Un pays pas si plat que ça

Date
08 mars 2014

Durée


Type de sortie
Classique
Département
Etranger (E)

Massif


Commune
Tilff et près de Rochefort

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
L’idée trottait depuis un certain temps dans ma tête, la voici devenue réalité : aller grotter en Belgique.

Préparation un peu à l’arrache : on est en pleine période des carnavals, donc quelques difficultés à trouver un gîte. Heureusement, Vassilissa nous dégotte une ancienne école comme point de chute.

Après les traditionnels bouchons pour sortir de Paris, mais en direction du Nord cette fois (ça fait bizarre), le trajet se déroule sans accrocs jusque dans la « banlieue » sud de Bruxelles pour un premier stop avant d’arriver au gîte. Il faut en effet récupérer la clef de la porte de la cavité du samedi. Et oui, une des particularités des grottes belges est que quasiment toutes les grottes non verticales sont protégées par une porte afin de limiter l’accès non contrôlé à ces cavités, qui ont pu faire l’objet de la visite de hordes de « touristes » avec les dégradations qui vont de pair avec la sur-fréquentation.

Bref, rendez vous chez Thierry pour récupérer les clefs, avec au passage une petite bière et un topo sur « mais où est donc la cavité ? », avant de reprendre la route. Une fois arrivés au gîte, l’installation est rapide, le couchage un peu moins (comme d’habitude).

Départ le samedi pour la grotte Sainte-Anne. Tout le monde prend place dans le minibus de l’OMS et nous trouvons finalement sans mal la cavité, même si on n’a pas de carte. Habillage au bord de la route avant de monter le petit sentier qui mène au porche d’entrée. Ce dernier s’ouvre au niveau d’une belle et immense dalle quasi verticale, paradis du grimpeur belge amateur d’escalade tout en adhérence.

La porte est rapidement ouverte, puis refermée derrière nous. Une fois la clef remise autour du cou, nous nous lançons dans cette cavité ô combien classique de la spéléo belge, mais qui n’en est pas moins assez jolie.

Après un premier aperçu dans la rivière, nous remontons un étroit passage dans un méandre (que les connaisseurs n’empruntent pas, ou alors à la descente), qui nous mène dans une galerie avec quelques jolies concrétions. Avant de redescendre, nous faisons la pause casse-croûte, et croisons une famille belge qui fait le tour de la cavité comme nous (mais sans emprunter le passage étroit, car une boucle est possible).

La redescente dans la rivière se fait au bord d’une belle coulée stalagmitique qui a été nettoyée par les spéléo locaux, tout comme quelques autres endroits qui ont ainsi presque retrouvé leur lustre d’antan. La progression dans la rivière est agréable, et on remonte à l’étage intermédiaire avant de trop se baisser, pour aller voir les parties supérieures.

Comme c’est une grotte qui a été (et reste) très fréquentée, les pierres sont parfois assez lisses et glissantes, ce qui nous amène à protéger avec une corde le « pas de la mort ». Un peu plus loin, un petit passage en hauteur (qu’on appellerait étroiture en France) permet de shunter la « baignoire ». La suite n’est pas par le passage étroit en bas de la coulée stalagmitique qui lui fait suite (c’est un cul de sac) mais par l’étroiture remontante sur coulée stalagmitique où coule un petit filet d’eau. Je m’y prends mal pour la passer et c’est Patrice qui la force, avant de laisser passer notre famille belge qui redescend, nous permettant ainsi d’admirer la facilité qu’ils ont dans les passages étroits.

Une fois cette boite aux lettres passée, on débouche sur deux petits lacs successifs, assez jolis, et une galerie de gours qui marque le terminus de cette zone.
Tout le monde redescend, repasse l’étroiture (plus facile à la descente qu’à la montée, bien aidé par le côté lisse, lustré et « huilé » par le filet d’eau) pour rejoindre Claire qui a laissé son genou au repos. On descend le petit P10 qui compose le « pas de la mort » en technique de rappel (puits équipé pour) pour rejoindre la rivière, qui sera remontée jusqu’au siphon amont. S’il a pu faire un peu chaud au départ, maintenant que tout le monde est bien mouillé, ça a un peu changé et on ne traine pas pour ressortir.

Une fois n’est pas coutume, la sortie se fait de jour et on est un peu l’attraction locale pendant qu’on se change en bord de route.

Retour au gite pour l’apéro et les douches avant de se lancer dans la découverte de la vie nocturne locale de Huy, puis finalement de Namur en l’absence de motivation de rester à Huy, où nous n’avons pas trouvé de place qui nous convienne pour ce soir.

Le truc en Belgique, c’est qu’il n’y a pas de resto belge... mais moult tavernes alsaciennes, crêperies bretonnes, resto thaï... on finira par se rabattre sur un resto de charbonnade (un resto où on fait soit même son BBQ à table), puis dans deux bars plus ou moins à bière, surtout le deuxième où nous aurons l’occasion de tester la version bière belge du trivial pursuit ! et une partie de babyfoot endiablée entre l’équipe Patrice-Benoit et Vassilissa-Sylvain (je ne sais plus qui a gagné...)

Retour au gite pour un départ trèèèès matinal le lendemain. Vu que la grotte du dimanche est en direction de la France, nous décidons en effet de quitter le gîte dès le matin pour ne pas à avoir à refaire le chemin trois fois avant de rentrer home sweet home.

Nous avons rendez-vous avec Thierry et un de ses amis sur la place du village où s’ouvre la grotte de Fayt (ne pas prononcer le t). C’est un réseau sympathique, complètement labyrintiforme, sur deux à trois niveaux, et qui, petit cours d’histoire, a été utilisé par les villageois comme zone de repli pendant la guerre, et dont une des grandes salles était le lieu de la messe de Noël jusqu’il y a peu...

On a droit à la balade quasi complète, avec ses séries d’étroitures et de grandes salles, et sa fameuse galerie du métro (?!), Métro taille nain de la montagne. J’exagère un peu : c’est une belle conduite forcée, avec quelques coulées stalagmitiques qui la bouchent presque totalement. Le fait est : on a du mal à y tenir debout, même pour les plus petits d’entre nous.

Toute cavité belge semble posséder son « pas de la mort », ici il tient assez bien son nom, pas question de se planter, sinon c’est la chute plusieurs mètres plus bas, c’est pourquoi une corde en fixe est gentiment installée.

Nous ressortons sous le soleil, un peu plus sales qu’avant, et filons laver le matos en rivière un peu plus bas. Juste devant un porche immense d’une autre grande cavité du coin, qui ne communique pas avec la rivière en temps normal du simple fait d’une digue (sinon, on voit une superbe marque de seuil de crue... plus haut que le plafond du porche d’entrée). Peut être la destination d’un prochain week-end ?

Il fait tellement beau et chaud que l’on décide de faire une pause à Rochefort, afin de profiter une dernière fois des bières belges, et, pour certains, de leurs chips bizarroïdes (goût chèvre/gingembre ou carbonara ?!)

Encore merci à nos amis belges pour l’accueil, les conseils, le prêt des clefs d’accès aux cavités, la petite visite guidée, et leur bonne humeur constante ! À réitérer !

Sylvain


Participants

Sylvain C. , CĂ©cile G. , Patrice H. , Dinny N. , Claire S. , Benoit V. , Vassilissa V.

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