L’histoire dont tu es le héros : un spéléo en stage d’équipement

Date
23 juin 2012

Durée


Type de sortie
Formation à l'équipement
Département
Doubs (25)

Massif
Jura

Commune
Nans-sous-Sainte-Anne

Descriptif / Compte-rendu

§1. Le rendez-vous est donné pour le départ de ta première expérience d’équipement en cavité le vendredi soir à 18h. Te voilà sur place, l’ambiance est effervescente avec un festival de cordes de toutes longueurs, d’amarrages, de dyneemas et de kits dans tous les sens, sans compter les stagiaires accrochés à leur encadrant du lendemain pour ne pas faire d’erreurs dans la préparation du matériel, en fonction des topos diffusées par mail plus tôt dans la semaine. Une fois les kits préparés et casés dans les voitures, te voilà partie intégrante d’une joyeuse bande de spéléos !

§2. Alors que vous arrivez assez tard dans la nuit à Nans-sous-Ste-Anne, le premier groupe arrivé cherche les chambres … dans le mauvais gîte :) Ils sont tout excusés étant donné que votre gîte se trouvait juste à l’arrière de celui dans lequel ils cherchaient. Les mauvaises langues diraient que ça n’augurait rien de bon pour trouver les cavités le lendemain !

§3. Le lendemain, le réveil est rude : couchés tard la veille, levés tôt le lendemain, deux variables qui font rarement bon ménage. Heureusement guidés par l’odeur du café, vous découvrez en descendant un impressionnant petit déjeuner, préparé par les soins de François du club Terre et Eau qui vous attendait avec : brioches, pain, confitures, gâteaux (faits maison !!!), jus d’oranges pressées (de ses petites mains, et oui !!), bacon grillé … de quoi parvenir à aviver les esprits les plus embrumés.

§4. Une fois le petit déjeuner achevé, il est temps d’enkiter les cordes, de préparer amarrages et dyneema pour certains et préparation du déjeuner sous terre pour d’autres. Une fois le matériel prêt, chaque équipe part donc de son côté :
Pour accompagner Loan et François faire trempette au Gros Gadeau, va au §5.
Pour faire Pouet-Pouet avec Émilie et Djordje, rejoins-les directement au §6.
Si tu préfères te contorsionner dans des étroitures avec Ana et Cindy, rdv au §7.
Si tu veux tester la solidité des amarrages naturels, retrouve Lorianne et Sylvain au §8.

§5. Le Gros Gadeau : Loan et François encadrés par Jean-Paul et Nathalie
Belle cavité en perspective, qui a eu beaucoup de succès ce week-end, mais pas uniquement !! En effet, le Gros Gadeau, victime de son succès a fait l’objet d’intervention et d’entraînement des équipes de spéléo secours et, étant une perte souvent en crue, elle a fait l’objet d’un équipement en crue et hors crue. Résultat des courses : une véritable multiplication de spits, dont évidemment une partie est inutilisable, donc beaucoup de spits à tester … Que la vie d’apprenti équipier est difficile !
L’équipement de l’entrée de la cavité peut se faire de plusieurs façons. François commence par équiper sur un amarrage naturel encadré par Nathalie. Puis, de son côté, Loan se charge d’équiper un plan incliné sous le regard attentif de Jean-Paul. Une fois en bas, le temps d’explorer un peu la cavité, Loan perd sa clé de 13 malgré le nœud qui avait été fait avec amour par les encadrants deux semaines plus tôt pour attacher la clé rebelle. À la remontée, pendant que François déséquipe ce qu’a fait Loan, celle-ci en profite avec Jean-Paul pour faire un point chaud. En effet, quelques minutes plus tôt, Jean-Paul développant tous ses talents de galant homme, avait proposé à la demoiselle de la porter afin de l’aider à traverser des vasques en évitant de passer dans l'eau. Hélas, il ne rattrapa pas l’aventurière qui se retrouva dans l’eau jusqu'à la taille !!
Vous rentrez au gite et vous joignez aux deux autres équipes pour déguster une bière au §9.

