Le paradis du gypse (se mérite)

Date
03 décembre 2011

Durée
8h

Type de sortie
Classique
Département
Doubs (25)

Massif
Jura

Commune
Cademène

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Tu connais les 4 acolytes qui courent la montagne enneigée pour trouver un trou qu’ils ne trouvèrent jamais ? Et bien on prend les mêmes et on recommence !

Changement de décors, la neige n’est pas là, la montagne est moindre, point de crampons ni de piolet. Cette fois, notre équipe se mouille.

En préambule : attention, chaussons obligatoires pour épargner le parquet ciré du gite que Delphine a fini par trouver. Le lieu est cossu et agréable, bien (trop) chauffé, même si le proprio a oublié d’ouvrir le robinet d’eau chaude (chose qui sera corrigée le lendemain, plaisante attention du propriétaire pour faciliter le passage sous la douche).

Le lendemain, Manu arrive presque pas en retard, nous prenons le temps de prendre le café. Chacun s’affaire ensuite à faire l’inventaire de son matos, dont la nécessaire combi néoprène. Le tout est chargé dans la voiture et c’est parti. Au programme, 10 minutes de transport, et nous voilà garés sur une place à bois dans un virage en épingle à cheveux un peu en-dessous du village de Cademène.

Compte tenu de la configuration de la grotte, nous nous équipons tout de suite avec nos néoprènes. C’est baroque tout de même, comme ce genre de vêtement a tendance à rétrécir systématiquement après usage. Il ne fait pas très froid, pas chaud non plus, mais, étrangement, la goutte de sueur apparait sur certains fronts, et une aide est demandée ici ou là pour faciliter la fermeture d’un haut de néop récalcitrant. D’une décision commune, personne ne prend de harnais, longe ou autre quincaille. Quelle sensation étrange de laisser tous ces ustensiles derrière soi pour partir faire de la spéléo. Je crois que ça ne m’était encore jamais arrivé.

A la place, chacun se charge d’un kit sur l’épaule contenant, qui le bidon de bouffe, qui un petit morceau de corde (qui aura son utilité plus tard), qui une dudule et sa bite à carbure associée (un seul récalcitrant au tout électrique est à compter dans le groupe), qui quelques petites bouteilles d’eau, qui un peu de matos photo (un reflex pour Philippe, un petit appareil étanche pour Sylvain, qui se révélera en panne de batterie dès le début de la marche... note => penser à faire charger la batterie sur une prise alimentée, c’est mieux). Un point commun à tous : la sous-combi est compactée dans un bidon étanche pour pouvoir mettre des affaires sèches au débouché des voûtes mouillantes.

L’approche est des plus simples (et change de chercher son chemin dans les étendues de neige fraiche et immaculée). Il faut suivre les points de peinture rouge qui pullulent sur tous les supports possibles, presque tous les troncs d’arbre le long du chemin sont marqués, et où il n’y a pas de point rouge, deux marches en bois (hautement glissantes au demeurant) permettent d’entrer et de sortir du champ à vache. Après ce champ, il faut descendre en direction de la Loue, plusieurs dizaines de mètres en contrebas, le long d’une sente bordée d’arbres à point rouge, sente déjà glissante à la descente et qui prédit une remontée digne d’Hollyday on Ice.

L’entrée de la cavité arrive vite (la marche d’approche ne doit pas dépasser les 10 minutes), au niveau d’un petit replat. Et elle met tout de suite dans l’ambiance : un petit boyau part s’enfoncer dans la montagne, avec une circulation d’eau coulant tranquillement sur une strate de calcaire. Nous sommes, comme dit plus haut, tous équipés en néop, et un peu de fraicheur fera du bien à tout le monde, la tenue néoprène, additionnée d’une petite marche en forêt, s’étant transformée en succédané de bain de vapeur amaigrissant.

Philippe se lance en premier, suivi de Manu et Sylvain, Delphine fermant la marche. C’est une progression classique à quatre pattes qui débute ce voyage sous terre. Point besoin de genouillère, les 5 mm de néoprène que chacun a aux genoux amortit bien, et, de toute façon, le sol est plat, sans aspérités notables.

