Initiation Cavottes-Ordon en minibus

Date
19 octobre 2024

Durée
2j

Type de sortie
Initiation
Département
Doubs (25)

Massif
Jura

Commune
Montrond-le-Chateau

Descriptif / Compte-rendu
Gite: local GCPM (Montrond-le-Chateau, 25)

Présents : Clément P, Arthur, Jo, Emilie, Thomas

Initiés: Jinpu, Clarisse, Nathalie, Ariane, Clément S (samedi)

Après un week-end passé au Puiselet pour apprendre les techniques de corde, on avait prévu pour les nouvelles une sortie initiation à la Combe aux Prêtres.
Mais le lundi précédent, on constate que la Combe est en train de redescendre après un gros pic de crue, et que la météo annonce à nouveau jusqu'à 40mm de pluie les 2 jours précédent la sortie. On décide de jouer la sécurité et de changer de plan pour aller aux Cavottes. On le constatera plus tard mais il ne pleuvra quasiment pas (même pas 10mm), et on aurait largement pu y aller. Mais ce n'est pas grave, le week-end était très bien comme cela (et cela nous a évité de bouchonner à l'entrée de la Combe, d'autres clubs ayant prévu une sortie en même temps). De surcroît, nous avons pu faire la connaissance de Clément S., initié bisontin nous ayant rejoints pour la journée et la soirée de samedi.

Seconde difficulté : on n'a qu'une seule voiture pour 9 personnes ! On change alors un peu nos habitudes en louant un minibus pour partir tous ensemble.
9 places tout pile, un (très) grand coffre, parfait. Finalement c'était une bonne idée. On perd un peu en flexibilité (horaires de départ/retour, transports sur place) mais c'est compensé par une plus grande convivialité. Notamment sur le trajet du retour ;-) Car pour l'aller, les gens étaient tellement fatigués de leur journée et semaine de travail qu'on s'est à peine échangé ! Dodo et silence tout au long.
Par contre, trouver le point de rendez-vous bien chargé est toujours un moment épique dans le souvenir. Sur le moment, on sue à porter ses bagages dans une ville inconnue (Vitry et Ivry-sur-Seine). Mais comme le point de rendez-vous est à l'entrée d'un hôpital, il y a une boîte postale, bien pratique pour poster ses factures...


Samedi 19 octobre : Grotte des Cavottes

Doline d'entrée, 4 pattes, diaclase (faille à côté de la tyro) le Faux-Pas (vire au dessus d'une faille, finissant par un puits), le R7 (vire descendante avec le 2eme puits),
- réseau Nord: salle des dunes (où on a mangé), Ex-salle terminale (avec le nain)
- puis réseau sud: salle du bivouac, puis P20 et boite aux lettres.
Sur le retour, pareil dans l'autre sens sauf la tyrolienne


Après une première nuit au gîte, réveil à 8h30 pétante. On s'installe à la table du petit-déjeuner, non sans une pointe d'appréhension pour les nouveaux. Une fois le brief donné et le café servi (et reservi), on commence à s'affairer pour rejoindre la Grotte des Cavottes en deux groupes - Arthur et Émilie étant partis plus tôt pour l'équipement. Clément S, Franc-comtois et ami de Clément P (ils sont partout), nous rejoint au gîte avec des viennoiseries. Lui aussi fait partie de la team des nouveaux. Il apprend les manipulations sur corde depuis la balustrade du gîte, un système D à portée de main et efficace, qui permet à toute l'équipe de prendre la route en direction de la Grotte des Cavottes avant midi. Par ailleurs, avant de monter dans la voiture, Jinpu a posé une question vitale à Clément P. concernant la sortie sous terre, plus précisément, que faire en cas de besoin d'aller aux toilettes ? Surtout celui de déféquer ? Clément répond qu'il faudrait éviter cela sous terre, car le mot d'ordre est de ne pas polluer la vie souterraine ; et uriner est plus toléré, tant qu'un lieu ayant de l'eau coulante soit identifié pour que le liquide soit transporté.

Le soleil est radieux, mais l'option cueillette aux champignons n'est pas au programme. Après un épisode de recherche des clés du van - spoiler alert : toujours chercher dans les poches, surtout quand on avait oublié qu'il y en avait dans ce pull - nous commençons la descente par un trou béant caché dans un bosquet façon "Alice au pays des merveilles". Et oui, spéléo rime aussi avec littérature dans le Doubs.Il est vrai que Clément a identifié la nature d'un bel incendie au loin: feu de paille.

