Robin without Batman

Date
11 novembre 2011

Durée
8h

Type de sortie
Classique
Département
Drôme (26)

Massif
Vercors

Commune
Bouvante

Photos







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Descriptif / Compte-rendu

Synopsis



Dans le brouillard dense de la forĂȘt de Lente City, plateau oĂč les cavitĂ©s sont partout, luttent des justiciers vĂȘtus de combinaisons de spĂ©lĂ©o, harnais et casque lumineux. Ces derniers sont en rĂ©alitĂ© Poison Ivy, Catwoman, Deadshot, Le Chapelier Fou et Firefly, des spĂ©lĂ©os venus de la lointaine Île de France, dont les parents descendirent sous leurs yeux dans des gouffres profonds sans jamais remonter alors qu’ils n’avaient que 10 ans. Alors qu’ils essayent d’entrer Ă  leur tour dans un des gouffres renommĂ©s de cette obscure forĂȘt, ils tombent sur d’étranges personnages qu’ils voient se diriger vers l’abime sombre et frais...

Fiche Technique


Réalisation : Abimes
Scénario : Sylvain
Basé plus ou moins sur une histoire réelle
Avec : Sylvie : Poison Ivy, Ana : Catwoman, Vincent : Le Chapelier Fou, Aurélien : Deadshot, Sylvain : Firefly
Directeur de la photographie : Sylvain
Direction artistique : Vincent
CrĂ©ation des dĂ©cors : L’eau, le CO2, le temps
Décoration du plateau : Dame Nature
Musique : Orchestre de la goute d’eau
Dialogues : Ana
Costumes : Ridicules
Supervision des effets spéciaux : Aurélien
Montage : Bancal
Casting : Abimes
Producteur : Abimes
Distribution : http://abimes-speleologie.fr
Lieu de tournage : Scialet Robin, Vercors
Format : Vertical et horizontal
Durée : 8 heures
Public : Tout public

Making Of



Introduction
Ce court texte va s’efforcer d‘aborder les points les plus remarquables du film. Il va de soi qu’effectuer un tel travail nĂ©cessite d’en citer des passages. Il est donc recommandĂ© (si pas obligatoire) de visionner le film auparavant afin que la vision n’en soit pas gĂąchĂ©e.

Préambule
Le film commence par une douce matinĂ©e d’automne. Le soleil rayonne et donne une belle impression de vacances Ă  l’ensemble des personnages. Certains s’occupent Ă  fourrer des cordes et divers amarrages dans les kits dĂ»ment numĂ©rotĂ©s et rĂ©fĂ©rencĂ©s, d’autres vaquent Ă  diverses activitĂ©s, d’autres encore prĂ©parent Ă  manger ou rĂ©partissent les forces en prĂ©sence. Nos hĂ©ros se retrouvent et se concertent sur les tĂąches et missions de chacun, un bel enthousiasme semble de rigueur, mĂȘme si le spectateur averti et observateur pourrait entrevoir les prĂ©mices de stress et quelques tensions dans le groupe. Quels drames vont-ils affronter ??

DĂ©marrage de l’action
Cette partie du film se dĂ©roule un peu en apesanteur. L’on voit tous nos braves s’entasser dans la Batvoiture de Catwoman, le sourire aux lĂšvres, alors que d’autres personnages gravitent autour (les initiĂ©s comprendront que ce sont d’autres hĂ©ros qui iront sauver le monde dans d’autres recoins de la rĂ©gion). Le trajet est court.
Quelle surprise pour les 6 personnages que de dĂ©couvrir d’autres personnes lĂ  oĂč ils croyaient se trouver seuls en toute tranquillité !
L’atterrissage se fait avec violence et voit tous les plans et stratagĂšmes de nos hĂ©ros tomber Ă  l’eau ! Quelle dĂ©sillusion quand ils comprennent que 7 Ă  9 membres de la secte du CAF sont entrĂ©s avant eux et s’apprĂȘtent Ă  poser leurs cordes et amarrages dans la cavitĂ©. De plus, il semble que ce soit des novices, peu rompus Ă  ce genre de pratique. Nos hĂ©ros sont dĂ©composĂ©s et apprĂ©hendent le moment oĂč il leur faudra descendre, faire la queue et attendre, dans le froid et l’humiditĂ©.

