Un peu d’eau pour les Bruyères

Date
24 novembre 2012

Durée
5h

Type de sortie
Classique
Département
Doubs (25)

Massif
Jura

Commune
Villars lès Blamont

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
C’est bien connu, toute plante qui se respecte nécessite un peu d’eau. Point n’est question de succulence ou autre grassessence, transformation approximative de forme pronominale (ou tout autre terme moderne utilisé maintenant dans la langue de Molière) pour qualifier les plantes succulentes, aussi appelées plantes grasses (ce qui, soit dit en passant, peut également facilement s’appliquer à nos amis spéléo, qui sans forcément être gras (bien qu’ils en mangent beaucoup), n’en sont pas moins succulents !).

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos Bruyères.

Les Bruyères donc, plus scientifiquement appelées par leur doux nom d’Ericacea, du phylum des Magnoliophyta (anciennement Angiosperme, pour ceux qui n’ont pas révisé leurs classiques), sont des plantes à fleur dicotylédones représentant plus de 800 espèces réparties à travers le monde. La région du monde où nous comptons nous rendre en ce week-end de novembre est la Franche-Comté, région richement dotée en Ericacea, avec un exemplaire particulièrement particulier, car ne faisant pas partie du règne végétal, mais de celui, bien plus adapté à notre statut de spéléo, du règne minéral à tendance creux. Tout ceci est bien caché dans les bois de Villars-lès-Blamont, pas loin de la frontière suisse où, particularité locale, vous pourrez trouver parmi les derniers douaniers de France à poste fixe.

Cette Bruyère-là a besoin de beaucoup d’eau. Cela tombe bien, c’est une perte, et nous l’avons trouvée sans fracas. Mais je vais un peu vite dans l’histoire, revenons-en au commencement...

Ce week-end, c’est la cohue dans le local du club, deux groupes se préparant en même temps à partir sur la route, qui direction la Côte d’Or, qui direction le Doubs. Nous faisons partie de ce deuxième groupe et partons finalement les derniers, Christian mettant un peu plus de temps que programmé pour s’évader du salon des vignerons indépendants (dont il n’aura pas oublié de ramener quelques bouteilles pour égayer le week-end). Je passe rapidement sur le trajet, les petits détours pour trouver le gîte (mémo : viser les bonnes éoliennes en arrivant pour s’orienter, ou sinon, se munir d’une carte, encore mieux) pour arriver directement au bord du gouffre.

Comme c’est une perte, nous sommes tout heureux de ne pas voir d’eau couler dans le talweg. La raison en est simple, le gouffre a complètement capturé le ruisseau dont il est la perte. Si de l’eau devait couler par son ancien cheminement, il lui faudrait maintenant franchir un mur de 3 mètres de hauteur. Nous le franchissons, nous, sans soucis, bien aidés par une corde, avant de nous élancer dans le petit méandre désobstrué qui compose l’entrée du gouffre. S’il n’y avait pas d’eau en aval, il y en a un peu dans le ruisseau en amont, et elle se jette allègrement dans sa perte. L’ambiance va être humide, mais on compte bien quitter rapidement les embruns en descendant.

Peine perdue, l’équipement en place que l’on suit dans le puits principal nous oriente constamment dans le jus et il faut aller chercher des points un peu moins pratiques pour éviter d’être trop arrosé. C’est tout de même ruisselants et gorgés d’eau que nous atterrissons au bas, certains plus frigorifiés que d’autres. Car justement, ces points un peu moins pratiques ont composé des obstacles peu aisés à franchir pour Cécile ou Dinny, qui ne sont pas encore de grands arpenteurs de grotte et ont passé un peu plus de temps que les autres sous la douche d’eau guère chaude. Nous décidons de réaliser un point chaud pour la pause repas, et, n’en déplaise à tous les apôtres modernes de l’éclairage surpuissant et généré électriquement, ma dudule bien chaude fait le bonheur de chacun une fois glissée sous la combi, tandis que la flamme de l’acéto réchauffe l’atmosphère, complétée par une bougie à la cire d’abeille confectionnée dans un squelette de cannette de bière.

À l’unanimité, nous votons la remontée après le repas, et c’est avec grands soupirs et claquements de dents que nous quittons un par un l’abri du point chaud. Heureusement, la remontée sur corde nous réchauffe un peu, bien que nous repassions à nouveau à la queue leuleu dans la douche froide des puits.

La nuit nous accueille à la sortie. Il est enfin temps de s’en retourner au gîte, les pâtes au gras nous attendent !

Sylvain

Participants

Sylvain C. , Christian D. , Cécile G. , Dinny N.

Commentaires

Commentaire posté par Super Papa le 11/12/2012
Je ne trouve rien sur Google : "SPELEO NATURISTE" ...
Tu peux monter le premier club Speleo Naturiste en france !!!

Commentaire posté par Dinny le 07/12/2012
Sans oublier mon retour au gîte sans froc ^^ L'influence de Super Papa peut-être ?