On progresse d'abord dans la Salle du Chaos avant d'enchainer par la Diaclase Duret. On continue ensuite sur le Faux Pas, puis le Ressaut de 7m avant d'arriver dans la Salle Fournier. Les promesses sont au rendez-vous : et oui, il faut (un peu) ramper. Mais la progression est efficace, chacun se passe le mot et les techniques pour avancer ensemble, les premières difficultés laissent place aux premiers "wow". On a quitté les champignons pour les fleurs de gypse. Les débutants découvrent toute une panoplie de nouveaux mots, entre concrétion, diaclases et autres rigoles...

Arrivant au Faux-Pas, c'est ainsi l'occasion pour les nouveaux de s'entraîner techniquement et psychologiquement à la descente, malgré le fait qu'elle ne soit pas longue, c'est "seulement" un P5. Un bon début pour se réchauffer vis-à-vis de la manipulation des cordes. Jinpu avoue qu'elle a eu une grosse tension physique et psychologique en défaisant la clé et en donnant du mou à la corde de descente, est-elle la seule à éprouver de telles émotions ? Dans la tête, le vide et la peur de glisser/chute paralysent presque le corps et le système nerveux. Mais la chose a pu se faire petit à petittttttt...

On apprend aussi que les salles ont toutes des noms. La salle des Dunes sera donc notre spot de pique-nique. L'occasion, après le repas, de faire la première expérience du noir et du silence complet. Arthur a essayé de se déplacer discrètement pour faire peur aux gens, c'était bien joué mais il a été trahi après avoir manqué de trébucher.
On navigue ensuite vers une partie de la grotte plus humide, la Galerie Nord, à la recherche du nain de jardin caché dans les hauteurs, que d'autres spéléologues avant sont allés vaillamment déposer (clin d'oeil à la mine des nains dans Blanche-Neige ?) On finira par le trouver, avec quelques indices ("c'est là") très discrets, devant notre inefficacité. M'enfin, la grotte est bien sèche avec un simple ruisselet!

Nous faisons ensuite marche arrière pour partir à la découverte de la Galerie Sud. Les nouveaux tentent, tant bien que mal, de retrouver le chemin en sens inverse. "Il faut penser à jeter un oeil derrière soi de temps en temps..." nous glisse Jonathan. C'est vrai, et c'est d'ailleurs ce que nous avons tous et toutes manqué de faire à maintes occasions ;) Mais le travail collectif a fini par payer ! Le sol devient sableux par moments, notamment dans la Salle du Bivouac, le chemin se dessine sous des énormes blocs. Une belle entrée en matière avant le premier P20.

C'est le moment tant attendu. Toute l'équipe d'encadrants s'organise pour mettre les nouveaux à l'aise pour ce baptême du feu. "Prenez le temps de vous arrêter pour observer les parois" encourage Clément P. C'est tout de même très très haut, mais la vitesse de descente - équivalente à un sprint d'escargot - donne quand même l'occasion de voir du paysage. On est tous et toutes contents de poser les pieds à terre. Une grande respiration et une barre de Nature Valley avalée, on nous propose une autre "activité insolite" : la Boîte aux Lettres. Après ces émotions, il n'y pas de volontaire parmi les débutants. Même si on sent poindre l'envie chez certains et certaines. Le groupe observe, entre curiosité et amusement, les encadrants s'y engouffrer avec plus ou moins de grâce (l'avantage est donné aux petites carrures). Au moment d'attente et de repos, la fraîcheur et l'humidité se font ressentir. Eh oui, on se rappelle tous et toutes que Clément P. a dit dans le mail de pré-voyage que : "c'est une grotte sèche ... a priori on aura plus chaud que froid". De son point de vue, Jinpu n'a senti à aucun moment d'avoir eu chaud, par moment c'était de la température confortable, d'autres moments elle avait eu un peu froid, peut-être à cause de son manque d'activité ? Thomas a essayé la boîte aux lettres, mais sans se risquer dans le ramping donnant sur un nouveau puit de 20 mètre où devaient aller s'ébattre Emilie et Arthur le lendemain. Clément P aura réussi l'exploit de descendre dans la boîte aux lettres et d'en sortir par ses propres moyens. Il fallait être capable de remonter dans un boyau vertical de 2 mètres 50 de hauteur., avec une sortie étroite, aux parois lisses et glissantes.

