Petits trous entre amis (ou : sortie de padawans à Savonnières)

Date
15 octobre 2011

Durée
4h

Type de sortie
Classique
Département
Meuse (55)

Massif


Commune
Savonnières en Perthois

Photos







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Descriptif / Compte-rendu

Préambule

Ami lecteur, que le titre ne t'induise pas en erreur, nous allons bien parler ici de spéléologie, et non de littérature pour adultes ou encore moins de golf... L'heure était en effet venue pour nous, Padawans, de commencer à faire des sorties simples sans l'encadrement bienveillant de nos aînés.
L'équipe : Emilie, Padawan dormeuse formée aux techniques de l'équipement au mois de mai dernier, Ana, nouvelle recrue ibérique, suffisamment aguerrie pour nous accompagner dans nos aventures souterraines, et deux handicapés : Seb, monomaniaque du noeud (pervers, va!), tendinite genou gauche, et moi-même, entorse genou droit et gamma-GT élevés. Autant dire que ce n'était pas gagné.
Notre besoin : des trous simples et néanmoins amusants à équiper, pas très loin de Paris. Les cavités de Savonnières en Perthois répondent bien au cahier des charges. Seb et moi connaissons déjà les lieux depuis l'AG 2010 du CDS 92, enfin c'est à une petite heure de route d'un gîte très confortable agrémenté d'une cuisine 3 étoiles : chez mes parents.
La région n'est pas le meilleur terrain de spéléologie de la métropole, mais présente des particularités intéressantes. Le karst qui nous intéresse a en effet été mis à jour par l'exploitation des carrières de Savonnières au 19ème siècle. Les réseaux karstiques qui se sont développés à Savonnières se sont formés par infiltration lente dans un système de fissures couvertes d'une couche argilo-sableuse (un peu plus d'explications ici). On peut imaginer que d'autres cavités semblables existent dans la région, mais qu'elles restent inaccessibles, sauf accident de surface remarquable (doline, perte ou résurgence, comme ce fut le cas du Rupt du Puits). On trouvera dans la littérature scientifique les stratégies déployées par les carriers pour gérer cette contrainte lors de l'exploitation de la carrière (ici un extrait).
Jeudi soir, Seb prépare les kits d'après les fiches (plutôt concises) d'équipement. Une corde de 80m, deux cordes de 60m, une 20m, 40 skifs... Avec ça on est parés pour faire la Sonnette par ses deux entrées, l'Avenir et même la Besace. Programme ô combien ambitieux...

Vendredi soir : Seb rejoint Madame (elle-même Haut Marnaise) en train. Ana, Emilie et moi quittons le local à 18h30 sonnantes, juste le temps de jeter le matériel dans le coffre. Dans un élan de compassion pour les toxicomanes, j'ai amené à Emilie sa dose de drogue qui fait fondre les dents (l'infect coca zéro). S'ensuivent les traditionnels ralentissements du vendredi soir qui allongent la durée de trajet de 40%, mais tant qu'on est en région parisienne, on capte encore FIP, ça pourrait être bien pire.
22h, arrivée à notre gîte de luxe. Comme il n'est pas si tard, on a encore le temps de boire l'apéro... J'ai déjà dit quelque part que le meilleur contenant pour de la bière, c'était une chope en grès ? Un plat de lentilles aux saucisses, tendrement préparé par môman, nous attend : ça tombe bien, on mange comme si on venait de passer 12 heures sous terre.
Dans un élan de motivation qui me dépasse (enfin, pas totalement, ça permet de décaler l'heure du réveil d'une demi-heure), Ana et Emilie préparent les sandwiches pour le lendemain, tandis que je mets péniblement les topos sous pochettes plastiques. Une bédé et au lit : demain c'est spéléo-cataphilie.

Un peu de spéléo maintenant...