Arrive, bien vite, la première difficulté : la voûte mouillante n°1. La néoprène fait son devoir, car une vasque la précède et nous pouvons tester l’étanchéité dudit vêtement. Et bien ce n’est pas étanche pour un sou et de quelques gouttes à quelques filets d’eau s’infiltrent pour nous passer l’info : l’eau est froide !

La galerie se poursuit, avec un espace en V inversé au dessus de l’eau qui est trompeur : il ne sera pas possible de passer la voûte sans mettre la tête dans l’eau, le plafond rejoignant presque (c’est le presque qui est important) la surface de l’eau un peu plus loin. Séquence d’enfilage de la capuche néop dont nous sommes tous heureusement dotés, ce qui a pour effet de pouvoir mettre la tête dans l’eau sans trop craindre le refroidissement, mais aussi d’étouffer tous les sons... il faudra élever la voix pour se faire comprendre. Une seule méthode pour s’engager dans la voûte mouillante s’avère efficace : sur le dos la tête la première. Ce n’est pas chose facile de se lancer sans voir où l’on va, engoncé dans un vêtement néoprène qui entrave les mouvements, avec de moins en moins d’espace entre l’eau et le plafond...

Heureusement, la néop a l’avantage de nous faire flotter, et il y a assez de fond pour ne pas frotter les fesses au sol. Le passage de la voûte se transforme en un petit moment d’apesanteur, flottant dans l’eau froide (qui se rappelle à nous de temps à autre sous la forme d’un trait de fraicheur sur la peau) et progressant par petits coups de traction sur la roche, sans faire d’effort. Il faut quand même y aller doucement, les mouvements vifs ont tendance à provoquer de belles vaguelettes qui feront le délice des autres en leur mouillant le visage et leur faisant pénétrer de l’eau dans le nez.

Finalement, ces 20 longs mètres se passent plutôt bien, et se finissent abruptement sur une petite cascatelle. Ça donne un peu l’impression d’arriver dans un mur, sensation similaire à ce qu’a dû connaître tout pratiquant de la nage sur le dos dans une piscine, arrivant au bout de ses quelques brassées en pensant que le bord du bassin est encore un peu plus loin... Bing.

Il faut s’extraire de la vasque pour refaire à nouveau une séance de quatre pattes. Ça ressemble à une redite de l’entrée, et en effet, nous tombons à nouveau sur une pièce d’eau qui précède la voute mouillante n°2. Par contre, point de salut pour ceux qui n’ont pas le sens de l’observation, et la topo en tête, rien n’indique vraiment par où il faut continuer. Le quidam arrivant ici aurait conclu à un cul de sac et s’en serait demi-tourné. Heureusement, en leurs temps, les explorateurs se sont lancés sous la roche pour trouver la suite, et quelle suite !

Enfin, avant d’en arriver à la suite, il faut passer cette deuxième voûte mouillante qui est d’une autre configuration que la première. Les anciennes descriptions disent toutes de suivre la peinture au plafond, sauf que, à part quelques traces indiquant là où il faut se mettre au bouillon, ce n’est pas la peine de chercher la moindre trace de peinture, il n’y en a plus. Ensuite, point de répit pour les braves, car même sans eau, ce passage serait chiant, ça frotte autant en haut qu’en bas, et il faut mener le kit au bon endroit pour qu’il ne se coince pas. Petite cerise sur le gâteau, il existe un diverticule sur la droite, qui bien que communiquant avec la suite ne permet pas au spéléo de passer. Celui qui s’y engage est bon pour faire demi-tour comme il peut.

C’est à nouveau la tête la première, sur le dos, qu’il faut s’engager dans ce laminoir semi-noyé. A nouveau, la capuche néoprène est la bienvenue, mais est aussi d’un grand inconfort pour tourner la tête tant bien que mal pour tenter d’apercevoir la suite. Cette fois, c’est Sylvain qui se lance en premier, suivi de Delphine, Manu puis Philippe. L’espace entre la roche et l’eau est encore moindre que dans la première voûte mouillante et il faut viser la fissure au plafond au début pour respirer. Fissure qui finit par disparaître ! Le plafond alors est légèrement concave et il faut viser la partie la plus haute au petit bonheur la chance, là où il y a le plus de place pour respirer, pour continuer la progression. Ne pas se laisser berner par les coups d’œil vers l’amont : la suite n’est visible que quand on y est. C’est ambiance comme progression, et il faut vraiment que ceux qui s’y aventurent n’aient aucune peur avec l’élément aquatique conjugué aux zones étroites car toute panique en cet endroit ne serait pas sans conséquences... Le passage est long d’une trentaine de mètres, même si ce n’est pas aussi étroit tout le temps, et le plafond finit tout de même par se relever un peu et donner de l’air au spéléo.

