La cave du manoir des chevaliers

Date
16 février 2019

Durée
une journée

Type de sortie
Exploration/Première/Désobstruction
Département
Val d'Oise (95)

Massif
Bassin parisien

Commune
Le Perchay

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
C'est à l'occasion d'un mariage que Michel et Antoine ont découvert l'entrée d'une cavité dans la cour du manoir des chevaliers, au Perchay (Val d'Oise). Il s'agit d'un bel ensemble de bâtiments autour d'une vaste cour pavée, dont un pigeonnier du 13° siècle, remanié en 1761 (plaque) et récemment rénové. Une partie des locaux peut être réservée pour de l’évènementiel, voir leur site :
http://www.manoir-des-chevaliers.com/fr/receptions.php#index.php
Il leur est alors indiqué que le souterrain allait jusqu’à Cergy, distante de 10 km, qu’il avait été obstrué, qu’il comportait un puits avec eau et il semblait envisageable de désobstruer pour retrouver le cheminement initial.
Après une heure de route, le régisseur nous accueille à 09 h 30 et nous ouvre l'accès à la cavité. Muni de nos seuls casques, nous descendons les marches depuis la cour par un intéressant escalier avec voûte à redans mais nous constatons que la cavité est bien vite close, après 9 m à l'horizontale. Le souterrain ne s’avère être une cave à quatre cellules latérales. Nul besoin donc de baudriers, de 50 m de cordes, d’amarrages, de mousquetons et de matériel de désobstruction, pied de biche, marteau, burin. On avait tout prévu mais la cavité ne va pas à Cergy, comme le disait la légende et on s'en doutait un peu. Nous levons la topographie au décamètre en tentant de ne pas déranger une petite chauve-souris qui hiberne au fond.
Le régisseur nous fait ensuite visiter le reste des lieux, dont la salle haute du pigeonnier. Au sous-sol d’un bâtiment, non loin d’une cave bien garnie (j’entrevois un Gevrey-Chambertin 2002), nous découvrons une vaste salle gothique avec voûte à croisées d’ogives, colonnes avec chapiteaux et culs de lampes.
A l’angle de la cour pavée, il y a un puits comblé qui n’est donc pas dans la cavité. A préciser qu’il est sur nappe phréatique. D’après la recherche radiesthésique de Michel, il pourrait recouper le vide détecté sur une grande partie de la cour (sous toutes réserves). Sa profondeur théorique serait de 5,5 m.
Dans l'église Sainte Madeleine du XII° siècle, Michel retrouve les 3 + 1 courants d’eau et le courant tellurique associé, éléments très fréquents dans les édifices religieux « actifs ». Il repère aussi une crypte ou plutôt un enfeu (niche funéraire à fond plat) compte tenu des modestes dimensions de la cavité. Et il y aurait toujours des ossements dans ce caveau.
Fin d’activité 12 h 30. Repas au resto local et retour à Issy à 15 h 30.
Grand merci à notre aimable guide local ainsi qu’au propriétaire du domaine grâce à qui nous avons pu visiter les lieux.

Bilan :

Il ne faut pas croire toutes les légendes sur les souterrains qui permettaient aux châtelains de rejoindre des bourgs lointains pour échapper aux assiégeants. Les légendes sont belles mais la réalité est souvent cruelle pour les explorateurs du monde souterrain.

Si vous êtes en habits du dimanche et que l'on vous indique une cavité, empruntez de vieux habits, une lampe et allez voir !

Description :
Un massif en pierre encadre l'entrée de la cave, fermée par une grille. 21 marches d'un bel escalier (largeur 1,4 m) avec voûte à redans (sept arches) permettent l'accès à la partie horizontale, à environ 3,4 m sous le sol de la cour dallée. Un gond rouillé au début de l'escalier indique la présence d'une ancienne porte, des trous dans la maçonnerie peut-être d'autres. 2 petites niches sont situées presque au sol de la partie horizontale. Celle-ci se compose d'une allée centrale de 6,2 m de longueur et 1,4 m de largeur, bordée de 4 niches décalées de longueurs de 1,9 à 2,7 m. Celles de gauche ont des banquettes, pas celles de droite. Des murets en matériaux récents délimitent un dernier espace de 2,6 m de longueur, de 2 m de largeur, qui termine la cavité. Hors colmatage par ciment de la fissure terminale, le fond ne montre nulle trace de colmatage naturel ou artificiel, juste le front de taille. Toute continuation éventuelle est donc à écarter.

Les parois montrent bien les traces de pics qui ont servis au creusement. Le plafond comporte une fracture traduisant une partie de cavité naturelle. On note des vermiculations (taches noires et marron) au plafond sur la partie naturelle. A vingt centimètres du sol environ, un joint de strate avec matériau pulvérulent fait le tour de la cavité. Le fond de la fissure terminale (largeur environ 10 cm) semble colmaté par du ciment blanc.

D'après le régisseur, la cavité aurait pu servir jadis pour les moines. Elle semble trop humide pour avoir servi de cave à vins. Il semble peu probable que ce soit un souterrain refuge. Un cachot peut être. L'usage reste à préciser.


Participants

Jean-Francois B. , Antoine R. , Michel R.

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