Pour fêter le lever aux aurores, c'est la première gelée de l'année, la pelouse et les toits sont tout blancs... l'est de la France ne fait pas mentir sa réputation. Seb nous retrouve à Chaumont et nous levons le camp vers 9h, direction Ancerville, pour récupérer les clés de la cavité à la gendarmerie. Chez les pandores, c'est plutôt détendu et l'on voit bien qu'ils ne sont pas accablés par la délinquance locale : on est loin des playmobil armés jusqu'aux dents que l'on croise, par groupes de cinq, dans les rues parisiennes.
Nous arrivons au parking de la carrière de Savonnières en fin de matinée, où se trouve déjà un bon groupe de spéléos venus de Normandie. Ceux ci sont aussi venus pour s'entraîner à l'équipement. On papote un peu spéléo, et on décide de l'ordre dans lequel on va occuper les cavités... bons princes, ils nous laissent la Sonnette en premier et commenceront par s'attaquer à la Besace et à l'Avenir. Nous nous équipons rapidement. L'habituel syndrôme du harnais : une fois équipés, MAVC et combinaison fermés, une envie pressante de pisser arrive...
Nous rentrons dans la carrière par l'entrée de la gare, et pour tuer le temps, expliquons en chemin à Ana et Emilie le principe de l'exploitation en piliers tournés, hagues et bourrages. Après quarante minutes de marche bien monotone, rythmée par la recherche des graffitis de sonnette sur les piliers, nous voici enfin devant l'entrée principale de la Sonnette. Je ne me souvenais plus que le chemin était si long, mais avec ses 86 hectares, et 170 km de galeries, la carrière peut laisser le loisir de se perdre...
Seb fera équipe avec Ana par l'entrée 1, je ferai équipe avec Emilie par l'entrée 2. Comme nous avons davantage à équiper par cette voie, Seb et Ana prennent avec eux le kit qui permettra d'équiper après le P30. Emilie porte le kit photo, car nous avons bon espoir de prendre des photos du puits de la Sonnette, très photogénique.

