Aven du Calernaüm - Opération Corne de Brume

Date
13 juillet 2024

Durée
20h00

Type de sortie
Exploration/Première/Désobstruction
Département
Alpes Maritimes (06)

Massif
Préalpes de Castellane

Commune
Cipières

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Participants :
Equipe Calernaüm : Arthur P, Clément P, Romain M (Club Martel), Lucas S (Sophitaupes)
Equipe Nrehlac : Jacques C (Magnans), Gilbert F (Sophitaupes), Loïc G (Club Martel), Florian L (Club Martel), Manon P (Sophitaupes)
Equipe de surface : Audrey C (Club Martel), Elsa L (Club Martel)

Cela fait plusieurs fois qu'ABIMES participe aux explorations menées par le Collectif Calernaüm et financées par le CDS06 et le Club Omnisport de Valbonne.
Arthur avait participé avec Lucas, Manon et Romain au Rééquipement partiel et au repérage de la Galerie des Cônes en 2022, puis Arthur, Sylvain C et Gwen avec Manon au repérage du Puits des 20% en 2023 au Neva de Nrehlac et enfin Arthur, Sylvain et Gwen avec Lucas et Théo à participer à une escalade dans l'Aven du Calernaüm toujours en 2023.

Cette fois-ci le collectif, par les voix de Lucas et Manon, cherche à monter une équipe pour la réalisation de la fameuse Opération Corne de Brume.
Les difficultés d'organisation sont nombreuses, il faut que la météo soit favorable, il faut trouver beaucoup de monde pour monter 3 équipes et réussir à coordonner l'ensemble.
Une première équipe irait au fond de l'Aven du Calernaüm, plus précisément au fond de l'Haré Fisma où une lucarne de l'autre côté d'un puits reste à voir et où le collectif soupçonne que la connexion entre l'Aven du Calernaüm et le Réseau Moustiques/Baoudillouns/Nrehlac pourrait jonctionner. Les reports topo montrent que les cavités sont proches et il y a un net courant d'air des 2 côtés (entre 50m et 100m entre les 2 cavités).
Une deuxième équipe irait dans la zone dite du Cacanaüm, en haut du Puits des 20% dans le Neva de Nrehlac.
La troisième équipe resterait en surface.

Le but de la sortie, outre la levée de doute sur la fameuse lucarne, est d'essayer de réaliser une "jonction auditive" entre les deux cavités à l'aide de cornes de brumes. Pour se coordonner, les 2 équipes souterraines emporteront 2 TPS (Téléphone Par le Sol) prêtés par le SSF06 de modèle "Nicola", l'équipe de surface étant équipée d'un TPS de modèle "Pimprenelle" essaiera de communiquer avec les 2 équipes souterraines et au besoin servira de relais entre les 2 (la couverture rocheuse étant d'environ 200m jusqu'à la surface).

Cette fois-ci, Clément P accompagnera Arthur et proposera au collectif de tenter un balisage de cavité à cavité pour positionner plus précisément les topos en relatif.

