Première mission d'infiltration et d'observation d'une novice chez les Abimés

Date
29 octobre 2011

Durée
4j

Type de sortie
Classique
Département
Lozère (48)

Massif
Causse Méjean

Commune
Le Rouveret

Photos







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Descriptif / Compte-rendu

Après avoir passé avec succès les rites de passage que constituent les séances d’initiation au Puiselet puis au viaduc, survécu à la multiplication des bleus sur mon corps et corrompu les estomacs grâce à des madeleines au Nutella lors des réunions, j’ai finalement pu participer à ma première sortie spéléo et profiter de ce fait de l’occasion pour observer le Spéléo Abimes dans son milieu naturel.

Vendredi

Départ de Paris le vendredi soir à destination du gîte au Rouveret, perdu dans le Causse Méjean, avec trois spécimens de l’espèce des Spéléos Abimes :

  • Alain : grand schtroumpf toujours en action et qui prend soin de ses jeunes schtroumpfs un peu fous,
  • Samuel : contestataire dans l’âme, à tendance anarchiste et fin gastronome,
  • Fabien : comment dire …vous souvenez-vous de ces moments quand vous étiez petit où on vous avait offert un énorme ours en peluche? votre premier réflexe étant de pleurer, d’appeler votre maman parce que vous aviez peur, mais vous réalisez plus tard qu’en fait ce nounours est super doux, et le premier qui essaie de vous le piquer repartira avec des doigts en moins? Ben là, pareil!
Une fois arrivés, tard dans la nuit, le gîte trouvé, et le matériel déchargé, une première caractéristique se dessine lors de la répartition des chambrées : le Spéléo Abimes est galant!! En effet, en tant que fille, j’ai eu le privilège d’avoir ma chambre à moi toute seule, privilège qui perdurera jusqu'à la fin du week-end.

Samedi

Opération courses! Le Spéléo Abimes observe un certain rite lorsqu’il entre dans un magasin : d’abord l’alcool ensuite la nourriture, d’ailleurs on constate qu’il peut aisément être fasciné par un rayon whisky bien fourni pour finalement, après moultes conciliabules, jeter son dévolu sur un Bowmore … et deux packs de bières bien sûr! Le ravitaillement effectué, nous n’avons pu refuser à notre rebelle surexcité un déjeuner au Mac Donald de Millau avec atelier repérage de boulons qui auraient pu être desserrés.
Retour au gîte pour accueillir Yannick tout fraîchement devenu initiateur!!! Nous retrouvons donc le 4ème spécimen faisant l’objet de mon étude : un modèle de gentillesse et de patience (qualités récurrentes chez le Spéléo Abimes)! Tant de qualités n’ont fait qu’éveiller ma suspicion et un esprit retors comme le mien n’a pu s’empêcher de tester les limites de celles-ci … peine perdue!

La journée s’est terminée par une étude des cavités à explorer dans le Causse Méjean, le tout accompagné d’une dégustation de Budweisers pour motiver les troupes. C’est là que commençait une des parties délicates de ma mission d’infiltration : comprendre les conversations cryptées des spéléos!! J’avais déjà réussi à décrypter certains termes particulièrement intrigants comme « croll », « descendeur », « longe », « pédale » ou « pantin », autant de termes permettant de semer le trouble dans l’esprit de votre interlocuteur sur l’activité que vous pratiquez : natation? cyclisme? marionnettes? NON! Spéléo! Haha, je t’ai eu!! Cependant, les bougres persistaient dans leur langage codé avec avalanche de termes comme « karst », « désescalade », « étroiture », « cloaque », « ressaut »,  « P39 » qui sonnaient parfois comme des insultes ! Je ne me laissais pas abattre dans mon entreprise d’intégration et utilisait allègrement la botte secrète de Perceval à base de « C’est pas faux » et « Ah non! ça je sais pas ce que ca veut dire »i. Que je rassure les apprentis, la compréhension de certains termes s’acquiert avec la pratique, par exemple : M.A.V.C. = Magne-toi Allez Vis à la C**!!!
Pendant ce temps, notre rebelle gastronome nous préparait un plat délicieux : une carbonade flamande, l’occasion pour moi de prendre une leçon de cuisine et d’examiner le régime alimentaire du Spéléo Abimes : savoureux et copieux!!