L'entrée 2 : il faut marcher en canard car elle est dans une zone partiellement remblayée. Avec ce foutu genou droit raide comme un passe lacet, je n'ai pas choisi le meilleur accès pour la Sonnette! On arrive à un pilier tourné qui débouche sur du karst. Comme il s'agit d'un trou simple, la topo tient sur un ticket de métro, et encore... La fiche d'équipement est mince comme le salaire d'un gosse en Inde. Faute de texte, il va falloir faire comme Machete : improviser. Ce truc commence comme un cloaque rampant, pour le plus grand bonheur de mon genou en carton. Le boyau part dans plusieurs directions, mais au jugé, on estime que c'est par là. Première trace d'activité spéléologique, une paire de broches, on est sur la bonne voie. Chaise double et son pécheur double, voilà le début de notre main courante. Le chaise double est assez grand, et le geste de création d'un chaise double avec de grandes ganses n'est pas (encore) naturel pour moi : je dois partir de petites ganses et les redimensionner. A priori deux huit doubles consécutifs auraient pu faire l'affaire. On arrive sur un rail passé en travers de la galerie, qui permet l'amarrage en tête d'un petit ressaut. Amarrage avec deux dyneemas, et je finis par arriver sur une courte plate-forme en tête d'un puits, au jugé, de 15 mètres (la topo est rangée depuis longtemps, vu l'utilité qu'elle aura...) qui débouche dans le Puits des Grands Cercles. C'est là que ça commence à devenir rigolo. Nous sommes effectivement dans une espèce de lucarne qui donne sur le vide, et surtout, les broches ont été installées loin, très loin, au-dessus du vide. Je prépare mon chaise double à l'estime, parce que je préfère éviter de faire des acrobaties en grand écart au dessus du vide. Même souci que plus haut, en bien pire, les ganses font bien 50 cm de long chacune. En grand écart sur ma poignée tendue, j'installe ce foutu Y sur les broches, tout en me demandant comment on peut s'installer pour descendre sachant d'une fois sur le descendeur, il n'y a pas de prises de pieds qui permettront de s'asseoir en confort dans le baudrier. Noeud installé, et comme j'ai soit de la chance, soit le compas dans l'oeil, il est de la bonne dimension. Descendeur en place, j'arrive à ravaler un maximum de mou. Bon et maintenant, comment s'installe-t-on tranquillement pour descendre? J'ai beau chercher des prises de pieds pour pouvoir m'asseoir dans le baudrier, pas moyen. Il faut donc jeter son cul dans le vide, ce que je fais avec le plus de douceur possible et non sans laisser quelques gouttes dans le caleçon. Ça peut sembler stupide, bien que d'expérience spéléo récente, ce n'est pas le premier puits que je descends et ma dernière sortie était dans le Berger (compte-rendu sous presse, chez le même éditeur)... Seulement, cet équipement ne semble pas confortable. Quelle que soit la configuration, à un moment, pour être tendu sur descendeur et assis dans le baudrier, il faut sauter! Il y a probablement un truc que je n'ai pas pigé dans la philosophie de l'équipement de ce puits. Pourquoi par exemple ne pas avoir broché plus loin du vide, et installé un fractionnement plus bas? Certes, une fois l'émotion passée, on descend pleine balle jusqu'au pied du puits... J'explique rapidement à Emilie que l'installation sur descendeur sera un peu – mmmmh disons : sportive, et je descends. Avant de poursuivre, j'attends que cette dernière ait passé l'obstacle. Première épreuve pour elle - mauvais équipement de ma part - la main courante qui précède le puits est trop tendue, il est difficile de retirer son descendeur : j'avais ravalé trop de mou pour équiper sur ma poignée tendue. Seconde épreuve, et pas la moindre, se mettre sur descendeur et se jeter dans le vide. Au cas où, je garde la corde tendue. Après quelques hésitations ponctuées de petits cris bien féminins, elle finit par se lancer et me rejoint. On tombe d'accord sur la faible ergonomie de l'équipement et la trouille irrationnelle qu'elle entraîne. Après réflexion, si cet équipement est là, qu'il sert régulièrement et qu'il n'a pas été modifié depuis, nous avons sur-estimé sa dangerosité. Peut-être que le fait de ne pas être encadrés nous rend plus sensible aux configurations inbabituelles. Quoi qu'il en soit, la sortie de puits ne sera pas confortable (après debrief avec Seb, plus tard, on se dira qu'une main courante longue aurait peut-être été plus confortable). En dessous de nous, ça s'impatiente : n'ayant qu'un seul puits à équiper, ils sont déjà en bas. De notre côté, une "vire descendante" (pour citer la topo que j'ai ressortie pour l'occasion) reste à équiper pour les 10-15 mètres de descente restants. Nous laisserons donc nos camarades finir d'équiper la cavité jusqu'au fond. On se reconcentre sur notre bout de corde. Par où ça continue? On sait que la suite est mur gauche, mais point de trace de broches, sinon très bas en dessous de nous, par des chemins qui frottent la corde. Après mûre réflexion, nous sommes descendus trop bas sur les éboulis. En remontant deux mètres de rocher, des spits apparaissent... Au moins un spit est utilisable, l'autre donne peu confiance (a posteriori, il aurait été plus sécurisant de l'utiliser aussi). Un huit double et voici notre première boucle. De vire descendante, ça devrait plutôt s'appeler "suite de ressauts". J'équipe avec une suite de boucles de fractionnement, sur amarrage simple. Comme tout n'est pas broché, il faut deviner l'emplacement le plus logique de l'amarrage suivant, et fort heureusement, les spits se situent à peu près où on est en droit de les attendre... Par endroits, ça frottera à la remontée si l'on ne prend pas garde à s'éloigner de la paroi. De point d'amarrage en point d'amarrage, Emilie me succède et - coïncidence ou préparation scrupuleuse des kits? - je pose mon dernier mousqueton sur la dernière broche.