§6. Pouet-Pouet : Émilie et Djordje encadrés par Fabien
Vous voilà en route pour une cavité au nom qui en aura amusé plus d’un et aura beaucoup pesé dans le choix de cette grotte. La cavité très verticale et aux puits étroits est également sujette aux crues. Émilie se charge d’équiper dès le départ un puits, quelques ressauts puis un autre puits … de 22m … à équiper dans le vide… à la sortie en coude d’un boyau : tu te rends compte que la vie d’un futur équipier n’est pas facile !! Malgré une légère appréhension du vide, Émilie ne s’est pas laissée démonter par toutes ces difficultés et a fini par venir à bout de cette épreuve, non sans quelques invectives à l’attention de Fabien. En même temps, tout le monde le sait : qui aime bien châtie bien, ce ne pouvait donc qu’être un merveilleux présage pour la suite de leur amitié.
Djordje prend ensuite le relais pour équiper les puits. Il éprouve (comme beaucoup d’entre vous ce week-end) quelques difficultés à trouver les spits. Pour sa défense (et celle des autres, d’ailleurs), trouver un trou de la taille d’une pièce de 1 centime dans une grotte particulièrement sombre est loin d’être une tâche aisée. Certes, les casques sont équipés de lampes mais cet argument ne sera en aucun cas de taille à faire vaciller mon inébranlable mauvaise foi sur la question.
Arrivés au fond du trou, il est temps de faire une pause déjeuner bien méritée après une minute de recueillement pour le rat qui est venu mourir dans cette cavité. Ensuite place au déséquipement ! Vous filez au gîte au §9 car vous êtes un peu en retard sur les horaires de retour exigés par Jean-Paul.

§7. Les Essarlottes : Ana et Cindy encadrées par Christophe
Alors qu’on vous avait déjà prévenus que les filles n’avaient pas choisi une cavité facile, vous avez compris votre douleur dès la recherche de l’entrée de la grotte. Un décryptage de la fiche topo effectué, encore fallait-il en faire de même pour la description de l’accès, trouver le cimetière, le chemin fantôme devant le cimetière, la plantation, les petits sapins … tout un poème ! Une fois arrivés à Gevresin, Christophe décide de faire deux équipes et de partir de son côté à la chasse aux infos. Alors que la sienne ne fut pas très fructueuse, les locaux n’ont pu résister au charme ibérique, les filles ont aisément obtenu les indications correctes et claires ainsi qu’une personne toute prête à vous servir de guide à leur simple demande ! Grâce aux indications obtenues (suivre la route qui sort du village et passer devant le cimetière, au croisement aller à gauche et continuer le chemin jusqu’au bout, arriver à une plantation pleine de bois coupés jonchant le sol et près d’un ruisseau sur la gauche vous trouverez le trou !). Ana commence à équiper l’entrée et, dès le début, vous vous sentez tout … comment dire … particulièrement prochse les uns des autres !!! Sentiment qui a perduré pendant une bonne partie de la sortie et le côté étroit de la cavité en certains endroits constituait en fait un des principaux challenges en ce qui concerne l’équipement avec l’alternance de puits et a grandement contribué au fait que le choix de cette cavité fut une bonne chose. Ana et Cindy ont alterné pour équiper divers ressauts et puits, tantôt sur des amarrages naturels tantôt sur des spits, constatant parfois que les créateurs de la topo que vous aviez n’avaient pas forcément le compas dans l’œil en ce qui concernait la profondeur des puits. Quelques répliques d’anthologie du genre « mais je me longe où ? » « Dans ta tête ! » ou la bonne blague qui sera récurrente pendant le week-end « ah tiens, tu vois là y’avait un spit, tu l’as pas vu !! (moment de flagellation intense dans la tête de Cindy) … ah non en fait c’en était pas un ! » agrémentèrent agréablement la sortie.
Vous rejoignez au gîte l’équipe de Yannick déjà rentrée au §9.

§8. Septfontaines : Lorianne et Sylvain encadrés par Yannick
Direction « Septfontaine » pour vous, Lorianne et Sylvain : de nouveau, mission Sherlock Holmes pour eux aussi afin de trouver la cavité annoncée à « 1,5km après la sortie du village dans une sapinière près de la départementale 451 ». Arrivés sur place, vous vous rendez compte que les sapins ont la fâcheuse manie de se multiplier naturellement et pas forcément de la manière décrite par la topo ! Toutefois, grâce aux précieux conseils de Nathalie, ils réussissent à débusquer ce petit bois carré de sapin tentant de se dissimuler entre deux champs … c’était sans compter sur la vision de lynx de l’équipe. Alors que Lorianne prend son temps pour s’équiper, Sylvain s’en va « tester les arbres » et achever ceux qui ont déjà rendu l’âme en les faisant tomber. Lorianne commence l’équipement en amarrant une main courante sur un arbre ayant survécu au passage de l’ouragan Sylvain qui continue tout de même de faire des ravages, au grand désespoir de Lorianne qui pend presque dans le vide pour équiper une tête de puits sur un second arbre !! Yannick, veillant toujours au bien-être de ses brebis lui lance donc un « t’inquiète, c’est que les arbres qui bougent un peu !»
Le bas du puits débouche sur un éboulis fait de bric et de broc - enfin plus exactement de tout ce qui a dû tomber ces dernières années - troncs d'arbres, souches, pierres et autres ... charognes d'animaux si on en juge l'odeur plutôt très désagréable. La suite est une succession de petits puits et ressauts assez étroits qu’ils devront parfois équiper en mode contorsionniste. Sylvain en profite pour réaliser qu'une étroiture verticale qui semble assez facile à la descente, peut-être une toute autre paire de manches au retour, surtout sans pantin. Vous rentrez finalement les premiers au gite au paragraphe