Dimanche

En route pour la Grotte du Coutal!! Une fois la voiture garée, la question se pose de savoir qui a pris la topo de la grotte ainsi que les notes prises la veille par Alain : personne!! Le Spéléo Abimes n’est donc pas un organisateur sans faille mais heureusement doté d’une mémoire plus ou moins fiable. Après une montée plutôt sportive jusqu'à l’entrée, sous un soleil sans pitié pour des spéléos cuisant à l’étouffée dans leur combi et sous-combi, certains partent équiper la grotte pendant que les autres en profitent pour sécher un peu.
Nous nous introduisons finalement dans la grotte par une entrée aménagée, puis c’est là que commence pour moi la partie de rigolade, qui pour certains relevait plus d’un mauvais moment à passer : la galerie du Mille-pattes, c’est-à-dire une succession de passages étroits et tortueux, un joyeux ramping au milieu d’un mélange de boue et d’argile pendant environ 45 min/1h. La présence de planches nous indiquait que nous étions dans la bonne direction et qu’une opération de Spéléos Secours s’était déroulée ici : si une civière peut passer, nous aussi! Nous avons traversé une série de jolies petites salles partiellement inondées que les plus adroits et moins handicapés franchiront sans se mouiller, pour les autres, comme moi, ce sera séance barbotage! Nous atteignons ensuite de hautes galeries dont les parois étaient composées d’une alternance de couches de calcaire et de chailles, sortes de nodules noirâtres et fragiles, fruit d’un mélange de calcite et de roche siliceuse que l'on rencontrera dans tout le réseau. Nous essaierons de commander une pizza grâce au téléphone greffé à une paroi mais hélas sans grand succès.
Nous prenons le temps pour séance photo, question de fierté : on ne s’est pas trimballé l’appareil photo pour rien!! Le Spéléo Abimes est alors, plus que jamais, multitâche : photographe, modèle dans toutes les positions possibles, imaginables et tendancieuses, porteur et déclencheur de flash dans des positions tout aussi incongrues que le modèle!
Le retour s’est fait plus rapidement, on sentait que l’appel de la bière tenait toute l’équipe. Je suivais tant bien que mal en dépit de mes inexistantes performances de grimpeuse.

Au gîte, nous avons trouvé du réconfort dans une bonne douche, un curry de dinde élaboré par mes soins et le délicieux gâteau au chocolat d’Alain. Cette soirée fut également l’occasion pour moi d’élucider certains mystères comme celui de savoir combien de nains étaient nécessaires pour creuser en 2 jours un tunnel de 28m dans du granit... je concluais avec joie que j’arrivais à gagner la confiance du groupe.

Lundi

Après les efforts de la veille et malgré une bonne nuit de sommeil, la motivation n’était pas chose acquise, mais à spéléo (plus ou moins) vaillant rien d’impossible! Nous voilà repartis en direction de l’Aven de la Baume Rousse, cavité très différente de la veille tant par sa physionomie que par son mode d’exploration. Parvenus à la grotte, Alain et Yannick partent équiper. L’entrée de la cavité donne accès à une grande salle très concrétionnée faisant amèrement regretter à Sam de ne pas avoir ramené son appareil photo, et emplissant mes yeux de petite novice de plein d’étoiles. Au fond de cette salle, s'ouvre l’accès au grand puits de 39 mètres. Pendant que Yannick et Alain continuent d’équiper puis descendent, j’ai le temps d’avoir un petit cours de la part de Fabien sur les acétos (la mienne ayant fait des siennes la veille), leur fonctionnement et leur entretien ainsi que les précautions quant aux divers cailloux et roches qui peuvent vite se transformer en projectiles dangereux (Sam ayant failli en faire les frais!). L’accès au P39 n’est pas sans difficultés mais la descente est un pur plaisir et la Scurion de Fabien donne un bel aperçu de la salle qui nous entoure. Au fond du puits, Alain avait déjà commencé à laborieusement s’engouffrer à travers un amas de rochers. Face à ce nouveau défi, on se concerte pour savoir si l’on continue et tous les regards se posent sur moi : courageuse mais pas téméraire, la sortie de la veille avait déjà bien entamé mes batteries, la perspective de remonter le P39 et les suivants me préoccupe … allez on remonte! …lentement mais sûrement… À la dernière remontée, lors d’un changement de corde proche de la sortie, je glisse, ce qui me donne l’occasion de tester la solidité de la paroi : « Moi 0 (+ de nouveaux bleus) / La Paroi 1 ».

Retour au gîte bien mérité pour déguster un excellent aligot (analysé comme un fluide non newtonien) grâce à un efficace travail d’équipe de Sam et Fabien. Pendant le temps de préparation, j’en profite pour apprendre à faire les nœuds : note à moi-même => donnez une corde à un spéléo, c’est comme donner une pelote de laine à un chat, ça l’éclate pendant un bon moment.

Mardi

Expédition pour nettoyer le matériel dans la rivière, pendant le trajet Sam saisit l’opportunité de m’instruire sur les formations rocheuses que nous observons en chemin : dolomite, diaclase etc. … Encore du langage crypté à retenir!! Alain en profite après cet effort pour jouer à la petite sirène dans les eaux fraîches de la rivière. J’ignore quelle doit en être ma conclusion : soit le Spéléo Abimes est un grand malade soit il est sans peur et sans reproche, un vrai roc!

Fin du week-end, nous rentrons sans encombres après n’avoir subi les bouchons qu’à Clermont-Ferrand.

Première mission d’infiltration terminée avec succès!!! À suivre…

Cindy

Participants

Yannick A. , Fabien C. , Cindy C. , Alain G. , Samuel L.

Commentaires

Commentaire posté par Sam le 28/11/2011
pas qu'un peu!
la relève est assurée

j'ai oublié de mettre le lien pour la Botte Secrète, c'est chose faite désormais.

Commentaire posté par Cindy le 28/11/2011
Je ne vois pas de qui vous parlez ....

Commentaire posté par SGUI le 23/11/2011
Je crois qu'on vient de trouver une compère à Sam pour rédiger les CR :)