Spéléo qui n’est pas au bout de ses peines ! Il y a plus de hauteur sous plafond (une cinquantaine de cm), mais ce n’est pas facile de progresser. D’autant que de multiples marmites déchiquetées viennent grandement compliquer la chose. L’équation néop + kit + plafond bas + marmites donne comme résultat = fait chaud sous la combi. Ce passage, d’au moins 50 mètres, est joli, mais très désagréable à passer, et il fait bon de se relever ensuite, dans de la grande galerie qui sonne la fin des zones étroites. Un peu plus loin, une grève au sec servira de vestiaire, et de cantine, une fois sa sous combi sèche enfilée (seul Sylvain aura pu mettre également sa combi dans son bidon étanche).

Nous avançons maintenant rapidement, dans une petite rivière à faible débit coulant au fond d’une galerie de 3 par 4 au minimum. Les découvreurs l'ont appelé galerie du Turbigot, animal mythique qui tirait les enfants désobéissant dans les gouffres (certains disent également que la femelle, la Turbigotte, vivait dans les églises, et ne se nourrissait que de grenouilles de bénitier). Le fond s’assèche, mais deux vasques barrent le passage et nous nous contorsionnons un peu pour ne pas trop nous mouiller. Dans cette partie, la rivière a érodé d’anciens gours dont il ne reste plus que quelques traces, dont un magnifique pont rocheux, perché à 3 mètres de hauteur ! C’est un bon indicateur géographique, car la galerie change à nouveau de figure, avec un gros éboulis à remonter presque jusqu’au plafond pour passer de l’autre côté. Nous admirons au passage les énormes plaques de calcaire qui sont tombées et la forme de la galerie très anguleuse, presque carrée à cet endroit. Cet éboulis a joué le rôle de barrage naturel et une quantité de sédiments sont accumulés en amont, surcreusés par des écoulements ultérieurs.

Nous tombons sur notre premier vestige : une mâchoire d’ours des cavernes ! D’une belle taille, et protégée par un balisage, elle semble indiquer que cette espèce maintenant disparue a habité dans cette cavité. Nous sommes quand même à 700 mètres de l’entrée. Si vraiment des ours ont vécu ici, ils ne sont certainement pas passés par les deux voûtes mouillantes, c’est donc qu’une autre entrée praticable a dû exister un moment. Manu, ressortant son savoir qu’il a pu glaner au fil du temps et des stages, se met à la recherche de polis d’ours pour valider que ce n’est pas qu’un ossement emporté là par une rivière... Et en effet, les polis sont là, un peu plus loin.

Quelle émotion de voir ces traces indirectes de la présence des ours. Ils se dirigeaient dans le noir absolu avec l’aide des odeurs, et en longeant les parois. Leur passage répété au cours des ans/siècles a fini par polir le calcaire à une certaine hauteur. D’ailleurs, les zones polies sont parfois trop hautes pour la taille de ces animaux, preuve que le sol n’est pas aussi préhistorique que ça et a été remanié par l’érosion entre-temps, la même certainement qui a surcreusé les dépôts que l'on croise constamment en amont de cette zone. Encouragés par la présence de ces polis, nous nous lançons à la recherche de griffades d’ours en remontant la galerie. Nous en trouvons de belles un peu plus loin, à proximité de l’entonnoir glaiseux (dixit la topo) qui mène à la galerie de la boue. Les premières sont discrètes, peu abondantes, mais caractéristiques. Puis, dans un renfoncement, une griffade de plusieurs dizaines de centimètres se révèle sous nos yeux ébahis. Un ours a-t-il essayé d’escalader ici et a glissé ?

La suite est à chercher en rive droite, sous la forme d'une large diaclase qui se poursuit par un petit système labyrinthique. Une nouvelle épreuve nous attend à cet endroit. Pour monter dans la galerie des Deux Avenues, il faut réaliser une escalade de 10 mètres en libre (je rappelle que nous avions laissé notre quincaille dans la voiture), une corde est tout de même là pour donner le coup de main si nécessaire. Nous prenons pied dans cette galerie qui n'a rien à voir avec le réseau précédent. C'est un ancien collecteur fossile, de grandes dimensions et faisant un angle de 90° avec le reste du réseau. Cette galerie s'est formée grâce à un accident tectonique, ce qui explique ses dimensions, et surtout sa rectitude : une ligne droite de plusieurs centaines de mètres !

