Tribulations d'une combi aux Jonquilles

Date
28 février 2015

Durée
6-7h

Type de sortie
Classique
Département
Corrèze (19)

Massif


Commune
Noailles

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Tribulations d’une combi

Vendredi soir, je suis au local, je me repose tranquillement sur mon cintre, discutant dans le noir avec les copines. Et puis tout d’un coup la lumière, des gens !! Nous sommes toutes heureuses, peut-être l’une de nous va aller se promener un peu ? Quelqu'un s’approche, nous tâte, nous sépare. On comprend que c’est Jasmine la rouge qui est recherchée (toujours elle la préférée !), mais elle est partie depuis plus d’une semaine (on est inquiet d’ailleurs). C’est alors que je suis choisie. Toute heureuse, je me laisse soulever de ma tringle et déposer sur le bureau, soigneusement pliée, puis dans le coffre d’une voiture. Le voyage est long, j’ai envie d’être dépliée, mais je finis par m’endormir. Je me réveille quand le sac qui m’écrase est soulevé, nous sommes arrivés et on me jette sur un canapé dans le gite où je peux me détendre un peu. Je les entends, les spéléos, qui boivent leur bière autour d’un bon feu, contents d’être arrivés au gîte et se préparant, psychologiquement, pour la sortie du lendemain.

Après une nuit plutôt agréable sur ce coin de canapé, j’attends le moment où je serai utilisée, les spéléos s’agitent. Quelqu’un me prend et me met dans un sac, écrasée contre mon cousin, Bob le casque rouge. Tous les deux dans le noir, on discute un peu, se demandant quelles vont être nos aventures. Ah ça y est, j’entends le tintement de la ferraille, c’est le moment ! Que ça fait du bien d’être dépliée et j’ai chaud contre ce corps. Les sangles qui m’entourent sont agréables, et puis on me protège bien cette fois : au niveau des genoux et des coudes ! Je suis prête à me salir et à protéger ce corps qui m’a revêtu.

Quelques pas plus tard, nous descendons dans les entrailles de la terre, je le sens, mais aïe ouch aïe, faites attention quand même !! Je ne veux pas être déchirée ! Après un court passage étroit, tout va bien, on ne me tiraille plus dessus et je me déplie, m’étire, me replie au rythme des pas. Cela dure longtemps, d’abord dans des endroits secs, un peu dans la boue et puis dans de l’eau, brrrr c’est froid ! L’eau est de plus en plus haute, j’essaye de la stopper mais elle pénètre au niveau des jambes, essaye de remonter, je demande à tous mes fils de tenir bon et de faire barrage. Heureusement le corps continue de bouger et ça me réchauffe. Puis je sors de l’eau, mais très vite l’eau revient, encore plus vigoureusement, je lutte, mais malheureusement le corps s'en fout de moi, et me voilà quasiment toute mouillée…

Comment je dois faire maintenant ? J’ai perdu 50 % de mon efficacité... Je prie pour que le corps me garde sur lui, pour ne pas être abandonnée parce que j’ai en partie échoué dans mon rôle protecteur. Alors je redouble ma protection contre la boue, la poussière, les déchirures. Finalement je repasse à nouveau le passage étroit qui mène vers l'extérieur, mais sans me plaindre cette fois. Dans un vent frais, je suis enlevée et mise de côté, puis pliée encore toute mouillée et mise dans un sac. J’ai bien servi aujourd’hui, et malgré le froid et l'humidité, je m’endors, heureuse du devoir accompli. Je me fais brièvement réveiller parce qu’on me déplie et me jette sur une chaise, dans une remise.
La nuit est agitée, j’entends qu’il pleut dehors, le froid pénètre dans la pièce, je n’arrive pas à sécher et des inconnus bleus, rouges ou noirs me traitent de nouvelle, d’incapable, trouvent que je suis moche, que je suis bien trop mouillée (ils ne se sont pas vus eux !), alors je me recroqueville dans mon coin, tente de les ignorer.
La nuit passe et enfin, la porte s’ouvre. Je me retrouve à nouveau dans un sac, avec mon cousin Bob. " Allons-nous sous terre, demande-t-il ? Ou au nettoyage ? Je suis tellement fatiguée, hier on m’a beaucoup cogné, j’en suis encore tout sonné ". On nous sort du sac, j’entends de l’eau qui coule, c’est donc le nettoyage ! Me voilà entièrement plongée dans l’eau, elle est froide, mais que ça fait du bien d'être lavée ! Je suis caressée et piétinée en même temps (méthode de nettoyage quelque peu saugrenue), puis soulevée et rejetée dans l’eau plusieurs fois. Puis, je reste là sans bouger, sentant l’eau couler sur moi, elle me nettoie, doucement.

Et puis soudain, une vague, un courant si fort que je suis arrachée à cet endroit de quiétude, au secours !! Au secours !!! Je me noie !! Le courant m’emporte, je suis brassée et puis plus rien… J’ai heurté quelque chose, j’ai mal, il fait froid maintenant et l’eau me fouette avec violence. Au loin j’entends des voix, des pas qui courent dans tous les sens, ça s’éloigne, ça revient, on dirait qu’on me cherche. Alors je crie "je suis là !! ici !!" Mais personne ne m’entend. Les voix se calment, les pas se sont éloignés, ils ne vont quand même pas me laisser là !! J’essaie de bouger, mais un truc me bloque. Des cris de joie, je suis repérée ! Soulevée par une main de fer hors de l’eau, soulagée, j'ai été retrouvée... Je retourne alors me faire laver mais cette fois on ne me lâche plus.. On me frotte fort, m’enlève la boue.. Et puis on m’enlève de l’eau. Quelques instants plus tard, je retrouve Bob et je lui raconte mes aventures. Et ben dis donc, qu’il me dit, à nous autres ça n’est jamais arrivé ça ! Tu as eu de la chance, tu aurais pu finir engloutie dans la vase.

Quand, de retour au local, je raconte mes aventures aux copines, elles se foutent de moi, jamais une chose pareille ne leur est arrivée. Bob témoigne et puis on rigole beaucoup avant que le sommeil ne me prenne. Quel week-end !

La combinaison de Vassilissa


Participants

Jean-Paul C. , Sylvain C. , Gaëtan P. , Delphine P. , Aurélien S. , Vassilissa V.

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