En route pour les mines du Val d'Argent

Date
20 janvier 2024

Durée
2j

Type de sortie
Classique
Département
Haut Rhin (68)

Massif


Commune
Ste Marie Aux Mines

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Participants :  Clément P, Déborah, Marina, Gyom (EEGC), Arthur, Carole, Romane, Cass, Yannick, Laurent (CSARI, BE)

Ce week-end, on part pour l'Alsace. A la limite avec les Vosges, la ville de Sainte-Marie-Aux-Mines est au cœur du Val d'Argent, dans le Neuenberg. Les mines ont été exploitées durant des siècles () notamment pour leur minerai de plomb argentifère (mais pas que ! on trouvera aussi de l'arsenic...). Les filions métallifères se sont développés à la faveur de failles tectoniques présentes dans la roche encaissante qui est le Gneiss (granite métamorphisé).

Pour une fois, les filles sont presque en majorité ce week-end ! Jusqu'à l'arrivée de Laurent du CSARI, club de copains belges, qui nous rejoint. On part à trois voitures côté Abîmes et EEGC. On récupère Yannick à Nancy qui a pris le train depuis Compiègne. Nous en profitons pour une courte pause pub SNCF : Pour se rendre à Sainte-Marie-aux-Mines depuis Paris, il est possible de prendre un train jusqu'à Strasbourg, puis un autre train jusqu'à Sélestat et enfin un bus. Les 3 voitures partent de Paris à des horaires différents, mais arrivons tous à peu près vers 23H30-minuit au gîte (est-ce que la théorie de JEF sur l'entrée en grotte systématique à 11H - peu importe l'heure à laquelle on se lève - s'appliquerait aussi à l'arrivée au gîte -peu importe l'heure de départ de Paris ?). Charlie, notre hôte, est un monsieur très accueillant, il nous conseille d'aller visiter les mines pendant notre week-end (ça tombe bien...) et de ne pas défaire les lits en partant (il le dit trois fois. Peut-être qu'il est superstitieux). Le gîte est vraiment top et à bon prix, on recommande (12 Chemin du Rauenthal) pour une prochaine sortie dans le coin !

Les deux organisateurs de la sortie ne connaissent pas les mines du coin: en fait c'est la première fois dans une mine pour beaucoup d'entre nous.
Les informations sur les cavités ont été obtenues via Laurent, qui organise régulièrement un stage FFS "traversées" dans le massif. En effet les galeries sont nombreuses et se rejoignent parfois, ce qui permet de faire un grand nombre de traversées. Au niveau équipement, les fiches fournies précisent le trajet aller-retour (cordes en classique: plein de petites cordes ) ou bien en traversée. Pour information, quand il est précisé "G" (goujon), c'est goujon + plaquette en fixe, donc équivalent d'une broche. Certaines cordes (remontantes notamment) et mains courantes sont en fixe, d'autres sont à équiper en classique, le dernier qui passe les déséquipe.
Nous ferons 2 traversées dans le week-end, et pour chacune nous serons accompagnés par des locaux: Léo et Guillaume samedi, et Guillaume et Juan dimanche. Merci à eux (et à Laurent), car sans aide nous aurons galéré pendant les traversées. Surtout samedi, où les galeries croisées étaient nombreuses et où nous n'avions pas de topo (juste un descriptif) !

Samedi : traversée Armée Céleste - La Treille (guidés par Léo et Guillaume)

Dur le réveil (notice du kit de survie du matin : ne pas adresser la parole à Cass et Romane....) Après avoir survécu au petit déjeuner, et confectionné les sandwichs en un temps record (et pour cause, on découvrira plus tard que quelqu'un.e aurait oublié de préparer son kit...), nous partons à trois voitures direction la gendarmerie pour nous déclarer. Puis retour au centre de Sainte-Marie, nous retrouvons nos supers guide du jour, Léo et Guillaume. Léo est venu de Strasbourg (avec le fameux train + bus) et Guillaume habite dans le centre de Sainte-Marie-Aux-Mines (et oui Yannick ! Sainte-Marie c'est pas si mort ! Et il parait qu'il y a un PMU très sympa.). Puis direction les mines ! Ah non... la route a emprunté est bloquée par les chasseurs. Les blagues de Léo ne suffisent pas comme laisser-passer pour contourner le panneau "chasse en cours". Et en même temps, comme on tient à notre peau, on fait demi-tour. Il parait qu'il existe une route qui monte aux mines juste en face du gîte, c'est pas de bol que cette route soit interdite et que les chaînes que nous essayons de mettre aux voitures soient trop petites. D'aucun aurait bravé l'interdiction pour faire cette traversée. Nous non, nous retournons au gîte pour passer la journée au coin du feu, à boire des bières, et à ronger nos barres de céréales. C'est sans compter sur Clément qui a réussi à bricoler une machine à téléportation à l'aide de deux bouts de tuyau et une batterie ! Toujours pas.. donc nous grimpons la montagne par nos "propres moyens" avec quelques obstacles, et une fois arrivée en haut, nous allons enfin pouvoir démarrer la sortie. A moins que Carole ait oublié son kit au gîte ? 1 beau point dindon gagné sans difficulté !!

