Ă€ l'assaut de la Basilique

Date
21 avril 2012

Durée
2j

Type de sortie
Expédition à l'étranger
Département
Etranger (E)

Massif


Commune
Bruxelles

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Bruxelles... plus connu pour son Atomium et le petit Manneken-Pis que pour sa Basilique du Sacré-Cœur (plus communément appelée de Koekelberg, nom de la commune où elle est construite), ouvrage néo-gothico-art-déco à la structure en béton armé, mais habillé de briques à l’extérieur, et officiellement fini d’être construit dans les années 70, bien que ce soit un des plus grands ouvrages religieux du monde.

Bref, Bruxelles est notre cible de ce weekend.

C’est parti pour le show Abimes. 12 pirates, chacun habillé de son uniforme (sweet à capuche noir agrémenté d’un glyphe piratesque dans le dos) s’élancent sur la route, direction : le nord. Autant dire que personne n’est habitué à partir dans ce sens pour un week-end spéléo, nos lieux de villégiature habituels étant tous situés au sud de Paris.

Pas de problème à la douane (il n’y en a plus). C’est sans encombre que l’on arrive à destination. Petit tour des lieux avant de prendre possession de l’espace, c'est-à-dire de s’assoir dans la salle qui héberge le bar spéléo. Première bière (Jupiler) pour se dépoussiérer la gorge. La première bière en appelant d’autres (Duvel, Hoogarden ou encore Chimay), l’ambiance est bonne, et on squatte allègrement la zone, hormis un bref détour par la salle souterraine où l’on va dormir cette nuit. Enfin, dormir est un bien grand mot... la salle étant située dans la zone de départ du rallye qui commence le lendemain matin à 8h, il faudra se lever et tout ranger beaucoup trop tôt le samedi matin pour que la nuit soit reposante. Certains, perfidement attirés dans un traquenard où le barman leur offre quelques bières, auront tout juste assez de sommeil pour pouvoir mettre un "s" à heures de sommeil.

6h30, notre barman se charge de réveiller ses clients de la veille avec une petite bière. C’est donc la bouche encore un peu pâteuse, l’œil vitreux, tout juste entrouvert et le gobelet de café salvateur dans la main, qu’Abimes prend son petit dej en attendant de pouvoir se lancer sur corde. Le parcours a tout juste été fini d’installer au petit matin et la salle est maintenant bien remplie de spéléo de tous bords et pays, occupés à regarder vers le plafond les premiers d’entre eux en train de souffrir dans les parapluies et échanger sur telle ou telle technique à utiliser pour passer plus facilement.

On a connu mieux comme réveil musculaire (et comme réveil tout court). Abimes se lance enfin vers les 9h sur le circuit C. Pour être immédiatement stoppé... un gentil spéléo parti juste devant est en train de sécher dans le premier parapluie. Diagnostic : clef sur descendeur entremêlée avec la pédale et repassant apparemment plusieurs fois dans le frein ! La grosse galère et les grosses gouttes de sueur au front. Yannick prête sa pédale et finit par aider notre collègue à s’en sortir. Le temps de lui faire faire demi-tour, et c’est reparti. Le temps de galère a permis de dégager un peu la voie devant nous, mais les gentils organisateurs, pour « fluidifier » le parcours, en ont profité pour faire passer d’autres spéléo par le fond de la salle, shuntant toute la partie « test », autant de personnes devant nous en plus que prévu.

Cela ne nous gène pas encore, car il faut passer les différents obstacles qui ont été équipés dans cette salle souterraine de la Basilique, salle constellée de spits, broches et autres amarrages, et lieu d’entraînement bimensuel du club qui a la chance d’avoir ce local (et tous les vides techniques) à sa disposition pour s’entrainer. Le parcours test se compose (pour notre part) d’une montée sur corde au plafond, enchainée de deux beaux parapluies belges, puis une tyrolienne horizontale permet d’atteindre une boite aux lettres au plafond, avant de refaire un parapluie, un rappel guidé et enfin atteindre la fin de la salle (et la suite du parcours). Satisfaction : Abimes ne s’en sort pas trop mal, même dans l’état plus ou moins vaseux de certains.

