Le Trou qui Souffle : sous la neige du Vercors, un autre monde

Date
Du 29 novembre 2013 au 01 décembre 2013

Durée
6 heures et 9 heures

Type de sortie
Classique
Département
Isère (38)

Massif
Vercors

Commune
Méaudre

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Participants : Cindy, Ana, Fabien, Christian, Sébastien, Samuel, Yannick et Elisa.

Descente : Trou Qui Souffle.
- Salle Hydrokarst (29/11) avec Fab, Cricri, Cindy, Ana et Elisa ; TPST : 6 heures
- Conciergerie (01/12) avec tout le monde sauf Fab ; TPST : 8 à 9 heures


Avec un départ le jeudi soir, nous sommes arrivés dans la nuit dans un Vercors glacial (-12°C) pour découvrir un gîte merveilleux : spacieux (suffisamment pour que tous les 8 kits et autres sherpas aient chacun leur lit) tant niveau chambres que les deux salles de bain, une cuisine d'enfer avec des grosses marmites pour nourrir tous les braves spéléologues avec des portions convenables, ambiance montagne sans être kitsch, literie de rêve et proprio merveilleuse. Que demande le peuple ? En plus, y a une terrasse pour venir en été mettre notre bazar dehors.
Nous nous couchons, certes tard, mais impatients de découvrir les secrets des entrailles du Vercors.

Le lendemain, réveil sous un soleil sublime qui fait étinceler la montagne de mille feux. Dehors, le paysage est splendide et d'une blancheur éclatante ! Pas de doute, la saison hivernale montagneuse a bien commencé ! On voit même quelques skieurs au loin. Mais aujourd'hui, ce n'est pas ça qui nous intéresse. On se prépare pour aller équiper le réseau du Trou qui Souffle jusqu'à la salle Hydrokarst, et ça en fait des kits à descendre ! On enfile le matos dans la neige en ignorant courageusement le froid et on s'engage sur la piste de ski de fond qui mène à l'entrée du réseau. Après un ersatz de bataille de boules de neige adroitement évitées par Cindy et Ana, on se laisse glisser sur le givre derrière la bâche de l'entrée des Saints de Glace.
Au passage, chapeau à Fab qui connaissait heureusement bien le coin, parce que sous la neige, la bâche fallait la trouver !
Ana s'attelle à l'équipement des puits pendant qu'on se taquine et qu'on blague pour se réchauffer en attendant de pouvoir s'enfoncer dans le long méandre qui suit. Faut dire qu'elle porte bien son nom cette cavité, y a un sacré courant d'air à l'entrée et dans la première salle !
Passage de frac, de dév et il est temps de se faire tout mince pour se glisser entre les parois ondulées du méandre. Longue progression entrecoupée de quelques puits. Nouveau passage d'une dév particulièrement pénible (je crois avoir rarement été aussi grossière de ma vie...), arrivée à l'Ascenseur, puis enfin, nous voici en haut de la dernière étape de notre périple avant l'Hydrokarst : le Toboggan. Super marrant à descendre, on se laisse glisser en se faisant quelques bleus aux fesses tout de même (sinon c'est pas drôle) et on se retrouve tous les cinq en bas. C'est le grand moment, l'arrivée en haut du puits de la salle. Après plus de 3 heures à tourner, grimper, descendre, se cogner les coudes et le casque, rentrer le ventre, nettoyer les combis en frottant les parois et j'en passe, je me stoppe tout net quasiment en haut de la corde avec une clé sur le descendeur pour profiter de l'instant.

BIM dans ta tête petite néophyte de la spéléo, admire la grandeur de mère nature. La Moria de Monsieur Tolkien à côté c'est de la gnognotte. « Grand volume », oui bien sûr messieurs les encadrants. C'est pas du « grand volume », ça ! Elle est juste IMMENSE cette salle. Avec le bruit d'une petite cascade chutant du plafond et l'écho de nos voix qui nous enveloppe, la minute était sublime. Une fois les pieds au sol, je marche dans le sable qui tapisse le fond de cette cuve monumentale comme si j'étais Neil Armstrong sur la Lune. Je grimpe vers les hauteurs, histoire de rejoindre Fab et Ana et on s'allonge tous par terre dans le noir pour écouter le bruit de l'eau.