Nous suivons la corde du P30 jusqu'à un ressaut de deux mètres et là, suprise : en bout de main courante, la corde plonge en frottant généreusement sur la roche. Pourtant, à deux mètres de là se trouvent deux broches qui permettent d'équiper en sécurité. Je descends en éloignant le plus possible la corde de la paroi, rien à faire, ça frotte. Je remonte doucement pour modifier l'équipement. Et en gros loser, j'oublie de prendre des mousquetons dans le kit laissé plus bas. Probablement les premiers symptômes d'une intoxication gazeuse aux lentilles. Pour éviter de mettre une énième fois 85 kg en frottement sur une corde, Emilie descend donc et me transmet les mousquetons depuis le bas, et finis enfin par rééquiper en utilisant les broches. Une chose est sûre, nos camarades vont nous entendre ricaner : on affute déjà nos railleries. La suite de la progression est sans histoire. Nous retrouvons Seb et Ana au fond de la cavité. Seb tente la blague classique de "la suite c'est par là après le ramping" auprès d'Emilie. A force d'envoyer des gens ramper sur la trémie, peut-être qu'un jour on découvrira une suite... Concernant le ressaut de deux mètres avec sa corde qui frottait, la topo indiquait "escalade/désescalade"... Seb finira par avouer qu'il n'avait pas vu les broches ! Deux écoles s'affrontent : celle qui garde la topo dans la poche, celle qui garde la topo sous les yeux. Le kung-fu de quelle école sera le plus fort ? Je pense qu'il faut savoir allier la puissance de la prise du Panda avec l'agilité du coup du Singe.
Pour la remontée, nous échangeons les équipes. Seb et Ana prendront donc l'entrée 2, Ana déséquipera. Emilie déséquipera du fond de la cavité au pied du P30, et je déséquiperai du P30 à la sortie. Comme cela la rassure, je l'attends à chaque étape du déséquipement. Arrivés au pied du P30, Seb et Ana ne nous ont pas attendu et ont embarqué le kit photo : les photos du puits de la Sonnette, ça sera pour une autre fois... Ana est en galère à la sortie de la tête de puits, et ce n'est pas vraiment une surprise, étant donné sa configuration scabreuse. Seb, plus loin devant ne l'entend déjà plus et nos appels lui parviendront par l'intérieur de la carrière. Il finit par la rejoindre, la dépanne, et termine le déséquipement. Il commence à pleuvoir dans le puits, mais pas la peine de monter le point chaud et sortir les barres chocolatées, ce n'est pas la crue : Emilie, montée avec une polaire sur le dos, est en train de perdre un litre d'eau tous les cinq mètres. Je récupère quelques bouteilles laissées par des spéléos indélicats ou négligents, les fourre dans le kit et entame la remontée. Le puits de la Sonnette est vraiment joli, très propre, joliment ciselé, avec ses joints de strate surcreusés... j'en regrette presque de ne pas avoir emprunté de Scurion. C'était bien malin de récupérer les ordures des autres, mais à mi-puits, la place commence à manquer dans le kit pour bourrer la corde. Je récupérerai les mètres restants depuis le sommet. La tête de puits est sise sur un fatras métallique (un ancien treuil), et l'on retrouve jusqu'au dernier amarrage les noeuds de tisserand qui sont la signature de Seb.
Temps passé sous terre : quatre heures. Nous nous regardons avec nos gros yeux de perdants... quatre heures pour un petit cloaque comme celui là ! L'équipement d'une autre cavité semble compromis, d'autant que nous devons rendre la clé de la carrière aux pandores avant 18h. Nous nous donnons pour réfléchir le temps de manger nos sandwiches et boire le oolong resté bien chaud dans les thermos. Décision est prise de capituler et de faire un crochet par l'Avenir, au cas où... La petite promenade dans la carrière en mode touriste est un musée vivant du métier du carrier. Le secteur est varié, on trouve effectivement des vestiges d'extraction à la lance, et de l'extraction plus moderne à la haveuse. Ça et là, des blocs sont posés sur le sol, comme s'ils avaient été extraits la veille. A un endroit, le front de taille présente encore la fracture des derniers blocs. Plus loin, des blocs sont même encore en place dans le front de taille. On trouve même dans un secteur, au ciel de carrière, les marques de coins qui ont servi à décoller les derniers blocs. Au ciel et sur certains piliers, des traces de karst, les viailles que les carriers cherchaient à éviter, et contournaient dès qu'elles prenaient de l'importance. Ce parcours pédagogique nous amène à l'Avenir, situé à l'extrémité d'un cimetière de bloc. Nous y retrouvons nos confrères mangeurs de crème. Dans l'Avenir, c'est les embouteillages parisiens : du monde attend à chaque puits et à chaque ressaut. Nous ne pourrons donc pas profiter de leur équipement... Ils ont eu la gentillesse de nous laisser équiper la Sonnette en premier, mais n'auront probablement pas l'occasion de faire cette cavité.
Il est temps de faire demi tour. Nous suivons le fléchage et avons l'impression de tourner en rond à la Blair Witch Project... Nous reconnaissons enfin des endroits rencontrés à l'aller et des graffs plein de poésie plutôt bien renseignés sur l'anatomie féminine. Une curiosité géologique nous avait échappé à l'aller : à quelques centaines de mètres de l'entrée, dans la galerie de roulage principale, nous observons des ripple marks au plafond. Qu'il est difficile aujourd'hui d'imaginer la mer au cœur de la Meuse ! Le coin devait être plutôt sympa, avec ses récifs coraliens, ses fonds pleins de coquillages... et pas un hominidé avant une bonne centaine de millions d'années.
Retour à la lumière. Le parking déjà bien occupé quelques heures plus tôt ressemble au parking du Macumba un premier samedi du mois. Un crochet par la gendarmerie d'Ancerville et retour à la maison.