Interlude
Las de penser Ă  cette attente, ils dĂ©cident de rebrousser chemin et allĂ©ger leurs kits pour poser seulement quelques cordes en double. Durant le retour vers le QG, les mines sont moins resplendissantes qu’à l’aller, la tension est palpable, alourdie par une musique d’ambiance un peu trop forte.
Le soleil a fini de rĂ©chauffer l’atmosphĂšre, mais son Ă©clat est plus violent et brĂ»le les yeux de Firefly et Le Chapelier Fou pendant qu’ils modifient les kits et prennent tout de mĂȘme une petite collation avec Catwoman. Pendant ce temps, Poison Ivy et Deadshot se promĂšnent dans les prĂ©s oĂč de nombreux trous existent. Il s’agit d’une grande zone oĂč les pertes se multiplient Ă  l’infini, symbole de l’ancienne existence d’une riviĂšre permanente. Des traces d’apport de branchages sont visibles dans le fond des cuvettes, preuve que les violentes pluies locales peuvent refaire vivre cette ancienne riviĂšre dont le lit est Ă  sec.

La chevauchée fantastique
L’heure tourne, la tension monte, la mission est de plus en plus en danger, car il est prĂ©vu de passer pas mal de temps sous terre, et les personnages craignent les embouteillages dans les galeries du gouffre, ce qui aurait surtout comme consĂ©quence une arrivĂ©e tardive au gĂźte, donc potentiellement une consommation rĂ©duite de raclette, car les autres hĂ©ros que l’on a pu apercevoir quelque temps avant sont du genre Ă  tout manger avant le retour de nos hĂ©ros Ă  nous.
Le stress est intense et est bien retranscrit dans le jeu des acteurs. Le rĂ©alisateur s'attarde un peu trop dans la mise en action du petit groupe, mais, enfin, la dĂ©cision est prise d’aller de l’avant. Nos hĂ©ros s’élancent Ă  nouveau dans la Batvoiture en direction de l’orifice exhalant cet air frais et humide qui les attire tant. Les tenues de combat sont rapidement enfilĂ©es, les Ă©clairages vĂ©rifiĂ©s et les 6 compagnons s’engagent irrĂ©vocablement dans la forĂȘt, en direction de cet AbĂźme tant convoitĂ©. Le cinĂ©phile lambda aura tout de mĂȘme du mal Ă  suivre les conversations des personnages, tant le langage utilisĂ© est technique, et sonne presque faux Ă  coup de poignĂ©e, croll, descendeur, dev, frac ou pantin. Dommage que l'imagination des dialoguistes n'ait pas pu rendre plus comprĂ©hensible ce jargon sans doute original mais peu commun, un petit sous-titrage aurait Ă©tĂ© le bienvenu.

Double qui peut
Quel joie exprimĂ©e d’enfin se lancer dans les enchaĂźnements de puits qui mĂšnent en bas, tout en bas...
Intervient la premiĂšre tragĂ©die !!! Les membres de la secte du CAF sont encore là ! Ils ont peu progressĂ© dans les verticales et bouchent le passage vers le Graal du palĂ©o-collecteur fossile du plateau de Lente ! D’ñpres nĂ©gociations et un combat au corps Ă  corps permettent Ă  Firefly, puis Le Chapelier Fou de passer devant, moyennant l’installation de cordes en double. DĂ©laissant les cordes de 10 mm, nos aventuriers s’élancent dans le vide sur des cordes de 8 mm fixĂ©es par des cordelettes dyneemas Ă  de petites protubĂ©rances rocheuses, au grand dam des autres grotteux. Il est impressionnant de les voir descendre sur l'Ă©quivalent de lacet de chaussures, mĂȘme si je doute de la vĂ©racitĂ© de telles pratiques. Il faudrait demander l'avis de spĂ©lĂ©ologues confirmĂ©s...
Une phase de combat un peu longue se dĂ©roule sur une courte vire surplombant le vide final. Usant de leurs longes les reliant Ă  la main courante, le pied, certes sĂ»r mais parfois hĂ©sitant, dĂ©crivant de lestes mouvements sur la paroi calcaire humide et lisse, c’est par Ă -coups que les mĂštres sont gagnĂ©s vers le fond, croisant leurs courtes longes avec les membres du CAF. La chorĂ©graphie est digne des meilleurs films de kungfu, bien que le rĂ©alisateur soit restĂ© plus sobre dans les mouvements : pas de course au plafond avec moulte vrilles et saut pĂ©rilleux ou course sur les fils tendus.
Hourra !! L’équipe adverse rend les armes et doit se reposer sur l’installation des cordes des aventuriers pour poursuivre en sĂ©curitĂ© la descente. Cet armistice permet « d’installer une dev osĂ©e en double, shuntant un puits et une main courante, un frac plusieurs dizaines de mĂštres plus bas et rejoindre la tĂȘte de l’exploration » (je cite dixit une partie du dialogue du film). Un dernier pendule, et Firefly prend enfin pied dans la partie horizontale du rĂ©seau, bientĂŽt suivi par tout le reste de la troupe.