Une première partie du groupe s'équipe et entame la marche d'approche tandis que Carole se fait gentiment escorter par Arthur et Clément pour revenir avec le kit: rdv avec Léo à l'entrée du trou une heure plus tard.
Cette deuxième fine équipe emprunte un chemin sans grande conviction et avance à coup de "youhou" dans les bois. Tout de même aidés par les coordonnées GPS, on trouve des traces de pas de spéléo et arrivons à l'entrée d'une tube avec un panneau qui nous signifie que l'accès à ce "site archéologique" nous est interdit. Clément rampe dans ce petit toboggan, et au bout de quelques mètres on tombe sur Léo et les autres en séances photo, posés en haut du premier puits (et en bas, pour les modèles).

En attendant que les photos soient faites, certains mangent pendant que d'autres font le tour de ce premier étage supérieur.
Déjà là, dans des galeries transverses, dans le granit plutôt gris on voit des veines pas entièrement exploitées de minéraux colorés: ici en bleu vif, mais on verra aussi du vert et d'autres nuances, ainsi que des cristaux de différentes formes. Pardonnez l'inculture minéralogique de l'auteur, ceux qui en savaient plus n'ont pas voulu écrire dans le compte-rendu.

Une fois tout le monde en bas, on avance au prochain puits, que le groupe commence à équiper pendant que d'autres s'occupent de rappeler la première corde. Deux puits s’enchaînent ainsi. On n'a pas spécialement optimisé l'utilisation des cordes, aussi il y a un peu d'attente le temps qu'elles soient à nouveau disponible pour le 3eme puits.
Dans la traversée, beaucoup de puits seront de des espèces de toboggan assez larges et en diagonale (descenderies ?) servant à transporter le minerai.

On progresse dans la mine guidés par Léo et Guillaume, tout le groupe admirant les filons de minéraux croisés ça et là, ainsi que les morphologies de cavités qu'on ne rencontre habituellement pas en grotte. Par exemple, un "dépilage" correspond à un filon vertical, qui a été totalement exploité et vidé de haut en bas. Ça laisse un grand vide, souvent en diagonale, sur des hauteurs de l'ordre de la dizaine de mètres ou plus.
C'est dingue de se dire que ces mines (assez anciennes, avant la mécanisation) ont été entièrement creusées à la main! C'est autre chose que nos désobs de spéléo, les volumes sortis sont impressionnants !
On fait d'ailleurs un écart au trajet de la traversée pour faire un aller-retour dans une galerie plus horizontale sur quelques centaines de mètres. On voit bien la galerie à taille humaine, les coups de pioche, et quelques vestiges d'exploitation tels que des restes de maçonnerie servant comme conduit d'aération. Il reste aussi quelques inscriptions datant de l'exploitation.
Une fois revenus sur le parcours de la traversée, on continue vers la sortie. Une fois relativement proches, ceux qui sont devant ont un doute car plusieurs galeries partent: on décide d'attendre les guides qui sont derrière.
Pendant ce temps, plutôt que de ne rien faire Clément va explorer l'une des galeries. Peu de candidats pour le suivre (seul Laurent tente le début) car il faut marcher dans l'eau jusqu'au genou, et bientôt plus. Mais ça pourrait être par là: il y a des feuilles mortes dans l'eau.
Résultat: plusieurs centaines de mètres dans l'eau froide, découverte d'une sortie non pénétrable car obstruées par des stalactites de glace (pas de doute, l'air froid est proche, d'ailleurs on voit la lueur du jour en train de tomber à travers la glace: très joli). Et sur le retour, découverte d'une salamandre. Mais ça n'était pas par là.
La vraie sortie est au dessus, il faut se faufiler entre les blocs sans trop les toucher (la trémie n'a pas l'air stable) et sans réveiller la chauve-souris qui s'était réfugié là.
La sortie n'est pas très large et un peu verticale (corde, et/ou échelons dans la roche ?), aussi la sortie du groupe prend un peu de temps, mais on finit tous par être dehors alors que la nuit tombe. On redescend au gîte par le même chemin qu'à l'aller, car celui par où on devait monter au départ (celui qu'on n'a pas pu prendre à cause de la chasse) était tellement verglacé que ça aurait été dangereux (il faut dire que les sources de montagne qui font ruisseler de l'eau sur la route alors qu'il gèle n'aident pas).

