Le MAVC n’était pas fermé de l’intérieur

Date
01 novembre 2012

Durée
4h

Type de sortie
Classique
Département
Isère (38)

Massif
Vercors

Commune
Corrençon en Vercors

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Que faire dans le Vercors quand il y a 30 cm de neige qui est en train de fondre et que l’on a prévu d’aller dans un canyon souterrain pour potentiellement démystifier l’ex siphon 2 (après avoir bravement démystifié l’ex siphon 1 il y a quelque temps déjà...) ?

C’est à réfléchir pour trouver la réponse à cette question, ô combien ardue, que nous avons passé les quelques heures avant de nous coucher, une fois arrivés, sains, saufs et sobres, au gîte le mercredi soir venu, luttant avec les plaques de verglas de la route (oui, la neige a beau fondre en journée, la nuit, il fait frisquet, et on se la joue Holyday on Ice avec le minibus de la ville). Car comme dans les anciens temps, nous partîmes à 7 d’Issy-les-Moulineaux, mais par un prompt renfort nous arrivâmes à plein (pour ne pas dire chargés) une fois l’apéro terminé, mais sans décider de la prochaine cavité...

Bref, le réveil très matinal de certain (sans s), et moins matinal d’autres (avec tout le reste de s) fait que la belle journée ensoleillée du jeudi se prolonge en douceur autour de la table du petit déjeuner qui se transforme doucement en déjeuner et serait presque devenu un quatre heure si d’aucun n’avaient pas émis l’idée qu’il serait bien de faire un peu de spéléo avant la pluie prévue par la météo et avant que tous les trous ne soient remplis d’eau de fonte.

La rapidité (maintenant légendaire) de vos vaillants serviteurs, conjuguée à l’esprit de décision aiguisé des mêmes, va nous permettre de nous mettre en route bien avant la nuit ! Deux groupes se distinguent : Jean, Samuel, Sébastien, Aurélien se dirigent vers le Trou qui Souffle en minibus alors que Lorianne, Louis et Sylvain montent dans la Jeanomobile en direction du Scialet de Malaterre.

La piste qui mène au chalet presque éponyme du trou visé n’est que partiellement dégagée. C’est avec une pensée émue pour un plan (presque) sans soucis de la descente dans un trou où "plus tu vas profond, plus c'est joli", mais surtout où l'on avait galéré plusieurs heures pour redescendre la piste verglacée une fois ressortis, rompant ici et là des maillons des chaînes et n’arrivant au gîte qu’au petit matin, que je décide de ne pas emprunter la piste et de garer le véhicule d’origine allemande sur un parking un peu plus bas. Parking tout de même agrémenté de 20 cm de neige mouillée qui ne facilite pas la réalisation d’un créneau (Alain et sa légendaire pelle à neige nous ont cruellement manqué).

L’habillement est rapide, et nous nous jetons à l'assaut de la montagne. La piste est bien tracée, et finalement beaucoup moins enneigée que ne le faisaient craindre les premiers mètres. Arrivés à la baraque forestière qui fait aussi troquet, le chasse neige a du s’arrêter pour boire un coup, et repartir dans l'autre sens juste après, car là s'arrête la route déneigée. Il faut "into the wild" et faire la trace dans la neige. Heureusement, quelques touristes sont devant nous et nous profitons de leurs traces de pas. Nous en profitons tellement que nous finissons par les rattraper (je pense qu’ils ont intentionnellement ralenti exprès pour nous laisser passer et profiter à leur tour de nos traces). Car en effet, leur objectif de l’après midi se trouve être le même que nous.

Pas de descente au programme tout de même pour eux, juste une curieuse curiosité qui les fait gravir toutes ces centaines de mètre de dénivelé pour aller jeter un œil à cette cavité qui apparaît sur la carte IGN. Notre arrivée est même vue avec soulagement, car ils étaient proches d’abandonner et faire demi-tour, mais se retrouvent tous ragaillardis de voir des spéléo passer devant : au moins, nous, on doit connaître le chemin. On se dépêche de ne pas leur dire qu’on s’est contenté de suivre leurs traces, et que s’ils se sont trompés dans l’itinéraire, on n'est pas sortis du bois !