Les soldats
Fini les grands puits et les perspectives verticales dont le rendu n'est pas facilitĂ© par le format 16/9 d'un film, et place Ă  des galeries Ă  taille plus humaine et horizontale. Au dĂ©part, le petit gabarit de Poison Ivy lui permet d’aller plus vite que les autres et elle s'en donne Ă  cƓur joie. AprĂšs un bref passage dans une trĂ©mie, nos hĂ©ros s’extasient dans la salle blanche, remplie de concrĂ©tions « classiques » encore immaculĂ©es, protĂ©gĂ©es par un balisage rubalise. La progression continue dans les galeries, qui ressemblent de plus en plus Ă  des laminoirs bas. Nos hĂ©ros rattrapent ainsi deux Ă©vadĂ©s de la secte du CAF qui Ă©taient partis plus tĂŽt Ă  la recherche des soldats, haut lieu de la cavitĂ©. Malheureusement, ces derniers dĂ©cident de rentrer dans les rangs et faire demi-tour Ă  deux encablures de leur cible. Ce ne sera pas le cas de nos hĂ©ros !! Mus par une inspiration divine, ils enchaĂźnent les obstacles sans coup fĂ©rir et arrivent enfin devant cette petite armĂ©e souterraine !! Quelle petite merveille, qu’un shunt heureux a permis de conserver en l’état. Autrement, on imagine que tout ce petit monde au garde-Ă -vous aurait dĂ©jĂ  fini en poussiĂšre sous les passages, certes attentionnĂ©s, mais rĂ©pĂ©tĂ©s de spĂ©lĂ©o du monde entier. Un grand bravo au chef dĂ©co pour le rendu des galeries, quelle imagination !

La dissolution de la communauté
La progression se poursuit encore et toujours. La galerie s'agrandit, mais la progression reste lente tellement les parois sont tortueuses. C'est le signe d'un creusement en régime noyé dans cette couche de calcaire dolomitique. Fut un temps, un temps que les moins de 20 (et quelques milliers) ans ne peuvent pas connaßtre, le boyau emprunté était rempli par une riviÚre souterraine qui suivait tranquillement son chemin vers une résurgence, dissolvant au passage millimÚtre par millimÚtre les parois de la grotte, créant ces structures aériennes, bien que terriblement solides pour nos aventuriers lorsqu'ils butent dedans.
Arrive l'escalade des choux fleurs, que tous passent vaillamment, prenant un grand soin dans leurs gestes d'épargner les nombreuses concrétions qui ont donné ce nom à ce passage. Et les galeries continuent encore de plus belle. Le cinéphile averti aura remarqué que nos aventuriers n'ont pas gravi entiÚrement ce passage, sortant au 2/3 de l'escalade. Quels mystÚres évitent-ils ainsi ?? Entrevoient-ils des piÚges indicibles dans la poursuite de cette escalade ?
Les murs, jusqu'à présent presque banals (nonobstant leur tortuosité) se couvrent désormais de fines concrétions d'aragonite, de gypse et autres structures cristallines dont il faut écarter les mains sous peine de tout faire tomber au sol. Décidément, les décorateurs se sont vraiment donné du mal pour créer tous ces détails, allant jusqu'à placer de-ci, de-là des petits rhinolophes, délicatement pendus.
C'est là que le deuxiÚme incident arrive. Les yeux rivés sur ces splendeurs souterraines, Poison Ivy et Deadshot progressent devant et ne prennent pas l'embranchement dit « des manchots » qui mÚne au grand collecteur fossile. Rappelés par leurs compagnons qui se sont engagés dans ce court passage, nos deux héros font demi-tour, mais loupent le passage en question, et foncent vers la sortie, maintenant persuadés que leurs acolytes sont devant car ils ne les voient ni les entendent.
Le film prend une connotation sombre oĂč l'on voit Catwoman, Le Chapelier Fou et Firefly rechercher activement, en vain, leurs camarades, criant, sifflant et jurant de ne pas avoir de rĂ©ponse.
Le cƓur brisĂ© et guidĂ©s par la raison, ils dĂ©cident de faire demi-tour et regagner la base des puits, oĂč il leur semble que leurs compagnons auraient pu (du) se rendre.