§9. De retour au bercail, vous vous joignez aux stagiaires au §10 ou vous préférez la compagnie des cadres au §11

§10. Vous vous joignez au choix aux petites mains de certains stagiaires qui s’affairent en cuisine. Ana d’une part s’occupe de préparer le poulet. Vous observez avec circonspection Cindy recycler le thermos de François en rouleau à pâtisserie pendant que Lorianne réduit en poudre des spéculoos nécessaires à la réalisation de la tarte aux fraises. Une fois le repas en main, vous rejoignez le reste des stagiaires à l’extérieur en train de défaire les kits et ranger les cordes. Va au §12

§11. Curieux de ce qui peut se dire, tu t’immisces, comme si de rien n’était, dans la réunion au sommet des encadrants qui se mettent à l’écart pour faire le point sur leurs apprentis et déterminer à quelle sauce ils vont être mangés le lendemain ! va au §12

§12. Tout le monde se réunit finalement pour un bon dîner. Après un poulet préparé par les soins d’Ana et la tarte aux fraises dont la cuisson a dû donner lieu à négociations avec le cuisiner du gîte, tous au lit !!
Le lendemain matin, Jean-Paul réveille gentiment les filles avec la chanson « Pretty Woman ». Encore un super petit dej et hop on refait les kits pour les cavités qu’on nous a assignées.
Besoin de voir un petit bout de paradis verdoyant, glisse-toi discrètement dans le groupe de Cindy et Ana au §13.

Si les cascades te manquent, joins-toi à Lorianne et Sylvain au Gros Gadeau au §14.
Si tu n’as pas eu ton lot de boyaux la veille, pars avec Loan et François au §15.
Si tu préfères observer des spéléos dans des positions incongrues, va vite aux Biefs Boussets avec Émilie et Djordje au §16.

§13. Jérusalem : Ana et Cindy encadrées par Fabien
Encore une fois, nouvelle séance de cache-cache avec l’entrée de la cavité (décidément !!) même si cette fois-ci la découverte du chemin forestier puis du sentier escarpé ne vous résistera pas longtemps … enfin surtout à Fabien ayant gardé quelques souvenirs de l’entrée de la cavité qu’il avait explorée 6 ans plus tôt. L’entrée de la cavité est réellement magnifique, au pied d’une falaise dissimulée dans un bois où percent les rayons du soleil qui illuminent la mousse verte recouvrant la pierre encadrant agréablement un petit ruisseau qui coule jusque dans Jérusalem. Ana commence par équiper l’entrée en démarrant une main courante sur un arbre puis équipe une tête de puits. Cindy prend le relais et prend un certain temps pour trouver par où passer pour descendre plus bas. Après un grand moment de solitude (accompagné de flagellation intellectuelle bien sûr) où Fabien soutenait qu’un spit se trouvait juste devant Cindy mais que malgré tous ses efforts, elle désespérait de découvrir alors qu’au final ce n’était qu’une ombre. Cindy équipe une jolie vire puis une tête de puits avec une déviation. La matinée étant courte et rendez-vous ayant été donné d’être de retour à midi, nous remontons vite pour tout déséquiper. Une photo souvenir de l’équipe à la sortie de la cavité et nous voilà en route pour le gîte, où nous arrivons les premiers !!!

§14. Le Gros Gadeau (bis) : Sylvain et Lorianne encadrés par Christophe
Décidément peu enclins à abandonner l’utilisation des arbres comme amarrages naturels, Sylvain utilise certains des plus petits arbres (mais les mieux placés pour descendre !!) pour équiper une main courante et une tête de puits, malgré quelques hésitations pour effectuer les nœuds nécessaires à l’amarrage.
Heureusement, après un petit coup de main de la part de Christophe, la suite est beaucoup plus classique. Sylvain équipe le puits en parallèle d'une belle cascade ... qui trouvera le moyen de vous arroser sur les derniers mètres. Les petits malins installeront une déviation afin d’éviter la douche à la remontée (précaution qui s’avèrera finalement peu efficace et vous vaudra une douche au retour également !!). Lorianne prend ensuite le relais pour équiper une belle vire, puis une main courante afin d’éviter toute chute sur une partie très glissante. Tout comme Fabien, Christophe est préoccupé par l’heure qui tourne et presse ses disciples, frustrés de ne pouvoir aller plus loin, pour déséquiper. Ce n’est que partie remise !! Une nouvelle douche à la remontée, un salut aux vaches sans cornes du champ voisin et vous voilà de retour au gîte également, en 2ème position !!
La conclusion de Sylvain pour cette sortie sera que les vaches du coin doivent être très fidèles et Lorianne demeurera particulièrement sceptique quant à ce qu’on nomme des amarrages sûrs c’est-à-dire les arbres.