Mais le temps passe et il faut ressortir pour aller chercher Sam, Seb et Yaya à la gare de Grenoble afin d'entamer les festivités pour le lendemain. On se retrouve tous assez tard au gîte pour déguster un met délicieux préparé par la déesse (Ndlr : Cindy) et accompagné de son vin de bourgogne récolté au salon des vignerons avec quelques uns de ses frères, avant de partir, par Christian. Le spéléo est un amateur gastronomique aussi, il ne faut pas l'oublier. D'ailleurs, le fumet d'un délicieux brownie fait maison nous fit saliver durant tout l'apéro.
La soirée dure et perdure, l'ambiance est aux rires à l'impatience de la découverte du lendemain. Du bonheur à l'état pur en somme.


Le samedi, nous nous retrouvons autour d'un solide petit déjeuner. Fabien seul manquant à l'appel, car déjà parti à l'aventure de la traversée Couffin-Chevaline. Retour illico sur la piste de ski afin de glisser dans le trou se mettre au chaud au plus vite. Sam ayant joliment décoré la neige au préalable avec la boue du Lot datant de notre dernière sortie. Arrivée à l'Hydrokarst en moins de 2 heures cette fois, on s'arrête déguster une délicieuse salade de pâtes à la chaleur du poncho de Yaya et des bougies high-tech de Cricri. On repart rapidement pour ne pas laisser le froid nous statufier sur place et on s'enfonce dans les galeries larges et labyrinthiques menant aux marmites. On écarte bien les jambes au-dessus de l'eau car certaines sont assez profondes. Eau limpide à tel point qu'elle paraît absente, le décor sort tout droit d'un film de science-fiction. Ces formations ont des cercles tellement parfaits qu'elles en paraissent artificielles et pourtant rien de plus naturel ! Nous progressons dans tous les sens, grimpant, désescaladant, rampant parfois et glissant le long d'une corde en fixe. Nous arrivons enfin jusqu'à la Conciergerie, allongés sur les grands blocs qui surplombent la salle tel un balcon. Deux cordes pendent en face et l'eau ruisselle. On ne bouge plus, on profite. On est si bien que certain(e)s s'endorment presque pour une petite sieste.
Soudainement, on se rappelle du brownie de Cindy qui nous attend au gîte et du Mas Amiel qui l'accompagne et on décide de se bouger pour déguster tout ça au plus vite ! Et il faut encore tout déséquiper. Au sol, de petites moisissures blanches et dentelées comme de gros flocons de neige tendent leurs filaments vers nous comme pour nous dire « à la prochaine ». Comme quoi, le fond des cavités a son côté bucolique lui aussi (bien que ce fut très loin d'être le fond). Retour à l'Hydrokarst où Ana, Sam et Christian restent pour déséquiper. On remonte le méandre doucement mais sûrement (les kits se font de plus en plus lourds), non sans pester cette fois à l'encontre du Toboggan beaucoup moins amusant à remonter dans la glaise qu'à descendre sur les fesses. Le méandre nous laisse ses marques attendries en guise de souvenirs. Sans genouillères ni coudières, je me transforme en véritable œuvre d'art d’impressionniste à en faire pâlir Monet et ses nénuphars.
On sort dans les bois enneigés vers 23h30 après huit bonnes heures de descente en filant illico à la voiture pour conserver des pieds en bon état de marche. Une heure au chaud à écouter des émissions... étranges sur France culture faute de mieux, et les 3 autres nous rejoignent. On arrive au gîte en même temps que Fab qui semble avoir passé une super journée également. Le dîner est un nouveau ravissement et on s'écroule par la suite dans nos lits respectifs avec une moyenne d'endormissement frôlant les 30 secondes.
Dimanche, il faut ranger et partir, alors je prépare un petit déjeuner costaud pour motiver les troupes. Apparemment, les œufs-chorizo grillé-paprika étaient à leur goût ! Certains gourmands se sont même resservis...
C'est avec une grosse déchirure au cœur que l'on abandonne montagne enneigée et réseau de rêve pour reprendre la route de Paris. Mais avec tellement de merveilles dans les yeux qu'on se jure d'y revenir !


Elisa

Participants

Yannick A. , Fabien C. , Cindy C. , Christian D. , Sébastien G. , Elisa L. , Samuel L. , Ana L.

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