Après un trajet en train et une bonne nuit, on est presque à l'heure au rendez-vous de 07h00 du matin sur le parking de l'Observatoire de la Côte d'Azur, emmené par un chauffeur privé qui n'est autre que la mère d'Arthur (ça a été trop compliqué de récupérer une seconde voiture pour le week-end, elle nous assure qu'elle viendra nous chercher à n'importe quelle heure).
On retrouve Lucas et Romain, on se répartit le matériel, on s'équipe et on part en direction du trou.
On entre dans le trou à 08h00, arrivée en bas des 200m de puits à 08h45 (Arthur ayant eu le temps de perdre sa paille filtrante et ses bouchons d'oreilles moulés dans le P80, il ne retrouvera que sa paille).
A 09h30, l'équipe arrive à la Salle des Magots, à 10 h 15 en bas de l’E28 des Mounta-Cala et à 11 h 30 en bas de l’E40. On avance bien, plus rapidement que ce qui avait été prévu mais les difficultés arrivent en haut de E40.
Cette escalade, déjà inconfortable due à ses passages sur des plan inclinés glaiseux, se termine par une étroiture en trémie qui n'est "pas appréciée des grands". Les deux grands de la sortie confirment ;-) Arthur devra se faire aider de Clément pour en sortir.
Très rapidement après, le lacet d'Arthur lâche dans la Galerie du Vent, heureusement que Clément a sa cordelette de 3mm qu'il utilise pour sa clef de 13. Il faudra tout de même utiliser le débouche spits pour retirer la boues des oeillets des chaussures pour pouvoir passer le lacet de rechange...
On continue et on arrive très vite sur une petite trémie qu'il faut remonter pour pouvoir avancer d'une dizaine de mètre avant de la redescendre, la sortie se faisant évidement par une étroiture pour laquelle Arthur devra enlever son baudrier pour pouvoir passer.
On aborde alors la Galerie des Pas de Blêmes qui se parcourt effectivement sans problème jusqu'à un puits qui donne sur une grande salle où se trouve la Porte du Baron, l'étroiture verticale qui donne accès à l'Haré Fisma. Son passage nécessitera encore une fois à Arthur d'enlever son baudrier.
L'Haré Fisma que Lucas présentait comme une partie pas évidente, n'est en fait qu'une succession de galeries boueuses où l'on prendra le temps de rééquiper quelques petits puits. Pas de difficulté particulière sauf l'étroiture défendant son accès.
On arrive assez rapidement dans la salle du fond, où l'on doit travailler.
Il est 15h, les étroitures et le rééquipement nous auront fait perdre une partie de l'avance que l'on avait, mais on reste tout de même largement dans les temps.
Lucas et Romain pensent avoir entendu des voix, tout le monde se met donc à crier à tue tête pour essayer d'établir un contact, sans succès.
Toute l'équipe se met donc au travail : Romain s'équipe du matériel d'équipement pour installer une vire lui permettant de contourner le P20 et d'aller voir la fameuse lucarne, Lucas installe le TPS et déroule les antennes, Arthur et Clément nettoient les parois à la truelle pour trouver de la "roche en place" pour pouvoir poser les électrodes du TPS.
Lucas et Manon ont préparé un chronogramme, il faut le respecter tant que la communication via TPS n'est pas établie. A 15h30, on commence donc à faire sonner la corne de brume et à jouer du sifflet sans entendre quoi que ce soit en retour.
On reprend donc nos activités et un peu avant 16h00, Lucas parvient à établir la communication avec l'autre équipe souterraine, mais la qualité de la transmission ne nous permet pas de nous comprendre.
En attendant, Clément a monté sa balise de réception et nous confirme qu'il y a une risque que le fonctionnement de la balise d'émission n'interfère avec le TPS si celui-ci est en émission (il entend la petite musique du signal de détresse qui fait "tou toutoutou toutoutouuuuuu). Pour éviter des problèmes également dans l'autre sens (balise vers TPS) on essaiera donc de réaliser le balisage une fois les TPS éteints.
A 16h00 nouvelle session de corne de brume, sifflet et tamponnoir frappé sur a paroi.
Nouvel appel via TPS et cette fois-ci la communication est beaucoup plus claire.
On arrive à dialoguer et l'autre équipe souterraine nous confirme ne pas avoir entendu de son de leur côté, sur aucun de leurs différents sites d'écoute.
Maintenant que le TPS fonctionne, on peut se coordonner pour réaliser des sessions corne de brume, on retente donc de notre côté sans succès et l'équipe Cacanaüm déclenche à son tour la corne de brume sur les différents postes sans que l'on perçoive un seul bruit.
On se met d'accord sur un laps de temps où les TPS seront coupés et la balise de Clément côté Cacanaüm allumée pour faire une localisation. Clément trouve très rapidement la direction et prends la mesure de l'azimuth avec son DistoX. Il remonte ensuite dans la galerie d'accès à la salle terminale pour se positionner ailleurs et prendre une autre mesure. Cela lui permettra de trianguler la position de la balise du Neva de Nrehlac.