Retrouvailles heureuses
C'est une folle chevauchĂ©e qui voit nos 3 personnages parcourir Ă  grands pas le trajet retour, l'Ɠil aux aguets et traquant toute trace de passage antĂ©rieur indiquant que les 2 disparus sont effectivement passĂ©s devant. Les minutes sont longues et les visages se crispent quand, soudain, arrive la rĂ©unification, juste Ă  la base des puits remontants. Ouf, tout le monde est bien lĂ , et nul besoin de retourner dans le dĂ©dale des galeries pour rechercher les maintenant ex-disparus. Le soulagement est grand dans cette communautĂ© et tous soufflent un peu avant d'enchaĂźner la remontĂ©e des grands puits, guidĂ©s par Poison Ivy qui est d'ores et dĂ©jĂ  engagĂ©e dans le passage du pendule.

Nuit et brouillard
L'Ă©quipement en double dans le grand puits permet Ă  l'action de rester dynamique. Bien qu'un soupçon de stress apparaisse lorsqu'une corde vient se coincer sous un becquet, entravant toute remontĂ©e. Heureusement, nos hĂ©ros ne sont pas avares de compĂ©tences, et l'incident est bien vite relĂ©guĂ© Ă  l'Ă©tat de vague souvenir. Tout se passe donc bien jusqu'au dernier puits. Les cailloux volent au bas, manquant de peu Catwoman tandis que Le Chapelier Fou essaye de passer dans une zone Ă©troite avec un kit sur le dos... Ouf, les Ă©motions sont terminĂ©es, et les 6 compĂšres regagnent la Batvoiture le sourire aux lĂšvres, guidĂ© par une lune pleine qui se cache de temps Ă  autre dans les branchages des sapins de la forĂȘt, donnant un aspect fantasmagorique Ă  cette scĂšne. Certains pourraient mĂȘme entre apercevoir l'ombre d'une chauve-souris sur cette lune...

L’attente interminable
Personne au gite ! L'accablement est grand au retour au QG, nos héros étant persuadés de sortir en dernier et d'arriver en pleine ripaille de fromage à raclette, de charcuterie et de pommes de terre. Sans que cela ne se voit sur leurs visages, au début en tout cas, l'inquiétude existe et l'accablement redouble quand ils se rendent compte qu'ils n'ont pas les clefs des chambres, donc des douches auxquelles ils aspirent tant. Pour se rasséréner, les voilà qui sortent quelques objets oblongs, en verre vert et contenant un breuvage pétillant qui leur fait claquer la langue.

Épilogue
Peu Ă  peu, le groupuscule fini par ĂȘtre au complet et emplir entiĂšrement la salle qui fait office de cuisine. Les ustensiles servant Ă  la raclette ayant Ă©tĂ© installĂ©s par nos 6 aventuriers, et les douches ayant Ă©tĂ© rapidement prises pour ne pas manquer le dĂ©but du banquet, tout le monde s'attable et les discussions vont bon train sur le vĂ©cu et les Ă©motions de la journĂ©e. Sans faire le parallĂšle un peu facile avec les banquets savamment dessinĂ©s Ă  la derniĂšre page d'une cĂ©lĂšbre bande dessinĂ©e d'Uderzo et Goscini, la ripaille n'est pas loin, mais rassurez-vous, point de barde pour vous Ă©moustiller les oreilles.
Firefly sort tout de mĂȘme un Ă©lixir de 35 ans d'Ăąge qui est partagĂ© avec les survivants au repas, tandis que Catwoman note avec intĂ©rĂȘt les rĂ©fĂ©rences de certains morceaux plus ou moins musicaux qui sont jouĂ©s...
La soirĂ©e semble bien partie, le film s'arrĂȘte sur les visages joyeux de cette bande de copains, tout est bien.

PS : restez dans la salle durant le traditionnel gĂ©nĂ©rique de fin, les rĂ©alisateurs vous ont concoctĂ© quelques surprises sous forme de flash back durant la soirĂ©e, qui semble avoir durĂ© bien tard dans la nuit et s'ĂȘtre enrichie d'une ambiance potache ;)

Sylvain

Participants

Sylvain C. , Sylvie-Aline D. , Vincent K. , Ana L. , Aurélien S.

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