Sans traces, la marche est beaucoup moins facile, surtout qu’il y a gave de neige dans le sous bois, et que ça grimpe raide ! Enfin, nous touchons au but en voyant les installations métalliques qui agrémentent l’endroit. Car le gouffre, situé en plein milieu des bois, est traversé par une belle passerelle en acier galva, au sol de caillebotis ! Ça doit donner de belles sensations aux courageux qui se lancent dessus, mais nous fait surtout marrer à balancer de la neige sur Lorianne qui s'y colle à l'équipement. Juste avant de se lancer dans le vide, elle aura habilement fait remarquer à Louis que son MAVC n'était pas fermé. Le même Louis a à ce moment pris une belle teinte neigeuse en pensant au puits de 120 mètres dans lequel il aurait pu se lancer, juste attaché par les ficelles de son string !

Quelques anneaux de dyneema, un frac sur le tablier de la passerelle, et c'est parti pour les 60 premiers mètres plein pot du puits. Lorianne descend tranquillement, profitant du paysage, et des tas de neige que l'on fait malencontreusement tomber par inadvertance sans faire exprès. Arrivée au frac suivant, ça tricote, retricote, détricote, lâche du mou, retend, bref, ça galère un peu à gérer la tension de la corde pour bien doser nœuds et passage de frac. Enfin, un « liiiiiiibre ! » retentit, à notre tour de descendre. Ces 60 premiers mètres sont sympas, et secs ! Ce n'est plus le cas arrivé plus bas, car ça goutte d'un peu partout. Autant dire que l'eau est un peu fraîche, étant récemment passée du statut d'eau solide à celui d'eau liquide. Lorianne en profite pour louper un frac, et je me réchauffe en descendant sur corde tendue pour éviter une remontée avec frottement. Finalement, quand il y a quelqu'un au bout du fil, descendre avec les bloqueurs n'est pas si difficile. Il n'empêche que Lorianne s'impatiente un peu, et commence à râler. Il faut dire qu'à l'endroit où elle est, ce n'est plus le doux crachin breton que lui envoie sur la figure la cavité, mais un quelque chose qui commence à ressembler à une belle fin d'orage d'été, surtout quand je pendule un peu pour chercher des spits et l'envoie valser sous la gouliche d’eau de fonte.

C'est donc humides et bien rafraîchis que l'on atteint le fond du puits. Le temps a passé rapidement, et la corde de l'obstacle suivant a été utilisée pour finir le puits principal, nous décidons donc de remonter, bien motivés par l'appel de l'apéro.

La remontée est rapide, et nous réchauffe. Dehors, il fait nuit et quelques flocons volettent à travers les branches. Mais surtout, il fait doux, bien plus qu'au fond du gouffre. On en profite pour manger une ou deux barres avant de redescendre en direction de la voiture... sur, une fois la section non déneigée dépassée, une route goudronnée bien dégagée !! Tout un après-midi au soleil et les températures clémentes ont eu pour effet de faire fondre le peu de neige qui restait dessus... au temps pour la décision de ne pas monter en voiture de peur de refaire les deux ailes avant de la voiture de Jean en redescendant sur une piste digne du Trophée Andros. Mes compagnons sont moqueurs, mais, grands princes, ne m’obligent pas à aller chercher la voiture pour remonter les prendre au passage.

Sylvain

Participants

Lorianne B. , Sylvain C. , Louis N.

Commentaires

Commentaire posté par SGUI le 28/11/2012
Heureusement qu'Alain n'était pas là avec sa pelle à neige ! Il n'aurait pas pu nous faire une tranchée sur le chemin des saints de glace ! :)