Retour au Berger

Date
Du 23 juillet 2019 au 24 juillet 2019

Durée
33 h

Type de sortie
Classique
Département
Isère (38)

Massif
Vercors

Commune
Engins

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
En 2013, on était allé à 3 à -640. Là, en 2019, on tente à 4 -1000, mais avec bivouac car on pense que c’est trop long pour nous de faire l’aller et retour du fond sans repos intermédiaire. Après un premier portage de matériel lundi, on descend mardi 23 à partir de 09 h 30. On croise pas mal de monde dans les puits et notre progression est ralentie. A 13 h, on est au bivouac de -500 où on déjeune et laisse une partie de notre charge. Départ à 14 h 30, on croise encore du monde et à 15 h 30 on est au vestiaire. Bref regard inquiet au panneau avertisseur : sommes-nous sûrs de notre engagement ? Sans hésitation, on descend les ressauts calcités puis le premier puits avant les Couffinades. Là, des vires un peu physiques nous élèvent au-dessus de l’eau profonde. Enfin pas trop profonde compte tenu de la sécheresse. Plus loin, dans le réseau des cascades, c’est nettement plus dur pour les bras. Evidemment, c’est en plein courant d’air qu’on doit à nouveau laisser passer 3 hongrois (ou anglais). Encore 20 minutes de perdues, sous la survie, pendant qu’ils bataillent sur les cordes tendues. Un peu plus loin, c’est la cascade Claudine et encore 3 slovaques en néoprène qui remontent. Ce sont ceux de l’équipe Meander, avec de belles combinaisons neuves marquées Berger 2019. Puis encore 2 français du sud. Le temps passe trop vite. Nous descendons le grand canyon par des plans inclinés argileux sur des cordes incertaines. Grand volume impressionnant que l’on découvre bien via nos éclairages puissants. Toujours plus bas vers -1000 ? Non, après concertation, il faut se résoudre à remonter sinon l’amplitude horaire sera trop grande et le risque d’accident trop élevé. Donner la priorité à ceux qui remontent nous a fait perdre environ une heure trente. Tant pis, on se contente de -860 au sommet du puits Gaché. Photo souvenir. Retour, pause soupe et repas léger avant la cascade Claudine. Les vires nous paraissent presque plus faciles, même si les équipements, dont les rappels guidés nécessitent de tirer fort sur le bloqueur pour avancer. A 1 h on est au vestiaire et à 2 h au bivouac. Change, gonflage des matelas auto gonflant et dodo.

La nuit fut variable selon la qualité des duvets. Celui qui a le duvet pour 15°C a mal dormi et nous réveille à 9 h. Et les passages de spéléos ont perturbé notre sommeil. Bref, on déjeune, Benoit et moi profitant des bougies ABIMES sous notre couverture de survie. A 10 h on décolle et on remonte avec précautions sur les pentes aux cheminements variables. Parfois on se retrouve perchés sur des vires, ce n’est pas le bon chemin, il y a des traces partout car on n’est pas les premiers à se tromper. Les scotchs light et les cairns aident un peu. 13 h, base des puits, soupe et repas léger. On remonte à 2 groupes de 2. Et là personne pour nous retarder : où sont-ils donc tous passés ? C’est long mais il suffit d’aller à son rythme sans forcer. D’ailleurs comment forcer, on n’est pas « physiquement intelligents », juste des spéléos moyens avec des sacs de 5 à 8 kg. Les puits s’enchainent, les méandres passent plus ou moins bien. Ils nous semblent plus glissants qu’à l’aller, le courant d’air a changé de sens et l’humidité transforme encore plus les parois en savonnettes. Jef glisse, son dos heurte violemment la paroi et se tord. La corde l’arrête et il s’en tire avec une contusion de plus. Les sorties s’échelonnent et à 18 h 40, on est tous dehors, fatigués mais pas épuisés. Récupération des sacs dans un trou du lapiaz et retour vers la Molière.

Objectif atteint, on est sorti vivants et en bon état. TPST 33 h, nettement plus que ceux qui font l’AR de -1000 en une vingtaine d’heures, sans bivouac évidemment. Oui, il faut aller vite pour tenter de contrer la fatigue liée au temps passé sous terre, dans l’air et l’eau à 6°C. On était quatre, de 18, 25, 58 et 66 ans, pas coureurs de fond, pas marathoniens souterrains, juste des explorateurs, deux chevronnés. On a eu un bon aperçu de ce gouffre mythique, bien physique, même avec une bonne technique, aux paysages variés, qui mérite la visite. Grand merci à Rémy Limagne et toute son équipe de nous avoir permis à nouveau de le parcourir.


Participants

Jean-Francois B.

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