Derrière la salle, un puits de 30 mètres à remonter, avec plusieurs cordes (et donc embouteillage), permet d’atteindre la mi-hauteur d’une des deux tours. De là, part un beau rappel guidé vers l’extérieur et la suite du parcours C. Après avoir attendu plus d’une heure que la corde soit libre, 50% de l’effectif décide, taraudé par la faim et la soif, qu’il est temps d’aller se sustenter et prend un des échappatoires. Il est en effet midi passé, et la vitesse de progression assez lente conjuguée à l’absence d’échappatoire sur le reste du parcours fait craindre de rester encore très (trop) longtemps pendu dans son harnais, sans boire et sans manger.

Nous sommes six à nous élancer sur le beau rappel guidé qui atterrit sur le devant de l’esplanade qui fait face à la Basilique, dans le noble but de trouver un coin où manger. Attirés par la musique et l’odeur de barbecue, nous nous installons sous un chapiteau non loin d’un groupe de musique, devant lequel deux petites mamies habillées pareil, avec les mêmes lunettes et la même coupe de cheveux teints en rouge sont en train de danser le madison. Vision on ne peut moins décalée ! Elles se jettent d’ailleurs au cou de la patrouille de police qui passe, avant que cette même patrouille ne vienne au bar pour commander une (puis quelques autres aussi) bière, certainement bien méritée. C’est assez surprenant de voir des flics en uniforme en train de se tiser une petite mousse dans un lieu public...

Nous avons une belle pensée pour le reste du groupe qui, à cette heure, doit être dehors en train de finir le parcours, quand un bel orage éclate, avec sa dose de pluie, mais surtout de grêle ! Comment dire... nous nous sentons tout particulièrement justifiés et confortés dans notre décision de faire un break et d’avoir pris cet échappatoire.

Le retour à la Basilique se fait rapidement (la fête se déroulant à une rue de l’esplanade) et, bien qu’ayant scruté tous les spéléos pendus sur les différents parcours, pas de traces de nos acolytes. Nous décidons d’aller boire une bière : s’ils ne sont pas sur corde, ils doivent être au bar.

La fatigue commence alors à faire ses premières victimes et c’est d’un commun d’accord que nous nous mettons à la recherche d’un coin pour dormir, étant toujours sans nouvelles des six autres abimés. La salle où l’on a dormi pendant la nuit n’est plus libre, la nef de la Basilique n’est peut être pas l’endroit approprié en cas de ronflement et la salle où l’on va dormir le soir n’est pas encore ouverte. C’est donc sur les voitures que l’on se rabat. Ni une ni deux, le sommeil emporte tout le monde, de temps en temps un œil se rouvre pour constater qu’il pleut ou que les personnes qui passent sur corde ne sont toujours pas des nôtres.

Ce n’est que vers les 16 heures que nous les voyons (enfin) passer, bien qu’ils ne soient pas au bout de leurs peines, ni au bout du parcours. C’est donc plein de respect, qu’après les avoir encouragés, nous refermons les yeux pour gagner encore quelques minutes de sieste.

Tout est bien qui finit bien et telle la fin d’un album d’Astérix (comment ne pas faire une référence Bédéesque dans ce compte-rendu d’une sortie ayant eu lieu dans le berceau de la BD), on retrouve tout le monde au spéléo-bar pour une mousse de congratulation.

Place maintenant au bonus de la soirée : la descente dans la nef de la Basilique. Ce petit amuse-gueule est proprement organisé par les spéléo locaux. Après une petite attente, c’est par groupe de sept que nous empruntons un premier ascenseur, qui nous amène sur une terrasse ouverte au public et qui permet d’avoir une belle vue sur Bruxelles. C’est le coucher de soleil qui nous y attend. Il faut encore gravir quelques escaliers dans la paroi intérieure du dôme avant d’atteindre une petite salle à son sommet. La petite salle est pleine de spéléo attendant leur tour pour descendre. Le staff nous a mis en garde juste avant la montée : ne pas rester trop longtemps à cet endroit, car il y a une grosse densité d’antennes relais et au bout de quelque temps, on récupère un bon mal de tête. Force est de constater qu’il faut tout de même avoir quelques neurones de grillés pour se faufiler dans un tube d’environ 50 cm de diamètre et qui fait office de clef de voute de la nef avec plus de 90 mètres de vide sous les pieds.

D’ailleurs, certains abimés, dont les neurones ont déjà été mis fort à partie par les frasques de la veille, décident de ne pas attendre et descendre directement par là, mais un peu plus bas, à la côte 85 mètres, depuis le côté du dôme, à l’abri des rayonnements neurophages. Les autres se lancent un par un sur la corde, qui touche le sol plus de 90 mètres plus bas (93 mètres pour être exact). Première étape : passer les quelques mètres de tube avant d’atteindre le fractio tout en haut de la voûte. Puis descendre tranquillement dans la nef, dans le silence religieux propre à un tel édifice. C’est grandiose et les gens sont tous petits en bas. Dommage qu’il n’y ait eu personne pour jouer de l’orgue pendant les descentes, ça aurait été complètement fantastique !!!!