Nous commençons par remonter la galerie des Ormes, deuxième séquence émotion, mais d'une autre nature que le passage des voûtes mouillantes.

La progression est facile, quelques blocs tombés du plafond, des galets, des marmites comblées... Deux rubalises délimitent un cheminement, impossible de se perdre. Et voilà qu'apparaissent les premières concrétions de gypse. Tout d'abord quelques petites crosses, quelques encroûtements, de la neige dans les creux, issue de la chute de petits cristaux qui ont poussé sur les parois. Et soudain, noël est là ! Du gypse sous forme de flocon, de boules de coton hydrophile. Ça donne l'impression que quelqu'un est passé avant en vidant une bombe de fausse neige comme celle utilisée sur les faux sapins de noël. Mais tous ces fils enchevêtrés de gypse restent mobiles, chaque souffle d'air fait bouger ces ensembles, les fait ondoyer.

La galerie s'agrandit encore (si c'était possible) et prend des dimensions considérables, plus de 10 mètres de large pour une vingtaine de haut, avec une section très rectangulaire. Le sol est composé du lit asséché de l'ancien cours d'eau qui a balayé ce réseau, avec de nombreux galets où poussent aussi de petites concrétions de gypse. Les seuls éléments indemnes de concrétions sont quelques ossements dispersés de ci, de là, sur les galets, dont un énorme bois de cervidé encore assez bien conservé.

Manu vérifie à sa méthode, que les os sont en effet de « vieux » os. Sa méthode est d'une grande simplicité : il suffit de mettre sa langue dessus. Si l'os est « frais », la langue n'adhère pas. S'il est déjà d'un âge certain, la langue adhère. En effet, il n'y a alors plus aucune trace de matière organique dans l'os, et la structure de l'os en devient hydrophile, d'où le fait que la langue adhère. Mais cela ne marche pas avec les fossiles, car ceux-ci sont totalement remplis de minéraux. Bref, ces ossements proviennent de la capture d'écoulements de surface du temps des glaciations quaternaires (celle du Riss notamment, pour les amateurs des temps quaternaires, qui a eu lieu il y a 200 000 ans, d'autres traces de glaciation seront vues plus tard). Le secteur était alors une grande steppe herbeuse et le massif du Jura couvert par un Inlandsis de quelque importance, associé à celui des Alpes, on peut imaginer les troupeaux de cervidés batifolant dans ces espaces, mais pas d'homme préhistorique à ce moment encore (ils seront là lors de la glaciation suivante, celle du Würm). Tous les os ne sont pas aussi bien conservés, et certains ne sont plus que de petits tas de miettes, aucune chance pour identifier l'animal source.

C'est déjà la fin de la galerie, qui se termine sur un pincement. Une diaclase peut être remontée sur la droite sur quelques dizaines de mètres abrupts et glissants. Le report topo place la petite salle du haut tout près de la surface...

Demi-tour, nous en profitons pour faire quelques essais photographiques avant de nous engager sur l'avenue du Châtelet, partie symétrique à l'avenue des Ormes par rapport au puits d'accès. Nous continuons de suivre le balisage en place qui nous fait prendre une vire à gauche, surplombant le puits d'accès.

Les concrétions reprennent, mais sous une autre forme encore. Le gypse n'est pas avare de formes, et ce sont des pendeloques de gypse massif qui tombent du plafond. La couleur est un peu jaune, indication de présence d'impureté ? Manu, immanquablement, met sa langue au bout d'une des stalactites où pend une goutte d'eau... et au vu de la grimace et des crachats effectués ensuite, ce n'était pas une très bonne idée !