Petit appel à la gendarmerie pour signaler qu'on est sorti (ça fait bizarre d'appeler le 17 en sortant d'une grotte, normalement ça aurait été mauvais signe mais ici c'est pour la bonne cause), et on file préparer le repas à base de croziflette.




Dimanche 21 Jan: Traversée Giftgrube-St Jacques Traversée Giftgrube - St Jacques (guidés par Juan et Guillaume, + fils et fille de Juan)


On rejoint Juan et ses 2 enfants à la gendarmerie, pour la déclaration comme la veille, puis on repasse devant le gîte, car l'accès en est vraiment très proche. On fait quelques centaines de mètres sur le chemin qui remonte la vallée du Rauenthal, et on se gare juste derrière un petit pont. Il y a des stalactites de glace aux abords du ruisseau: mmhhh, il fait chaud !

Yannick décide de ne pas nous accompagner: son genou lui fait mal, il fera une rando à la place (ce qui n'est pas non plus terrible pour le genou, comme il le verra le soir).

On se change en vitesse puis on attaque la montée le long du talweg en rive gauche.
On passe devant une buse: c'est St Jacques, par là où on sortira tout à l'heure. Pour Giftgrube, il faut continuer la montée et bifurquer à droite: l'entrée est sur une espèce de plate-forme (horizontale, contrastant avec la pente environnante) correspondant aux déblais qui ont été sortis par là lors de l'exploitation.

Dès l'entrée il faut ramper, ça se relève derrière mais ce n'est pas très large. (bestioles dans l'eau ?)

On arrive assez vite en haut de la première verticale (P28: la plus grande de la traversée). Carole fait la main courante et Clément pose la corde de descente.

Après 2 mains courantes (en fixe) et une chatière on arrive sur une escalade de 7 mètres (corde en fixe). pour passer au dessus d'un mur (empilement de blocs).
Le mur est ancien et pas très stable, attention à ne pas le toucher. Arrivés en haut, progresser au dessus en opposition.

Il faut encore ramper pour atteindre le puits suivant: "la descendrie". Ici, non seulement ça frotte de partout (il y a 3 devs dans le puits) mais un petit filet d'eau s'occupe de nous refroidir pendant qu'on fait les manips pour les passer.
Clément qui équipe (et qui a pris bien le temps de tout observer) en ressort trempé.
Ça sera pire pour Cassandra qui déséquipe: la corde coulisse mal dans les anneaux en haut, et le rappel ne veut pas tomber, trop de frottements. Elle est obligée de remonter, de rééquiper autrement et de redescendre: triple douche !

En pas du puits, plusieurs galeries dont beaucoup de cul-de-sac. Mais dans l'une d'entre elles sur les parois on peut observer des cristallisation blanches, a priori d'arsenic. Ah oui, ai-je signalé que "Giftgrube" pouvait se traduire par "fosse à poison" en allemand ? Il y eut effectivement des exploitations d'arsenic dans les mines du coin (entre autres, avec l'argent, le zinc, le plomb, ...). Personnellement j'ai bien lavé mes gants et ma combi en rentrant, même si le tout ne paraissait pas trop sale ;-)

On poursuit par 2 verticales (P15, P15), puis arrive un ramping dans un court laminoir humide.

A ce stade, l'équipe est un peu éparpillée, on fait une pause pour se regrouper (et attendre les sandwichs restés dans un bidon de bouffe un peu plus en arrière). Clément, complètement trempé, sort son poncho.
La suite est une vire passant au dessus d'un puits. On pourrait descendre par là pour prolonger un peu la sortie (en faisant un aller-retour supplémentaire), mais vu l'heure qu'il est et la route qu'il nous reste on ne descend pas ce puits.
Certains décident de passer et d'avancer (c'est possible mais il ne faut pas glisser), tandis que la majorité du groupe attend quand même la corde pour la vire, c'est plus prudent.

Pour la suite, il y a une petite remontée (en fixe) suivis d'une espèce de consolidation en escalier retenant un éboulis: pareil, il faut faire attention où on met les pieds.

On arrive ensuite dehors par une buse, celle-lĂ  mĂŞme qu'on a vu lors de la marche d'approche.
Les premiers à sortir y trouveront une salamandre, qui sera mise en sûreté avant le passage du reste du groupe.
On redescend ensuite aux voitures, pour enfiler des vĂŞtements secs, ce qui fait plaisir.

Traversée plus courte que la veille, qui peut se faire en quelques heures si on n'est pas un trop gros groupe. On regrette de ne pas avoir vu le fond de St Jacques, mais le timing ne nous le permettait pas: il est temps de plier bagage et de rentrer à Paris, la route est longue.




Participants

Yannick B. , Deborah D. , Marina F. , Carole G. , Cassandra H. , Romane N. , Clément P. , Arthur P.

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