Premier rituel : l'apéro (population masculine) ou la douche (l'Autre Population). J'ai enfin compris comment remettre à zéro les registres de la calculatrice mécanique (type Odhner, dérivé de la machine de Leibniz) avec laquelle j'avais joué la veille : démonstration des 4 opérations de base devant un public partagé, tout en buvant la bière. L'inventivité de nos ancêtres force encore le respect, car pour résoudre un problème, ils fabriquaient des machines. Aujourd'hui, on demande à gougueul, ou bien on code un programme : la poésie de la belle mécanique se perd.
Anne-Sophie nous rejoint à la fin de la première pinte. A un litre de bière, on finit par se mettre à table. Au menu, soupe toscane assaisonnée au basilic et sauge du jardin, et jambon persillé (une petite gâterie bourguignonne que les boucheries haut-marnaises maîtrisent bien, du fait de leur proximité avec la Côte d'Or). Mon père finit par sortir le bizarre (des bouteilles de mirabelle sans étiquette) histoire de rincer le sable. On rejoue la Scène de la Cuisine, car il est vrai que certains de ces produits du terroir rétractent les gencives et font saigner les yeux. Le sommeil finit par gagner les éléments les plus coriaces.

Farniente et gastronomie

Dimanche matin, lever en douceur, et opération nettoyage du matériel dans la Marne sous le regard de rares curieux. C'est un luxe rare de pouvoir expédier cette corvée et revenir à Paris avec du matériel propre (bien que couvert d'algues...). Retour à la maison, apéro au Chablis, puis boeuf bourguignon à s'en faire péter le ventre. Une phrase d'Emilie résume tout : je sens ces odeurs que dans la cuisine de ma mère !
Nous terminons la journée sur une touche culturelle : la visite de la ruine d'une batterie de la place forte de Langres, où l'on retrouve Seb et Anne-So. Nous croisons sur place des indigènes curieux de leur patrimoine, et intrigués par nos casques de spéléos. Je leur fais le petit topo classique sur les fortifications Séré de Rivières, qui font partie de l'histoire locale. L'ouvrage est totalement incompréhensible à un œil inexpérimenté. De plan triangulaire, est constitué d'un casernement, de magasins à poudre couverts, surplombés de cinq traverses-abri, et d'une caponnière sur l'escarpe avec postes de tir, poste d'observation, et - spécificité locale - des goulottes à grenades. Il ne présenterait aucun intérêt s'il n'était complètement envahi par la végétation et dissimulé des regards : c'est ce qui fait tout le charme de ces ouvrages abandonnés que l'on découvre au détour d'une balade en forêt... (les plus curieux trouveront facilement de la documentation à propos de ces beaux ouvrages en pierre de taille, qui, du moins pour la place de Langres, auront été aussi utiles que la Ligne Maginot en son temps).
Retour à Paname, avec un minimum syndical d'embouteillages. A 21h30, le matériel est compté, remis sur ses râteliers, et la fiche de matos close : une affaire rondement menée. Un keugré-frites pour fêter le retour à Babylone, et au lit.

Pour conclure, une petite sortie spéléo pas engagée du tout, mais néanmoins agréable, preuve qu'on peut encore se faire plaisir avec des choses simples. Je craignais, après nos premières grosses sorties (notamment les cuves ), m'emmerder dans les petites cavités comme un neurone dans le crâne d'un sénateur, mais l'équipement remet un peu de piment dans l'affaire...


Samuel

Quelques liens pour les curieux :

Un peu de littérature sur les carrières Savonnières en Perthois : une visite en photo des carrières, et sur le karst du Barrois : Le Barrois et son karst couvert, un extrait de l'ouvrage susnommé, sur les stratégies des carriers vis à vis du karst.
Les trous du coin : la maison Lorraine de la spéléologie
Démonstration de machine Odhner : les quatres opérations en vidéo, et le monde merveilleux des calculatrices mécaniques.
Fortifications Séré de Rivières : l'inventaire de référence (fortiff.be), un site plus généraliste et un petit topo sur le système défensif de la place de Langres.

Participants

Sébastien G. , Samuel L. , Ana L. , Emilie M.

Commentaires

Commentaire posté par SGUI le 21/10/2011
Hé, c'est une blague la photo de l'amarrage. Vous aviez compris hein ? :)

Commentaire posté par SGUI le 21/10/2011
> "(...) coïncidence ou préparation scrupuleuse des kits (...)"

Préparation scupuleuse bien sûr ! (même avec du rab par rapport à la fiche d'équipement)
Ca me peine qui tu en doutes !! :)

Commentaire posté par Samuel le 21/10/2011
y avait pas de rab : j'ai posé le dernier skif sur la dernière broche :-)
faut dire que la feuille d'équipement ne précisait rien pour l'entrée 2 sinon "vire"

bon après "petits trous entre amis" c'est "petits commentaires en amis"
pfffff......