Pendant ce temps, on a allumé des bâtons d'encens et on voit très clairement que la fumée est attirée dans le P20. Le courant d'air est perceptible et la fumée part quasiment à l'horizontale.
Romain, qui a fini l'équipement de sa vire, nous informe que la fameuse lucarne n'est en fait qu'un renfoncement rempli de glaise, sans courant d'air.
En revenant vers le reste du groupe, il nous dit voir une faille en plafond et un potentiel départ qui prendrait trop de temps à aller voir aujourd'hui.

Au rallumage du TPS, on convient avec l'autre équipe souterraine de déplacer la balise du Cacanaüm et de nous prévenir avant l'extinction du TPS et l'allumage de la balise d'émission.
Une fois cela fait, Clément peut refaire une mesure d'angle qui devait servir à la triangulation (malheureusement, c'est Arthur qui avait sa Armytek avec bouchon magnétique dans sa poche qui a relevé l'angle, ce qui a donc faussé la mesure).

On acte la fin des essais avec l'autre équipe souterraine sans avoir eu l'occasion de pouvoir communiquer une seule fois avec la surface, et on range le matériel.
Arthur, qui en avait profité pour se faire un point chaud, range son matériel, mais garde sa polaire pour la remontée que l'on entame à 18h30.
La remontée sera plus éprouvante, d'autant que nos kits se sont alourdis de matériel d'explo laissé sur place les fois précédentes et qu'il faut remonter.
La Porte du Baron nécessitera encore une fois à Arthur d'enlever son baudrier, idem pour l'étroiture de la petite trémie. La remontée se passe lentement mais sans problème jusqu'à la Galerie du Vent où Arthur, ne levant pas le nez, passera à côté du chemin à suivre pour s'engager dans une autre galerie qui semble donner en bas d'une cheminée active (à revoir à l'avenir ?).
L'étroiture en haut de l'E40 se passe par contre sans aucun problème à la descente et on fait une pause repas en bas à 20h30.

Sur le chemin pour le Puits JB, on apercevra un bidon étanche coincé dans un méandre en hauteur à environ 15-20m. Ca donne une idée de l'ampleur des crues hivernales, et ça explique pourquoi les parois sont couvertes de glaise.

On arrive au Puits JB à 21h30, on se suit pour accéder aux Mounta Cala.
Arthur aura enfin une révélation, s'il se sent "complétement cuit" c'est peut-être que c'est vrai ! Il enlève la polaire qu'il avait gardé depuis le fond et, au bout de 15min, il se sent revivre. A partir de là le groupe avancera un peu plus rapidement pour sortir.
Passage dans la Galerie des Druides à 23h30, la galerie est couleur boue mais on peut y voir de jolies concrétions fines et fragiles (couleur boue).
S'ensuit le passage infernal qu'est la remontée pour accéder à la Salle des Magots où l'on fera une pause repas et hydratation.
On remonte la Galerie des Dolmens puis la Galerie de l'Odyssée et on arrive en bas des puits à 01h20, le dernier se lance sur corde à 01h50.
Pas de traces des bouchons d'oreilles moulés d'Arthur à la remonté, ça fera un prétexte pour revenir.

On sort du trou à 04h00. Coup de fil nocturne à la mère d'Arthur pour que le taxi se mette en route et on rejoint le parking de l'Observatoire de la Côte d'Azur, où l'on retrouve Manon et Loïc qui dormaient dans leurs voitures respectives en nous attendant (ils étaient sortis de leur trou à 23h00).
On se change et petit apéro aux culs des voitures alors que l'aurore pointe son nez, et notre taxi arrive.
On ne tiendra pas les 30min de trajet sans s'endormir, on se couchera vers 06h pour une courte nuit qui prendra fin à 12h et on passera l'après-midi du dimanche à laver le matériel sur la terrasse au soleil.

Retour en train de nuit avec 3h de retard au départ et 01h40 à l'arrivée, tout frais pour enchaîner sur une journée de boulot !

TPST : 20 h



Participants

Clément P. , Arthur P.

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