§15. Essarlottes (bis) : Loan et François encadrés par Yannick
Avec Loan et François vous faites également l’expérience, quant à vous, de la cavité qui « rapproche » les spéléos et les joies d’évoluer dans des boyaux. Vous avez ainsi eu l’occasion de tester ce rapprochement entre équipiers lorsqu’ils ont découvert un peu tard qu’une main courante était nécessaire et ont dû revenir en arrière, alors qu’ils étaient déjà engagés dans une étroiture, pour trouver les amarrages nécessaires pour l’équiper. Le temps pressant, vous n’avez pas pu aller très profond dans la partie de la cavité où se trouvent plus de puits à équiper. Ils équipent efficacement en alternance et sont plus à l’aise que la veille. L’espace d’un instant, Yannick et Loan se sont interrogés sur la présence d’une éventuelle autre personne ou d’un des adorables monstres du chef d’œuvre cinématographique « the Descent », en voyant François très fréquemment parler tout seul. Ils en ont finalement conclu que ce devait être un ami imaginaire.

§16. Les Biefs Boussets : Djordje encadré par Nathalie et Émilie par Jean-Paul
L’entrée des Biefs Boussets est également très belle. Alors que Djordje part équiper une entrée brochée avec Nathalie, Émilie, sous la direction de Jean-Paul, équipe une autre entrée. Elle utilise un arbre comme amarrage naturel en tête d’un puits de 30 mètres. Depuis la veille, il semble que son opinion n’ait pas changé : se laisser pendre dans le vide n’est décidément pas une de ses activités favorites ! Ne se laissant tout de même pas abattre par la difficulté, elle continue en équipant un méandre. Elle rejoint alors dans le puits Nathalie et Djordje qui avaient équipé quelques ressauts et en avaient profité pour aiguiser la capacité de Djordje à repérer les amarrages naturels. Alors qu’Émilie déséquipe le P30, en arrivant en haut, elle aperçoit une espèce de gros nuage de fumée. À mieux y regarder, elle s’aperçoit qu’il s’agit en fait de Djordje essayant d’effectuer un décrochement avec Jean-Paul, mais l’effort était tellement intense qu’avec la chaleur qu’il dégageait, il était entouré d’un nuage de fumée ! Suite à cette sortie, l’opinion d’Émilie en ce qui concerne la poignée lors de l’équipement était définitive: « la poignée, ça sert à rien !!».

§17. De retour au gîte, vous rejoignez les équipes déjà de retour pour déguster la salade de pâtes préparée par Loan. Si tu souhaites être exploité jusqu’au bout, joins-toi aux stagiaires §18, si tu veux participer à la délibération avec les cadres, va au §19.

§18. Une fois les stagiaires repus et un peu reposés, les cadres profitent habilement de ce moment de bien-être pour soumettre leur questionnaire d’évaluation du stage … mais vous ne vous laissez pas ainsi duper et vous répondez en toute franchise. Après le repas, la vaisselle et le remplissage de formulaire, les stagiaires sont de corvée de lavage du matériel et transforment la rivière et ses abords en étalage de brocante spécial spéléo. Les cadres viennent tout de même aider les stagiaires. Lorsque la mission est accomplie, rdv au §20.

§19. Les cadres partent encore comploter dans leur coin … mouais finalement tu comprends mieux l’intérêt d’être cadre : exploiter honteusement les stagiaires !! Dans un sursaut de bonté, les cadres vont tout de même aider les stagiaires noyés sous la quantité de matériel à laver. Rends-toi au §20.

§20. Quand le matériel est lavé, rangé, c’est l’heure du débrief avec un passage en revue des points forts et faiblesses des stagiaires (et oui ils en ont … mais des toutes petites :P ) et du stage en général. Malgré quelques points à améliorer, un bilan plutôt positif, il faut l’avouer, avec des cadres très sympathiques, drôles, patients et pédagogues … pas étonnant qu’après ils fassent les frais de leur succès en voyant se multiplier le nombre de stagiaires !!! Nous repartons ensuite par groupe dans les voitures (dont une entièrement féminine qui fera envie à certains) en direction d’Issy-les-Moulineaux.

Ainsi se termina ton aventure en tant que spéléo apprenant les rudiments de l’équipement.

Cindy


Participants

Yannick A. , Lorianne B. , Fabien C. , Jean-Paul C. , Cindy C. , Thi Bich Loan D. , Ana L. , Djordje L. , Emilie M.

Commentaires

Commentaire posté par François le 07/09/2012
Génial tout ce récit et fort bien rendu!
Bon d'accord j'ai tendance de temps en temps à parler à mon double (mais chut y a que vous qui savez!).
A un de ces 4.