Carrières de Gagny

Date
Du 11 mai 2019 au 12 mai 2019

Durée


Type de sortie
Exploration/Première/Désobstruction
Département
Seine Saint Denis (93)

Massif
Bassin parisien

Commune
Gagny

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Un promoteur a demandé au COSIF de topographier 3 carrières de gypse à Gagny (93). Après ce travail, il a voulu connaitre l’épaisseur de roche entre les voûtes et la surface. Notre spécialiste régional Daniel Chailloux a alors organisé un week-end pour cela avec ses outils de prédilection, des balises de radio localisation et des Cave Link. Ce compte rendu est largement inspiré de son rapport préliminaire au COSIF.

Les balises sont incontournables depuis des années pour court circuiter des siphons, recaler des topographies et creuser de nouvelles entrées. L’exemple le plus proche de nous est la grotte du Neuvon (voir site du CDS21). Les Cave Link améliorent nettement la communication surface fond par rapport aux systèmes Nicola et Pimprenelle, malgré leur prix élevé.

Pour en savoir plus sur Daniel Chailloux, ses balises et les Cave Link, vous pouvez consulter Internet ou avoir assisté à ses conférences au Spéléo-Club de Paris (la prochaine le mardi 28 mai ; le sujet : Exploration de la grotte d'En Versenne et de la résurgence de Fourbanne (Doubs)).

Pour la carrière de Gagny voir là en page 17 :
http://www.cosif.fr/wp-content/uploads/2019/03/Speleo-IDF-81-mars-2019.pdf

Le samedi 11 mai, 9 spéléos (AREMIS, SC Paris) dont 5 d’ABIMES ont affronté la météo adverse (pluies orageuses). L’équipe de Daniel est faite de spéléos sympathiques, rompus à la pratique des balises et Cave Link.

La matinée fut consacrée à la reconnaissance de la carrière de Basse Masse n°1 dont l’accès se fait en cavage. Nous avons repéré les 9 points à radio localiser. Ils ont été matérialisés au sol de la carrière par une rubalise numérotée. Nous avons ensuite assisté à une démonstration des Cave-Link et à la mise en place des antennes dans la carrière.

Ces mêmes points ont été matérialisés en surface ou tout du moins nous avons déterminé une zone probable de recherche en vue de la radiolocalisation. Et c’est lors de cette prospection sur le terrain que nous avons compris que ce n’était pas gagné, comme je l’avais annoncé à Daniel. La végétation est telle qu’il est très difficile de cheminer dans un tel enchevêtrement d’arbres, d’arbustes, de ronces et de lianes. L’opération allait prendre beaucoup plus de temps que prévu.

L’après-midi, quatre spéléos (Alain H., Jean-François et Catherine B. et Remus G.) sont descendus dans la Champignonnière pour effectuer le repérage et le marquage des 11 points à radio localiser. Le temps a manqué pour effectuer ce même repérage en surface à cause de la pluie et de la végétation adverses.
A 18 h 30, nous avons décidé de clore cette journée fortement arrosée.

Le dimanche 12, la météo est clémente, le soleil brille mais les troupes moins nombreuses : 7 spéléos seulement (AREMIS, SCCM) dont 2 d’ABIMES (Arthur, Jef) mais dont un AREMIS venu spécialement de l’Yonne. La journée a été consacrée à la radiolocalisation des points repérés au-dessus de la carrière de Basse Masse n°1.

Jef, Arthur et Guillaume A. ont passé la majeure partie de leur temps dans la carrière avec pour mission d’installer la balise aux endroits prédéfinis et de communiquer avec le Cave-Link avec la surface.

L’équipe de surface est constituée de Christian W., d’Alain H., de Jean-Michel D. et de Daniel Chailloux. Sa mission a consisté à rechercher en surface la verticale des points de la carrière. C’est donc lourdement chargé (tronçonneuse, débroussailleuse, matériel de radiolocalisation) qu’ils ont affronté la brousse à la recherche des Ground Zero. Compte-tenu de l’imprécision du report de la topographie sur la vue aérienne Google Earth - et surtout de la difficulté pour cheminer dans la forêt - ils ont passé beaucoup de temps à la recherche du signal émis par la balise. Ce n’est qu’à 11 h 30 qu’ils ont localisé le premier point avec une grande précision. A 12 h 30, ils ont trouvé le deuxième, puis à 14 h, le troisième. La recherche d’un point leur a posé problème car la topo était tellement décalée qu’ils n’étaient pas du tout dans la bonne zone en surface. Pendant ce temps, sous terre, Arthur et Jef patientent stoïquement tout en tuant le temps en explorant les alentours des points repérés. 40 messages de Cave Link sont échangés avec la surface, ils maitrisent bien l’outil maintenant.

Suite à une défaillance du circuit électronique de l’émetteur, nous avons dû changer de balise via un aller et retour en surface. Un quatrième point a été radio localisé en fin d’après-midi mais il était 17 h 15. A cette heure, il était temps de terminer notre dure journée de recherche. Nous nous sommes tous retrouvés au parking et à 18h30, nous avons quitté les lieux.

Au final, ce travail de radiolocalisation a été sous-estimé aussi bien en temps qu’en difficulté de cheminement sur un terrain très fortement accidenté, à la végétation dense. La jungle française vaut presque celle d’Amazonie, hors température et faune. En un week-end, nous n’avons radio localisé que 4 points sur 9 pour la carrière de Basse Masse n°1. Il en reste 5 pour cette carrière et 11 pour la Champignonnière. Les résultats obtenus sont encourageant mais la suite demandera encore beaucoup de temps et d’effort pour arriver à l’objectif. A voir dans quelques mois, le temps de digérer et interpréter toutes les données. En plus des mesures, on a du faire plus de 500 photos et 2 heures de film, de quoi agrémenter après tri et montage de prochaines publications et manifestations du COSIF.

Il s’agissait là d’une mission officielle, l’accès à ces carrières étant interdit. Ceci se justifie par le mauvais état des voûtes où de nombreux effondrements traduisent le mauvais état général. Pour justifier cela, près de l’entrée de la carrière de Basse Masse n°1, nous avons constaté que 2 tunnels bétonnés ont été construits à l’intérieur sous des voûtes très instables. Ils sont partiellement détruits par de gros blocs tombés. La sortie du dernier tunnel se fait sous un étroit passage sous un gros effondrement dont la stabilité est des plus incertaines. Ceci justifie l’interdiction et le remblaiement envisagé à terme. Ne hurlez pas, il y a d’autres carrières plus stables et plus belles en Ile de France et ailleurs. Et celles-ci sont loin d’être remblayées, d’après les dires d’un autochtone bavard rencontré dimanche. A suivre…



Participants

Jean-Francois B. , John C. , Clément N. , Anthony P.

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