Les crocodiles de Corrèze sont-ils végétariens ?

Date
27 avril 2013

Durée
7h et 8h

Type de sortie
Classique
Département
Corrèze (19)

Massif
Causses

Commune
Noailles

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Avant de répondre à cette délicate question, il faut préciser le contexte et les événements qui nous permettront d'avoir un avis.


Nous avions quelques constantes :
un hébergement dans le Lot;
un petit groupe autonome et aquaphile.

et quelques imprévus :
une météo très changeante;
une visite au puits du Bret annulée;
un propriétaire de cavité injoignable.


Finalement, l'accueil de Thierry, sa météo très favorable et ses indications sur la réaction du réseau de la Couze aux précipitations l'emportent facilement : nous irons découvrir les rivières de Corrèze.
Le samedi par le puits des Jonquilles, à l'amont du réseau, et le dimanche, en sa compagnie, au puits du Briant, en aval des pertes de la Couze.



Pour les Jonquilles, c'est fastoche : il suffit de suivre les voitures aux vitres fumées jusqu'au fameux parking où pendent des sacs poubelles jaunes à deux mètres du sol... Curieux décor !
Ça m'évoque la chanson de Billie Holiday Strange fruit. Br...

Il fait un froid de gueux, on s'habille le plus vite possible pendant que Patrice est déjà en train d'équiper avec une corde de 60 mètres.

Au puits d'entrée de 8 mètres, partiellement busé, succède un puits de 35 mètres. Nous débouchons dans une galerie fossile, posons tout notre matériel et partons à l'opposé de la rivière, vers l'évent des Jonquilles. À l'amorce du ramping de 200 mètres, nous faisons demi-tour, car il faut en garder pour la prochaine fois.
;-)

On continue en direction du débarcadère qui s'annonce par un grondement impressionnant : le débit de la rivière est sûrement un peu élevé. Tout est très praticable même si, par endroits, on ne s'entend pas du tout. On remonte la rivière jusqu'au siphon amont : les galeries changent de forme. Les couloirs du RER prennent la suite de jolies cascades avec dépôts de calcite érodés.

Nous prenons quelques photos mais pas trop car nous sommes quand même mouillés jusqu'aux aisselles.
Patrice, qui avait oublié sa sous-combinaison, a mis un T-shirt à manches longues qui lui tient trop chaud... Va comprendre...

Nous sortons, ravis de notre balade : une belle rivière, de grandes galeries variées, des concrétions, du bruit, du calme, des passages en marchant, d'autres en gratonnant. Le tout sur presque deux kilomètres de réseau. Quel festival !
Et dire qu'on est passé si près de tout cela des dizaines de fois, sur l'A20...




Dimanche, nous retrouvons Thierry pour la découverte du puits du Briant.


Aujourd'hui, il faut mettre les combinaisons néoprène. Vous savez ? Ces trucs qui rétrécissent tout seuls, au fond du placard...

Le puits du Briant permet d'accéder à l'aval du cours souterrain de la Couze. La rivière des Jonquilles vient se jeter dans ce cours souterrain. C'est un peu compliqué...
Surtout, si je vous explique qu'on a besoin de la combinaison néoprène, y compris pour visiter l'ensemble de la galerie fossile...

Une façon de simplifier les choses : trouver l'entrée, prendre deux cordes de vingt mètres et après, c'est tout droit.
Certes, mais ce n'est pas monotone ! Voûtes mouillantes hypra mouillantes, lac de boue méga collante, gours méga profonds, métro, RER, canyon, marmites, concrétions de toutes les couleurs, grands volumes, courts rampings, traces de la tectonique et, au bout du bout...
les fameux crocodiles !
Combien de crocodiles ? Je ne sais pas... mais l'élevage est florissant. Une centaine peut-être? Ils se tiennent là, massés entre la cascade et le siphon. Et ils sont très affamés : le moindre spéléo qui passe se fait choper, poussé par le courant dans la gueule des bestioles.
Un, on n'y prête pas attention.
Deux, ça va...
Mais, au bout d'un certain nombre, chaque tibia, n'est plus qu'une douleur du haut jusqu'en bas. Au point que marcher sans heurter quoique ce soit fasse mal!...
Sauf, si comme Thierry, vous avez mis des protège-tibias ! Oeuf corse.
Voilà l'arme absolue pour garder le sourire jusqu'au siphon.


Comme le débit était relativement élevé, nous sommes revenus en partie en opposition. Et ça passe bien.
Le retour est aussi agréable que l'aller : on remonte légèrement, les yeux sont plus près du niveau de l'eau et profitent des beaux reflets des cascades de calcite sur le plan d'eau des gours.


On n'a pas fait de photo dans le Briant mais c'est vraiment magnifique, et sur 3 kilomètres, s'il vous plait !
Pour vous en donner une petite idée, visitez le site du spéléo-club de Tulle qui présente de belles photos.




Et pour répondre à la question initiale, il semble évident que le régime alimentaire à base de jonquilles, donc exclusivement végétarien, ne convienne pas exactement aux crocodiles corréziens et les rende particulièrement agressifs. Néanmoins, nous nous sommes bien battus et ne leur avons abandonné que quelques lambeaux de peau.



Delphine


Participants

Alain G. , Patrice H. , Philippe K. , Delphine M.

Commentaires

Commentaire posté par Patrice le 06/05/2013
Magnifique week-end! l'eau était chaude et le Briant bien que mordant (mon genou a pris très cher à 3/4 reprises) se fait très bien avec uniquement le bas de néop...

Bravo et merci au photographe, on reviendra!



Commentaire posté par Alain le 03/05/2013
Avec les bottes, les tibias prennent moins cher (cela ne vaut pas les coques plastiques), mais si on oublie les genouillères, ce sont les genoux qui dérouillent. En tout cas, c'est à faire et refaire pour ceux qui aiment l'eau, les Jonquilles sans neop et le Briant avec neop...