Une fois en bas, nous nous regroupons pour arriver à peine en retard au tirage de la tombola. Trois Abimés ont un ticket gagnant : Fabien gagne un mini-kit, Émilie des pots pour stocker les condiments dans sa cuisine et moi un beau réveil à l’ancienne, kitsch au possible, bleu et rose, qui fait Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnng tout comme il faut. Le repas est ensuite pris au spéléo-bar, mais aucune idée du nom de ce que l’on a mangé, à l’aspect et à la consistance douteuse.

Le camp est ensuite établi dans un gymnase, à 100 mètres de là. Un tatami, un duvet et au lit ! Personne ne fait trop de prolongations et les « doux » (???) ronflements de plusieurs dizaines de spéléo agrémentent les bruits nocturnes d’une ville. Ceux qui n’avaient pas de boules Quies s’en mordent encore les doigts, car il y avait du compétiteur de classe internationale parmi les ronfleurs !!! Au réveil (beaucoup trop matinal pour un dimanche), le gymnase fait penser aux images que l’on peut voir de temps à autre en hiver à la TV, quand des automobilistes sont coincés par la neige et sont regroupés pour passer la nuit : le sol est constellé de duvets remplis d’êtres encore plus ou moins ensommeillés.

Nous sommes pile poil dans le timing pour notre session du dimanche. En plus, personne devant nous cette fois, soit ils ont abandonné, soit ils ne se sont pas encore levés. Autant dire que l’on en profite pour s’élancer sur le deuxième parcours de la salle souterraine en avalant rapidement un gobelet de café et un demi-croissant. Au programme les circuits A et B. Ça galère un peu plus que la veille pour passer les parapluies, mais tout se passe bien. Arrivé dans la tour, une nouvelle fois, une partie de notre groupe se désolidarise : fatigue + petite appréhension du vide ont raison de trois membres. Le reste s’élance à escalader une des tours par l’extérieur, au soleil certes, mais avec beaucoup de vent. Quasi au point culminant, une tyrolienne relie les deux clochers et Yannick et Fabien ont droit aux cloches pendant leur passage. À mon tour de passer, puis Vincent, Aurélien et Sylvie s’élancent dans le vide, avec pas loin de 90 mètres sous les fesses !! La vue sur Bruxelles est superbe, on s’arrête un peu pour prendre des photos et faisant les malins, mais le frisson est là dès qu’il s’agit de se longer et délonger entre chaque point.

Un constat général est fait une fois redescendu sur la terre ferme, ou du moins en des hauteurs plus catholiques (désolé du mauvais jeu de mot) : il aura été fait plus de clefs complètes ce matin que lors d’une année normale de spéléo...

Le groupe d’abimés est maintenant saupoudré un peu partout sur le parcours : Vincent enchaine sur le parcours B, Philipe, Claire et Sébastien sont encore dans les vides techniques intérieurs de la Basilique, Émilie, Cindy, Sylvie, Christophe, Aurélien, Fabien, Yannick et Sylvain sont sur le plancher des vaches et se dirigent, maintenant tout naturellement, vers le spéléo-bar pour être « au chaud » (et avec une bière à la main, en passant).

Fin des hostilités vers les 14 heures, après un bon repas dans un restaurant de tapas (je sais, aucune relation avec Bruxelles) et un passage éclair à la fête de quartier, où le groupe de musique a changé, mais pas les deux petites mamies qui sont toujours là à danser le madison et la patrouille de police, qui est elle aussi toujours là, un verre de bière à la main !

Sylvain

Participants

Yannick A. , Claire B. , Fabien C. , Cindy C. , Sylvain C. , Sylvie-Aline D. , Christophe D. , Sébastien G. , Vincent K. , Emilie M. , Aurélien S. , Philippe T.

Commentaires

Commentaire posté par PK le 28/04/2012
Un reportage télévisé sur la RTBF. Avec des têtes connues...



Commentaire posté par Jean le 26/04/2012
Le réveil à l'ancienne ca peut m'intéresser si c'est bien le modèle à 105 dB (avec un marteau entre deux cimbales hémisphériques).