Dans la steppe des grandes herbes de la pampa argentine de Majorque

Date
14 avril 2013

Durée
7h

Type de sortie
Canyon - Stage
Département
Etranger (E)

Massif


Commune
Mortitx

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Descriptif / Compte-rendu
C'est bien connu, les majorquins ont été de grands marins. De leurs innombrables périples, ils ont rapporté une herbe particulière, qui prospère maintenant depuis des millénaires - au moins ! - dans la lande tondue par les moutons.

Oui, une certaine partie de Majorque peut se résumer à : calcaire + herbe de la pampa + mouton (et ciel bleu pour couronner le tout, mais seulement quand il fait beau, c'est à dire souvent).

Ces ancêtres botanistes ont donc rapporté l'herbe de la pampa argentine, car ça faisait joli dans leur jardin, les moutons du voisins ne la mangeaient pas (et donc ne venaient plus bêler bêtement dans le jardin) et, cerise sur le gâteau, c'était exotique et le voisin n'en avait pas (ce rustre marin d'eau douce éleveur de mouton !!).

Ce à quoi ces chers ancêtres majorquins n'avaient pas pensé (et ce à quoi tout apprenti herboriste ne pense pas quand il rapporte une jolie plante d'un lieu exotique), c'est que l'herbe (folle par définition) pouvait s'évader de son jardin et conquérir toute la montagne de l'arrière-jardin.

Bien sûr, l'échappée belle de l'herbe est une allégorie, ou faut il dire onomatopée ? ou excentrique ? ou parabole ?... enfin, l'herbe ne se déplace pas toute seule, ce sont les graines qui se sont évadées. Pas avec leurs petites pattes qu'elles ne possèdent pas, mais avec le vent, les animaux, les voisins jaloux... Bref, l'herbe s'est répandue bien au-delà du jardin, et c'est ça qui nous concerne pour ce compte-rendu.

Oui, ceci est bien un compte-rendu de sortie, par une épithète botanique.

Donc, revenons à nos moutons (qui ne mangent pas l'herbe, suivez un peu) et à notre canyon de la journée (car canyon il y eu).

Aujourd'hui, donc, nous entamons notre première journée de stage, avec la reconnaissance du canyon de Mortitx, qui sera un des deux canyons à faire durant l'évaluation pédagogique.

Nous sommes précédés par un premier groupe de reconnaissance, et le temps de préparer le matériel, ils sont déjà loin. Tant pis, on les rattrapera.

Le chemin pour aller au canyon de Mortixt passe dans le domaine viticole du même nom, et l'on passe telle barrière, telle échelle en bois, tel chemin à gauche, cherche la zone de terre rouge, le petit chemin à droite, la cabane de berger. On ne trouve pas tout, mais l'abondance de cairns, un panneau gouvernemental et la direction générale concordent, donc on avance, déterminés, parmi les herbes de la pampa (les fameuses).

Premier conseil : quand on n'a pas de carte, on suit ceux qui connaissent le chemin.
Deuxième conseil : quand ceux qui connaissent le chemin ne vous ont pas attendus, suivez la description du topo guide.
Troisième conseil : quand ce que vous voyez ne correspond pas tout à fait à la description, cherchez le panneau du gouvernement qui donne les consignes à observer pour pratiquer le canyon.
Troisième conseil : quand vous voyez un tel panneau, cela ne veut pas dire que vous êtes sur le chemin qui est décrit dans la topo (mais ça vous vous en rendrez compte trop tard).
Quatrième conseil : n'hésitez pas à demander aux randonneurs locaux où vous êtes, où vous allez, dans quelle étagère.
Cinquième conseil : portez un pantalon long pour marcher dans l'herbe de la pampa argentine car les feuilles sont coupantes et cachent (en plus, les vicelardes !) tout un tas de branches de buissons plus ou moins épineux qui marquent encore plus les jambes (demandez à Cindy ce que donnent plus de deux heures de marche dans un tel "pré").
Sixième conseil : quand il y a beaucoup de cairns, énormément de cairns, ils n'indiquent pas tous la direction où l'on veut aller (mais tous indiquent une direction).

Après la mise en pratique (ou presque) de tous ces bons conseils, le verdict est clair : en lieu et place des 1h30 de marche d'approche données par le topoguide, nous aurons mis plus de 2 heures pour atteindre le départ du canyon. Quand on se loupe dès le début de la marche d'approche, forcément ça rallonge !

Nous finissons quand même par arriver et hop, à l'eau (fraîche). Le canyon est très beau, mais aussi très court. Certains des rappels sont équipés en fixe pour permettre soit de remonter et refaire un saut, soit de remonter tout court.

Car il existe trois possibilités pour revenir à la case départ une fois le canyon terminé :
- prendre la via ferrata en rive droite jusqu'au bout
- prendre la via ferrata en rive droite, mais ne pas tout monter et retourner au dessus de l'antépénultième cascade et remonter sur corde les ressauts précédents pour ressortir par l'entrée
- avoir loué un bateau pour se faire récupérer en mer.

Aujourd'hui, nous avons le choix entre la première... et la première solution.

La via se parcourt facilement, même si le câble en place, au vu de son diamètre à certains endroits, est plutôt psychologique qu’autre chose. Le paysage qui s’ouvre à nous n’en est pas moins magnifique : une belle vue plongeante sur la mer, sur fond de ciel azur et premier plan de calcaire blanc, à faciès Tsingy de Madagascar. Un plaisir pour les yeux !

Marche retour sans soucis. Cette fois nous prenons le bon chemin, histoire quand même de repérer la bonne route pour la marche d’approche. Heureusement, beaucoup moins d’herbes de la pampa sur ce chemin, ce qui est un bel avantage pour nos jambes déjà bien éprouvées par la marche aller.

Francis nous attend amicalement dans sa voiture au parking, retour à six dans la Laguna jusqu’au gîte où nous sommes les derniers arrivés. Dès le début, nous posons la cadence de la semaine : ce n’est pas ce soir que nous présenterons nos parties théoriques...


Sylvain

PS : une partie de ce compte rendu n'est qu'élucubrations, mais pas forcément la partie qu'on croit (ou pas).

Participants

Cindy C. , Sylvain C.

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