Visite ouvrage Maginot et AG CDS

Date
13 février 2016

Durée
6+4h

Type de sortie
Assemblée Générale
Département
Moselle (57)

Massif
Bassin parisien

Commune
Saint-Avold

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Comme chaque année, à l'occasion de son assemblée générale, le comité départemental de spéléo (CDS-92) propose une activité originale. Sur proposition de "notre" Sam, nous adhérons à l'idée de visiter des fortifications de la ligne Maginot. Qu'il reçoive tous nos remerciements car ce fut un week-end passionnant.

Arrivé la veille d'Issy, nous partons au petit matin pour une visite de la Ligne Maginot, plus précisément de l'ouvrage du Galgenberg. Fortification de défense construite aux débuts des années 1930, une association dénommée Forticat s'occupe de sa conservation et nous a permis de découvrir ce témoin des combats de la Campagne de France au moyen d'une visite en privée.
L'ouvrage du Galgenberg, situé sur la commune de Cattenom (Meuse), est enterré sous la colline faisant face la Centrale Nucléaire implanté sur la commune.

Deux accès permettent d'y pénétrer, l'un réservé aux hommes et l'autre pour les munitions et autres matériels. Le premier étant condamné, c'est par la porte aux munitions que nous débutons notre expédition. Un café, aimablement préparé par l'Association Forticat, nous attend dans cette entrée qui a la particularité d'être de plain-pied, au contraire de nombreux autres ouvrages.

Deux groupes de spéléos alto séquanais se constituent pour suivre les explications fouillées de leurs guides, gardiens de séant.
Notre exploration débute par la présentation de l'ensemble des fortifications Maginot, leur genèse, le rôle que ces ouvrages devaient jouer.
Répartis pour l'essentiel sur la longueur de la frontière franco-allemande, ces constructions souterraines qui formaient une ligne d'arrêt face à l'ennemi vaincu lors de la Grande Guerre ont reçu le nom du Ministre de la Défense ayant conçu ce plan de fortifications en cas d'offensive allemande, André Maginot.

Fonctionnant de façon similaire à un sous-marin, les ouvrages doivent pouvoir combattre sans dépendre d'aucune aide extérieur. Bâti sur une source d'eau et possédant des réserves de vivres et de munitions, ces installations avaient aussi droit à du confort moderne, encore rare à cette époque : air conditionné avec filtres pouvant protéger d'une attaque au gaz, douches avec eau chaude, sanitaires modernes, chauffage central, etc...

Quant à leurs armes de combats, elles constituaient en des tourelles qui émergeaient à la surface de la colline sous une coupole. Ces coupoles d'acier, dont l'aspect peut rappeler une soucoupe volante étaient assignées à différents rôles, observation, appui d'artillerie, etc...
Certaines d'entre elles étaient rétractables au moyen d'un système de balancier et de contre-poids, rendant ainsi inopérant, tout tir de contre-batterie.

En dépit de la signification actuelle de l'expression "ligne Maginot", qui désigne une défense d'apparence solide et efficace mais dont la pertinence est en réalité chimérique, notre guide nous rappelle que les ouvrages ont été évités par la Wehrmacht, prouvant ainsi leur aspect dissuasif.
Notre guide, s'attache à rétablir certaines vérités historiques et à "casser" certains mythes.
Au terme de cette présentation générale, nous débutâmes notre visite proprement dite avec la mise en exergue par notre guide des différents systèmes de défense attenants au tunnel d'accès.
Fusil-mitrailleur et pont rétractable laissant place à un fossé constituent les moyens pour une protection active et passive contre une intrusion ennemie.

Nos guides transmettent avec passion leurs connaissances des lieux, dont nous ressentons l'importance dans l'Histoire de France, ils s'attachent à effectuer une présentation complète et accessible des équipements, c'est-à-dire des magasins de munitions aux dortoirs en passant par les cuisines, le central téléphonique et les locaux techniques.

Nous avons eu droit à une mise en pratique de l'un des matériels du site, en l'occurrence, la porte parasouffle servant à empêcher toute propagation d'une onde de choc en cas d'explosion dans l'un des magasins pyrotechniques. Plusieurs Spéléos alto séquanais ont donc manœuvré celle-ci, légère comme une plume, dix-sept tonnes...
Notre matinée se termine par la découverte des dispositifs visant à défendre l'extérieur de l'entrée munitions. Lance-grenades, fossé, coupole d'observation, et l'immanquable fusil-mitrailleur, le téméraire MAC 24/29, souvenir impérissable de générations d'appelés. Après ce chemin de mémoire, un repas nous attend dans l'un des magasins de munitions.

Pour l'après-midi, la salle des machines, abritant les groupes électrogènes, constitue un pic d'intérêt pour les visiteurs du jour, comptant de nombreux passionnés de mécanique. La mise en œuvre de ces générateurs aux dimensions impressionnantes n'est pas aisée et plusieurs spéléos se voient généreusement autoriser par Forticat à rester jusqu'au démarrage du moteur.
Celui-ci finira par avoir l'amabilité de se réveiller en fin d'après-midi.
Cette visite n'aurait pas été possible sans le patronage de l'Association Forticat dont la qualité d'accueil et le dévouement a été pour beaucoup dans la réussite de cette journée. Qu'en ces termes, ils reçoivent nos sincères remerciements et notre chaleureuse reconnaissance.

De retour au gîte de Saint-Avold en fin d'après-midi, l'Assemblée Générale débute à 18h00.
Aux termes des votes et des discussions, cette AG donne naissance à un nouveau bureau comportant pleins de nouvelles têtes. Victor un membre du club Terre&Eau devient notre nouveau président. Il remplace Véronique qui termine un mandat de 4 ans.
En 2015 nous étions 115 fédérés représentés par 15 votants. Une trentaine de membres sont quand même présents.

De longs échanges ont lieu autour des finances et des subventions attribuées par le comité national pour le développement du sport (CNDS) car l'Etat veut mettre en place de nouvelles règles.
Les projets sont mis en place avec les traditionnelles propositions de stage prévention et auto-secours (PAS) et Equipier de club (EC). Rappel des subventions données aux spéléos lors de leur participation à des stages.
Espérons que des propositions interclubs arriveront bientôt !


Au deuxième jour, un groupe d'Abîmés composé de Ana, Célina, Gaëtan, Jean-Paul, Sam, Sébastien, et Pierre-Maxime s'organisent une petite sortie dans un autre ouvrage de la Ligne Maginot, mais abandonné, lui, laissé à la merci du temps et des visiteurs de tout poil, certains peu soigneux des matériels présents.

Après quelques prospections topographiques, nous trouvons enfin la chatière nous permettant de débuter notre visite.

Bien que moins propre et moins éclairé que le Galgenberg, la similarité entre les deux ouvrages est frappante et nous montons jusqu'aux tourelles, sans pour autant les mettre en batterie. Wagonnets, débris hétéroclites, animaux morts jonchent les couloirs de cette forteresse souterraine.

Des locaux visitent eux aussi l'ouvrage, lequel doit recevoir quelques "partys" au vu des témoignages graphiques laissés sur les murs... Qui sait, peut-être cela deviendra-t-il une grotte Chauvet au XXXIIème siècle ?

TPST environ quatre ou cinq heures, nous arrivons au jour à une heure avancée de l'après-midi pour nous rassasier avant de reprendre la route de Paris.

Pierre-Maxime

Participants

Fabien C. , Jean-Paul C. , Sébastien G. , Hervé L. , Samuel L. , Ana L. , Nathalie L. , Celina M. , Gaëtan P. , Pierre-Maxime P.

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