C'est l'heure de remonter, et les nouveaux sont de nouveau mis à contribution pour retrouver le chemin. Une dernière surprise attend les débutants : la Tyrolienne ! Elle n'a rien à envier aux parcours accrobranches. Finalement, on aurait pu tourner autour de la tyrolienne plusieurs heures pour jouer à la queue leu leu!

Après le moment excitant et rapide de tyrolienne, certains sont partis plus tôt pour retrouver le ciel étoilé, dont Clément S., qui a failli rester dormir dans la grotte. Eh oui, il a choisi une autre bifurcation que celle menant à la sortie, finalement, il a trouvé le bon chemin.


TPST 8h. La nuit est déjà tombée, mais la température extérieure est douce. Toujours pas de comète à l'horizon en revanche.

Le soir, Thomas épaulé par Nathalie et Jinpu concocte le dîner. La majorité démocratique n'a pas choisi le menu cette fois-ci, mais a plein d'idées pour les prochaines sorties, notamment le pot-au-feu précuisiné en tête de liste. Une autre remarque essentielle s'est fait entendre : avoir plus de fruits et de légumes dans nos courses, eh oui, vitamines, c'est la vie. N'oublions pas les fibres mes petits canards!

Après le délicieux repas de pâtes à la sauce bolognese (tout terminé, 0 gachis) accompagnées de l'apéro et des boissons alcoolisées, on en profite pour faire une petite partie du "Timeline spéléo" créé à l'occasion des 40 ans du club.
Pour les nouveaux, qui ne connaissent pas le monde spéléo, on se donne le droit de tricher un peu et de mettre des cartes moins spécialisées. Que ça soit pour les débutants ou confirmés, le jeu n'est pas si simple, et donne lieu à des discussions intéressantes. Très bien pour accroître sa culture générale et découvrir des anecdotes en tout genre ;-) À ramener pour les futures sorties d'une nuitée et plus, car certain.e.s n'ont pas pu y jouer, dodo et récupération de forces vitales obligent.
L'inconvénient est qu'on n'est pas raisonnable et qu'on se couche tard, le réveil est un peu dur le lendemain.
Cependant, tous les débutants sont quand même partants pour la sortie du Dimanche: il faut croire qu'ils ont bien aimé la veille.



Dimanche 20 octobre : Gouffre des Ordons

Première fois dans cette cavité y compris pour les 2 encadrants, Jo et Clément. Arthur et Émilie, qui pourtant connaissaient, sont repartis dans la Grotte des Cavottes, notamment pour déséquiper du matériel laissé la veille et en profiter pour aller faire un tour (les premières !) au réseau inférieur. La promenade en forêt pour accéder à la grotte des Ordons est un régal en cette saison.
On trouve vite le trou, mais on a un doute: on nous avait promis une cavité brochée, mais pas une broche en vue en tête de puits et tous les spits sont foireux sauf un. Etrange ... Il y a des amarrage forés, mais on manque de dyneemas. On prend un peu de temps et on finit par trouver des solutions pour équiper dans les règles de l'art mais en les économisant. En bas du puits on trouve bien les broches promises et la suite va plus vite: on peut faire descendre les initiés.

Nous nous glissons un par un dans ce premier puits - très étroit selon les spéléos apprentis, laaaaaarge selon les spéléos chevronnés. Quelques mètres de corde, quelques contorsions, et nous voilà arrivés au niveau de la seconde tête de puits. Par comparaison avec le gouffre noir qui nous attend, l'endroit est plutôt cosy : des racines mousseuses tapissent les parois, encore faiblement éclairées par la lumière extérieure. Mais la place est déjà prise ! Des petites chauves-souris ont choisi de faire escale ici. Il va falloir se décider à descendre..

Passée l'appréhension de se suspendre dans le vide, sachant que c'est un vide de 20 mètres, c'est l'émerveillement qui prend le dessus. Accroché à notre petit bout de corde, nous découvrons petit à petit l'immensité et la beauté de la salle dans laquelle nous descendons. Le plafond s'éloigne doucement, la lumière de la frontale éclaire à peine les contours de la caverne, le sol est seulement matérialisé par les minuscules points lumineux des frontales de celles et ceux qui sont déjà descendus.

Dans l'aller de la visite balisée de la galerie, Nathalie, Clément et Jinpu avaient repéré une petite insecte blanche avec des moustaches, néanmoins, Jonathan, celui qui voudrait bien prélever l'échantillon des espèces, les a loupées. Une prochaine fois...


Participants

Jonathan B. , Thomas C. , Emilie G. , Clément P. , Arthur P.

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