Week-end rhĂ´ne-alpin

Date
Du 09 novembre 2008 au 10 novembre 2008

Durée
2

Type de sortie
Classique
Département
Isère (38)

Massif
Vercors

Commune
MĂ©audre

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Avec ce pont du 11 novembre, c'était donc un week-end de quatre jours qui s'offrait. L'objectif initial était les journées d'étude de l'EFS à Pau suivies de deux jours pour visiter des cavités pyrénéennes.
Mais l'annulation de ces JE, faute d'inscrits, nous plongeait dans la perplexité... Vite, un plan B ! Ce fut d'abord l'Hérault avec la grotte des Calles au programme. Mais deux abimés devaient renoncer au dernier moment. Alors finalement, Delphine et moi avons opté pour le trou du Coeur dans le Vercors en compagnie de deux amis Isérois : Manu et Vincent.

Départ tranquille samedi car Manu ne peut nous accueillir à Villefontaine que tard dans la soirée. Ce sera une petite nuit, après avoir refait l'EFS devant une bonne bouteille, car nous avons rendez-vous avec Vincent le matin de bonne heure.
Nous ne sommes que deux à connaître la cavité que nous avions visitée jusque vers -250 lors de Vercors 2008 en août dernier. Une belle rivière que nous voulions descendre jusqu'au fond vers -400.

Les premiers mètres se passent bien malgré la taille trop humaine du méandre et l'étroiture en ramping. Au passage, Delphine repère la fameuse marmite en forme de coeur que nous admirerons tous au retour. Nous voici devant le passage clef : un point bas qu'il faut franchir à plat ventre dans l'eau. "De mémoire, c'est plus désagréable qu'autre chose" ai-je annoncé à mes camarades... qui sauront me le rappeler plus tard !
Je vais voir et je reviens : il y a plus d'eau qu'en août. Delphine confirme. Nous envoyons Manu qui fait aussi demi-tour. Et Vincent dit ce que nous pensons tous : ça ne passe pas. Heureusement Delphine remotive le groupe et propose d'aller vider tout ça avec le demi-bidon prévu à cet effet.
La noria commence à tour de rôle. Car la position très inconfortable hâte les relais. Finalement, Manu se prend au jeu et ne laisse plus la place. Nous tirons les seaux et déversons la boue liquide derrière un barrage aménagé par Delphine, en prenant garde de ne pas boucher l'étroiture qui précède.
Et voilà que dans un grand splash, Manu nous annonce qu'il est passé. L'obstination a payé, mais cela nous a quand même pris près de trois heures !

C'est tout boueux que nous touchons la rivière où nous nettoyons un peu le matériel. Mais le descendeur de Delphine ne survivra pas à cette sortie : ses deux poulies en sortiront usées jusqu'au filetage des vis de fixation...
Nous enchaînons les obstacles avec au passage le magnifique puits du Trèfle aux parois lobées alternant le noir du silex et le blanc de la roche polie et luisante. Nous voici à notre terminus précédent. La suite est surprenante : la galerie Thésée est un fossile totalement différent de ce qui précède. Tout en rondeur de creusement en régime noyé, avec des dépôts très fins au sol, peut-être des farines glaciaires par endroits. Et puis un beau plan de faille rougeâtre.
Bientôt, nous retrouvons la rivière. La descente continue avec de nombreuses désescalades en opposition. Mais les heures passent et nous jugeons sage de faire demi-tour : il y a encore deux heures de route une fois dehors.

La remontée se passe rapidement. Au passage clef, il faut tout de même quelques minutes pour vider encore, mais de ce côté l'accès est facile et tout se fait debout. Voilà la marmite du coeur sous nos yeux : il suffisait de regarder mais à moitié couché dans le méandre étroit on pense parfois à autre chose...
Il est 23h30 quand nous sortons après 11h sous terre.

Nous quittons Vincent qui reprend sa voiture plus loin et nous voilĂ  de retour Ă  Villefontaine pour une bonne douche.
Manu nous propose d'aller au Crochet dans l'Ain lundi : son "chez lui".

Nous voici approchant le massif du Jura sous un angle inhabituel. Nous traversons une grande plaine avec en point de mire les aéroréfrigérants de la centrale du Bugey au bord de l'Ain. Bientôt, nous longeons la falaise qui marque le début du massif jurassien. Peu après les grottes touristiques de la Balme, nous grimpons et arrivons rapidement à Dorvan.

Nous nous équipons à la voiture et nous enfonçons dans la forêt. Nous passons devant la grotte du Cormoran. Celle-là même que avions prise pour le Crochet il y a quelque temps déjà... Il faut continuer le chemin et tourner encore jusqu'à un talweg que l'on traverse. La bonne entrée est celle de gauche, la plus étroite. La cavité commence par une trentaine de mètres de ramping sur une boue sèche. Un petit ressaut et nous voilà les pieds dans la rivière. Manu nous indique qu'il n'y a pas beaucoup d'eau.

Voilà une jolie petite grotte avec d'importants concrétionnements, quelques beaux remplissages et de belles formes de creusement. Manu nous guide jusqu'au puits qui permet, à l'extrême étiage, une traversée vers le Crochet inférieur. Puis de l'autre côté jusqu'au siphon où pend un fil d'Ariane. Avec un pied et un flash d'appoint, nous testons l'appareil photo du club. Après trois heures sous terre et une centaine de photos, nous sommes dehors. La nuit est tombée, retour à Villefontaine pour quelques bolognaises délicatement arrosées.

Mardi est jour de repos. Il pleut tout gris. C'est le moment de remonter sur Paris.

Philippe

Participants

Philippe K. , Delphine M.

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