivant le marquage « rivière de Platine ».
Pour s’alléger, on mange un morceau avant d’aller plus loin, en laissant le kit sur place.
Immédiatement, on arrive dans une zone boueuse (mais concrétionnée sur les bords) où on peut parfois s’enfoncer jusqu’au genou (testé et approuvé !).
Puis on arrive sur les Raviolles Libres, des carreaux de dessication aux bords dentelés, rappelant cette spécialité dauphinoise. Une désob et un court laminoir plus tard, on trouve une zone concrétionnée et glissante, avec une corde pour descendre quelques mètres.
Puis on arrive à « l’ancien siphon désobé », qui n’est certes plus un siphon mais qui reste un laminoir bien humide : il faut ramper sur quelques mètres dans un petit bassin profond de quelques cm. Il y a une petite pompe pour vider la vasque, mais on n’a pas la batterie nécessaire pour l’utiliser.
Sur place se trouve aussi du matos de désob : on met quelques coups sur la roche qui borde le bassin, poursuivant le travail déjà entamé, et faisant à nouveau baisser le niveau d’un cm. Mais ça reste humide. L’eau n’est pas chaude et on hésite : poursuivre et risquer d’avoir froid ou bien remonter et laver le matériel plus tôt ?
Après un point sur le descriptif, Clément décide d’y aller. Le puits Tempête n’est que 15 min plus loin et le trajet semble joli, ça peut valoir le coup. Ça mouille un peu mais ça passe. Yann suit. Une fois passé on voit que ça descend derrière, et que le tuyau de la pompe peut servir pour siphonner le bassin, même sans batterie. Clément amorce le siphon à la bouche : on place la crépine à l’endroit le plus profond, et on avance pendant que ça coule, espérant que ça sera vide au retour.
On avance : la suite (salle des 3 Julies et galerie du même nom) est très concrétionnée. Arrive une corde qui descend (salle d’effondrement), puis qui remonte immédiatement en face au même niveau, puis on débouche sur le haut du Puits Tempête. En théorie on pourrait le descendre partiellement (quelques mètres) pour aller voir l’amont de la rivière de platine, ou entièrement (30+) pour aller voir l’aval. Mais il est l’heure de faire demi-tour donc pas de rivière pour aujourd’hui. Pendant que Yann, impressionné par le grondement de la cascade (et donc du gaz qu’il y a en dessous) reste prudemment loin du puits, Clément va rapidement voir l’accès à l’amont puis fait demi tour. Le coup d’œil à la rivière donne envie, peut-être pour une prochaine fois.
Au retour, on constate qu’effectivement la vasque siphonnée est vidée. Du coup le 2ème s’est mouillé pour rien, on aurait pu attendre que ça se vide pour que Yann passe au sec.
La remontée de Fleurs Blanches est laborieuse, le méandre paraît plus long et pénible qu’à l’aller, et comme prévu, certaines têtes de puits étroites demandent quelques contorsions pour passer. On a mis 2 bonnes heures pour remonter, contre 1h20 pour descendre. On confirme que la traversée Fleurs blanches – Mouch’tique est mieux dans ce sens que l’inverse.
On est de retour au gite avant 17h. Juste à côté du gîte un ruisseau permet de nettoyer le matos. Les autres ont déjà bien avancé le travail.
Samedi : Rangement du gite et retour Ă Paris.