Au contraire de l'autre côté, la galerie est plus chaotique, et plus grande encore, avec plusieurs éboulis qu'il faut franchir, et des soutirages, même si, de manière continue, le concrétionnement de gypse continue d'être omniprésent. Un peu avant la fin de la galerie, nous tombons sur le dernier obstacle : l'impression d'arriver dans un cul de sac. Il faut faire une petite escalade de 4 mètres un peu engagée pour continuer. C'est Sylvain qui s'y colle en utilisant sa taille pour progresser en oppo. C'est là que le petit bout de corde trimballé a son utilité comme corde d'assurance pour les suivants. Manu ne l'utilise qu'avec parcimonie, mais Delphine, qui s'y pend franchement, a une petite frayeur car la corde ripe un peu de l'assurance de Sylvain... c'est avec un peu moins de confiance qu'elle finit l'ascension.

Inutile de dire qu'il y a toujours et encore du gypse partout sur les parois. Au passage, un squelette de renard peut être observé, signe qu'une communication récente avec la surface a existé, suffisante en tout cas pour laisser passer ce renard (personne n'apposera sa langue sur les os cette fois, pas de datation précise à donner donc).

Les concrétions de gypse se dotent ici de grains de poussière beige. Cette poussière vient des monceaux de dépôts varvés qui apparaissent ici. Les varves sont de fines particules issues du travail de rabot des glaciers sur les roches, et qui se déposent dans des zones d'eau à écoulement lent. Leur présence atteste à nouveau du fonctionnement de la cavité lors des dernières phases de glaciation. De petites concrétions de gypse sont visibles sur ces dépôts de varve.

C'est après cette zone, que nous parcourons grâce à un surcreusement, que commence l'apothéose !

Presque plus de crosses, mais tout d'abord de fines aiguilles de gypse sortent du sol, poussent sur les cailloux, entre les cailloux, partout, puis, au fond de la galerie, des milliers de filaments de gypse tombent du plafond, se reflétant dans les faisceaux de nos éclairages. Les plus grands dépassent le mètre, et ondulent avec le moindre mouvement d'air. L'ambiance est féérique ! C'est un peu plus un casse-tête pour nous, pauvres photographes amateurs, pour rendre sur la pellicule numérique ce que nous voyons. La galerie se finit ici, et le balisage protège la toute fin qui est abondamment concrétionnée.

Il est l'heure de rentrer et nous faisons demi-tour. Des plaquages de guano sont visibles à cet endroit, mais pas de trace de chauve-souris. Elles ont du abandonner ce lieu il y a longtemps maintenant, sinon leurs virevoltements auraient à coup sûr cassé les filaments de gypse, leur écho-localisation n'aurait certainement pas pu appréhender ces cristaux d'à peine 1 mm de diamètre, ou du moins les troubler fortement.

Le retour se passe sans entrave, interrompu par quelques séances photo le long du chemin. Le plus dur a été de remettre les combinaisons néoprène, encore gorgées d'eau, et à température de la cavité, qui ne doit pas dépasser les 12°C !

Même en sachant à quoi nous en tenir pour repasser les deux voûtes mouillantes, cela reste toute une aventure !

Dehors, il pleut. La montée du sentier est sportive, et en effet glissante comme redouté à l'aller, encore plus en raison de la combinaison entre la pluie, la nuit, les feuilles mouillées et l'engoncement dans la combinaison néoprène.



Le lecteur attentif aura noté qu'il n'a pas encore été question de bière dans ce compte-rendu. L'honneur spéléologique est sauf, car Manu nous avait ramené quelques élixirs de sa production, sitôt ouverts, sitôt bus avec délectation !

Sylvain

Participants

Emmanuel C. , Sylvain C. , Philippe K. , Delphine M.

Commentaires

Commentaire posté par jean le 20/12/2011
La méthode ne me semble pas très dangereuse pour son auteur, en revanche je ne me prononce pas sur la dangerosité de Manu lui-même.

Commentaire posté par Kristell le 19/12/2011
Les photos sont magnifiques !
Le passage des voutes mouillantes, notamment la 2ème ont l'air assez ardu :s

Concernant celui qui lèche tout, ce n'est pas dangereux ?

Commentaire posté par    le 09/12/2011
Héhé, après avoir méprisé les leds (et a fortiori les leds puissantes) pendant des années, tout Abîmes s'est équipé en Scurion! :D
Ah non, il reste un récalcitrant! Mais la photo n'en est que plus belle!

Merci pour ce compte-rendu très agréable à lire et pour nous faire partager cette sortie originale. Bravo aussi à Philippe pour ses photos toujours aussi belles et maîtrisées!