Descriptif / Compte-rendu
ou
la revanche des kits
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Après deux jours de "préparation", nous voilà fin prêts. Réveil à 6h30, les kits sont préparés de la veille : nous arrivons au porche à 8h30. J’entreprends la traversée du lac avec, dans mon embarcation, deux kits : un kit d’équipement avec cordes et amarrages nommé le
first vengeur et mon kit de progression nommé le
second vengeur. Arrivé au pied de l’escalade, j’essaye d’attacher le bateau histoire de débarquer et de ne pas escalader avec deux kits… C’est à ce moment précis que je me rends compte que le
first vengeur est sournoisement en train de couler… J’essaye de le rattraper, mais je suis trop court… Je me jette à l’eau… Ça pique mais je suis encore trop court…
Opération de sauvetage numéro 1 :
J’utilise une dyneema pour attacher ma Scurion à une stalagmite histoire de voir le fond de l’eau : le kit est posé à 3 mètres de profondeur environ… La plongée est rafraichissante, sans Néoprène. Mais le sauvetage est réussi. J'ai récupéré corde et amarrages et je peux me lancer dans l'équipement de la vire, sur broches et lunules, avec quelques points à poser avec vigilance.
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Nous entreprenons enfin la marche dans la partie fossile afin de rejoindre la rivière. Arrivés à l’entrée de celle-ci, nous mettons nos pantalons Néoprène et descendons dans l'actif. Progression tranquille, des barreaux ont été mis en place et nous n'avons besoin de rééquiper que la fin d'une vire sur un méandre remontant en haut d'une cascade.
Le premier obstacle important se présente : la cascade de 12, équipée hors crue avec une longue vire. C’est là que le
second vengeur décide de se faire la malle (porte matériel qui s’arrache, honte à moi!).
Opération de sauvetage numéro 2 :
Le kit à sauver est échoué au milieu de la cascade, en-dessous de la vire… Avec Philippe, nous mettons en place une corde en laissant un nœud au bout car il y avait pas mal de vide derrière. Je descends lentement sur la corde déviée par la longe de Philippe. À moitié sous la cascade, j'attrape le kit du bout des doigts. Il faut maintenant faire une conversion les yeux fermés dans les embruns. C’est dans ces moments-là qu’on se rend compte de l’importance de toujours avoir son matériel à portée de main et de savoir le retrouver aisément…
La progression reprend, rythmée par un shunt à trouver côté gauche en hauteur (signalé par une corde en place à utiliser avec prudence). Nous voici à la salle Chevalier dont nous commençons l’ascension. L’équipement dès lors est moins récent, nous passons sur des cordes raboutées, des amarrages plus incertains. Bref, la progression se fait délicatement.
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Nous mangeons après cette montée et continuons vers le siphon 1. Philippe rééquipe une corde bien tonchée dont il ne restait que quatre torons. Puis nous trouvons une corde que nous grimpons… Pour déboucher sur ce qui semble un vieux bivouac de plongeurs. Au bout de cette petite galerie, une autre corde permet de redescendre. Delphine passe la première, tout dou-ce-ment sur cet équipement des moins pratiques et des plus vétustes. S'ensuivent quelques minutes de flottement, jusqu'à ce que nous comprenions que Delphine nous dit de ne pas la suivre. Nous avons fait marche arrière sans nous en rendre compte ! Demi-tour donc, sur un spit un peu ancien, en descendant très délicatement et en serrant les fesses !
Il fallait continuer en bas, nager jusqu’au siphon pour y trouver une corde qui pend… Mieux vaut préparer son matériel avant de commencer la nage, car il n'y a pas pied !
Derrière le siphon 1, nous progressons dans une rivière magnifique, parsemée de quelques escalades et cordes à remonter. Après moins de 10 heures de crapahut, nous arrivons sur le siphon 2, devant une escalade un peu merdique et nous décidons d’entamer le retour.
Retour sans péripétie, réalisé en 6 heures avec un repas au même endroit qu’à l’aller. Le déséquipement de la vire se fait avec de petits rappels en auto-moulinette et Philippe ne manque pas de me jouer un tour pour se venger de mon incompétences avec les kits : il attache la corde de descente à un rocher pour que je doive ressortir toute la corde enkitée lors du déséquipement de la vire pour équiper mon rappel !
Sortis du trou vers minuit, nous rencontrons nombre de crapauds de plus de 700 grammes sur la marche du retour, puis nous arrivons au camping, fatigués et heureux, avec des souvenirs pleins la tête !
C’est sûr, nous y retournerons !
Patrice